Djebaret : «On a livré un match d'hommes» Une qualification dans une compétition africaine au niveau des clubs, car c'est rarement le cas pour les équipes nationales, ça se paye, et au prix fort. Et ce ne sont certainement pas les joueurs de la JSMB qui vont nous contredire, eux qui vont rejoindre aujourd'hui leurs familles respectives complètement exténués. Un voyage en Afrique, c'est toujours une aventure dans l'inconnu, de mauvaises surprises et un périple interminable, de jour comme de nuit. En plus des conditions extrêmes dans lesquelles s'est déroulé le match d'avant-hier, les Béjaouis devaient par la suite entreprendre un voyage long et harassant vers Alger. Cela avait commencé avant-hier en début de soirée, il a duré toute la nuit, puis la demi-journée d'hier et ne va se terminer qu'aujourd'hui en fin de journée, soit 48 heures depuis qu'ils ont quitté Kumasi. Départ samedi à 18h 35 de Kumasi, arrivée à 22h 30 à Accra C'est avant-hier à 18h 35 que la délégation béjaouie a quitté la ville de Kumasi par route en direction de la capitale Accra que le groupe n'a pu rallier que vers 22h 30. Environ 230 kilomètres parcourus juste après le match. Heureusement que la route n'était pas mauvaise et qu'il n'y avait pas de bouchons à cette heure-ci. Ce trajet a été en plus facilité par une escorte policière qui avait tout fait pour permettre à la délégation algérienne de faire le trajet dans les meilleures conditions possibles. L'ambassadeur offre un dîner dans un restaurant algérien à Accra A leur arrivée, les Béjaouis se sont dirigés directement à l'ambassade d'Algérie à Accra où l'ambassadeur et les membres de la diplomatie les attendaient. Après l'accueil chaleureux qui leur a été réservé et les félicitations de l'ambassadeur, ce dernier a convié toute la délégation à un dîner offert en son honneur, mais pas dans les locaux de l'ambassade. C'est dans un restaurant à Accra, dont le propriétaire est un Algérien, que l'ambassadeur a convié l'équipe de la JSMB autour d'un dîner succulent dans une ambiance purement algérienne qui a permis aux joueurs de se détendre et d'apprécier le repas, d'autant qu'ils venaient d'arracher une belle qualification à Kumasi. C'est surtout cette victoire qui va plus ou moins leur permettre de supporter la longue attente à l'aéroport d'Accra. 00h, direction l'aéroport d'Accra C'est à minuit que les joueurs vont prendre congé de leurs hôtes pour prendre la direction de l'aéroport qui ne se trouve qu'à quelques encablures de la ville. Sur place, et une fois toutes les formalités accomplies, les Béjaouis devaient attendre jusqu'au petit matin pour embarquer. Le vol vers Casablanca était prévu à 5h 55. On imagine un peu dans quel état de fatigue physique se trouvaient les joueurs et comment ils allaient passer le temps jusqu'au matin. Ils sont restés là, à ne rien faire, à attendre et rien qu'attendre. Certains se sont allongés sur des sièges ou à même le sol pour essayer de fermer l'œil, au moins quelques minutes, d'autres bavardaient ensemble pendant que certains sillonnaient le hall de l'aéroport jusqu'à s'en lasser. Embarquement à 5h40 du matin Enfin, l'heure de l'embarquement a sonné. Les membres de la délégation effectuent les dernières formalités et embarquent dans le vol de la RAM en direction de Casablanca. Il était 6h lorsque l'appareil a quitté Accra, et c'est à 10h qu'il s'est posé sur le tarmac de l'aéroport Mohamed V de Casa. Soit quatre heures de vol dont les joueurs ont profité pour tomber dans les bras de Morphée. Tout ce qu'ils cherchaient, c'est de pouvoir fermer l'œil. Ils n'en pouvaient plus, cette longue attente à l'aéroport d'Accra a fini par les exténuer. Le WAC dans le même avion Dans l'avion qui transportait les Béjaouis à Casablanca se trouvaient également les joueurs du Widad de Casablanca qui venaient eux aussi de se qualifier au prochain tour. Ils revenaient de Lomé (Togo) où ils avaient réalisé le même résultat que la JSMB à Kumasi, c'est-à-dire 1 à 1, mais en Coupe de la CAF. Chute de la température Soulagement à l'arrivée à Casa. Il fait frais, voire froid. Les joueurs, qui portaient des tenues d'été, bermudas, tongs et tee shirts, ont dû enfiler leurs survêtements. En tout cas, il n'y a plus cette chaleur étouffante et ce grand taux d'humidité qu'il y avait au Ghana. L'air est respirable et c'est tant mieux. La nuit d'hier dans l'hôtel transit Atlas La JSMB ne pouvait pas arriver à temps pour prendre le vol vers Alger qui avait décollé avant son arrivée. La délégation a donc été obligée de passer la nuit à Casablanca, à l'hôtel Atlas, un établissement de transit. Peu importe s'ils vont attendre jusqu'à demain, l'essentiel pour les joueurs c'était de monter dans leurs chambres pour dormir et se reposer. Hafid Tiab prend la direction de Lisbonne Après avoir accompagné l'équipe jusqu'à Casablanca, après avoir assisté au match d'avant-hier, Hafid Tiab, le président du CSA, ne rentrera pas aujourd'hui avec l'équipe. Le président a pris hier de Casablanca le vol vers Lisbonne (Portugal) où il est allé régler quelques affaires personnelles, nous avait-on dit. Départ ce matin de Casa Enfin, c'est ce matin que la délégation béjaouie quittera Casablanca à destination d'Alger. Son vol est prévu à 10h 55 heure locale. L'arrivée des Béjaouis à Alger est attendue en début d'après-midi, vers 14h. Par la suite, les héros de Kumasi devront prendre la route jusqu'à Béjaïa. Comme quoi, il est long le chemin du succès... L'Espérance de Tunis ne fait pas peur aux Béjaouis Ils l'ont fait, les hommes ! Les joueurs de la JSMB ont arraché la qualification aux 8es de finale de la Ligue des champions, pour la première fois dans l'histoire du club. Comme attendu, la rencontre était loin d'être une partie de plaisir. Ce qu'il faut retenir de ce match, c'est cette hargne et cette volonté affichées par la bande à Solinas qui, malgré la grande chaleur, l'humidité et même la pression des 45 000 spectateurs présents au stade Baba-Yara, a réussi un grand match dans l'ensemble. Avec un tel esprit, les fans de la JSMB ne peuvent être que tranquillisés pour l'avenir de leur équipe et la suite du parcours, notamment en championnat. Le coach Solinas a su aligner une équipe homogène, volontaire et opportuniste, une équipe qui a montré une grande maturité tactique pour gérer convenablement son match dans des conditions extrêmes, malgré plusieurs défections de taille. C'est ce que tout le monde a reconnu en fin de rencontre. Une équipe relookée mais très équilibrée Le coach béjaoui a opéré pas moins de trois changements lors du match. Solinas a commencé par effectuer des changements en défense avec le retour de Zafour dans l'axe et l'incorporation de Chehaïma, pour la première fois dans un match de Coupe d'Afrique. Le coach a aligné aussi deux récupérateurs, à savoir Neyati et Boukmacha. Ces deux éléments ont ratissé toutes les balles en faisant preuve d'une grande détermination, ils ont bloqué les attaquants ghanéens. Ces éléments ont même aidé leurs coéquipiers de l'attaque en leur offrant même des balles très précises. Zerrara, qui avait la lourde tâche de conduire le jeu, a réussi une prestation remarquable en distillant aussi de belles balles à ses coéquipiers. D'ailleurs, c'est lui qui donné la balle du but à Derrag. En attaque, le coach de la JSMB a procédé à un changement également, en incorporant Aourés à la place de Mebarki, suspendu. A nous l'ES Tunis maintenant ! Comme tout le monde le sait, la JSMB affrontera l'équipe de l'Espérance de Tunis, en huitièmes de finale. Un derby maghrébin qui s'annonce d'ores et déjà palpitant. D'après le coach, ce sera plus dur cette fois devant cette grande équipe qui a perdu la finale de la dernière édition contre Al Ahly du Caire. D'ailleurs, le coach béjaoui a déjà commencé à collecter des informations sur cette équipe tunisienne qui est en train de réaliser un parcours sans faute en championnat depuis le début de la saison. Ce sont des choses primordiales, selon le coach Solinas qui ne veut laisser rien au hasard. Pour information, les Béjaouis recevront leur adversaire lors du match aller à Béjaïa. Ils devront donc se rendre en Tunisie pour jouer le match retour au stade Radès. Rappelons que les coéquipiers de Belaïli se sont qualifiés après avoir battu l'équipe de Premiro Agosto de l'Angola. Les Tunisiens à la première place du championnat Actuellement et après 13 journées déjà jouées en championnat de Tunisie, l'équipe de l'Espérance, qui a remporté le championnat la saison écoulée, occupe la première place avec 28 unités, soit deux points d'avance sur son rival, le Club Africain, qui occupe la seconde place avec 26 unités. Cela dit, les Béjaouis affronteront une grande équipe encore cette fois. Ce ne sera pas une mince affaire pour les poulains de Solinas qui sont tout de même confiants de se qualifier aux poules. L'ASO, dernière équipe algérienne à avoir affronté les Tunisois L'ASO Chlef, qui a participé à la dernière édition de la Ligue des champions d'Afrique, reste la dernière équipe algérienne à avoir affronté cette équipe de l'Espérance lors de cette même compétition, durant la phase des poules. Après leur défaite en Tunisie sur le score de trois buts à deux, les poulains de Rachid Belhout, alors entraîneur des Chélifiens, ont gagné leur match retour à Chlef sur le score d'un but à zéro. Zafour et Megatli ont déjà affronté l'EST en finale de la Coupe de l'UNAF Parmi l'effectif actuel de la JSMB, deux joueurs, à savoir Brahim Zafour et Amine Megatli, ont eu l'occasion d'affronter l'Espérance de Tunis en match officiel. C'était en 2009, en finale de la Coupe de l'UNAF. Au match aller, les Béjaouis ont été tenus échec par les Tunisiens (0-0), alors qu'au match retour, les camarades de Zafour ont perdu leur match sur le score de deux buts à un. Un résultat qui a permis d'ailleurs au club tunisien de remporter le trophée. Aussi, les deux équipes se sont déjà affrontées en amical, en 2012 à Tunis. Un match qui s'est soldé par un nul 2 à 2. Antar Yahia et Belaïli joueront un match spécial Dans l'autre côté, deux joueurs algériens évoluent cette saison avec l'EST. Il s'agit de l'ex-international algérien et capitaine de l'EST actuellement, Antar Yahia, qui a rejoint le rangs des Sang et Or au début de l'exercice actuel, et du jeune d'El Bahia, Youcef Belaïli. Le match contre la JSMB sera donc un peu spécial pour ces deux joueurs qui affronteront une équipe de leur pays. En tous les cas, les Béjaouis sont déterminés à passer ce tour et se qualifier aux poules, car pour eux, une équipe qui réussit à se qualifier face à l'Asante sur son jardin et devant ses 45 000 supporters ne doit avoir peur de personne. Mauvaise nouvelle pour les Béjaouis Au moins deux semaines d'indisponibilité pour Cédric La JSMB rentrera aujourd'hui avec la qualification dans les bras, mais aussi, et malheureusement, avec une mauvaise nouvelle. C'est l'indisponibilité de son gardien, Si Mohamed Cédric, qui sera out pour au moins deux semaines, apprend-on auprès du staff médical du club. Le gardien béjaoui, rappelons-le, s'était blessé à la 46' où il a été contraint de céder sa place à Djebarat. Il a été victime d'une luxation du coude gauche qui a nécessité l'intervention sur place et en urgence du staff médical qui a pu remettre le coude en place avant de d'évacuer le joueur vers l'hôpital. Cette première manœuvre a en effet, fait éviter une éventuelle complication de cette blessure et une éventuelle intervention chirurgicale. Une fois à l'hôpital, Si Mohamed a été examiné et heureusement, les radios effectuées sur place n'ont rien révélé de grave. On lui a mis une attelle et il a pu revenir au stade quelques minutes avant la fin de la partie. Toutefois, l'international béjaoui devra porter ladite attelle pendant au moins deux semaines. Après, il effectuera des examens de contrôle qui vont déterminer si le portier du club de la Soummam pourra reprendre la compétition ou, ce qu'on ne souhaite pas bien sûr, s'il devra prolonger sa période de convalescence. Il ratera le CAB et probablement l'EST Le moins que l'on puisse dire, c'est que Si Mohamed Cédric n'a pas été gâté par le sort en cette deuxième partie de la saison. Il revient juste d'une blessure au poignet droit qu'il avait contractée lors du match contre le CABBA, une blessure qui l'avait forcé à faire l'impasse sur le dernier regroupement des Verts où il a été remplacé par Zemmamouche. Cette nouvelle blessure le forcera également à l'arrêt, où il ratera à coup sûr le prochain match de la mise à jour de la 25e journée de Ligue1 contre le CAB, et probablement celui contre l'Espérance de Tunis. Pendant ce temps, Djebarat gardera la baraque. «Ma blessure aurait pu être plus grave» Toujours sous le choc après ce qu'il a enduré avant-hier à Baba-Yara Stadium, le gardien international de la JSMB, Si Mohamed Cédric, nous a fait savoir qu'il se sentait beaucoup mieux et qu'il acceptait son destin, car sa blessure aurait pu être plus grave. «Je remercie Dieu, car je sais que ça aurait pu être plus grave. Je ne vous cache qu'au moment du choc, je voyais tout noir. Je ne pouvais même pas voir mon bras. Il faut dire que j'ai passé des moments très difficiles ces derniers temps. Maintenant, c'est le destin et je dois l'accepter. Certes, c'est difficile, surtout avec la douleur, mais je dois faire preuve de courage, car ce sont aussi les risques du métier. Maintenant, je dois me reposer un peu. Actuellement, je me sens bien, le staff médical est en train de faire de son mieux pour faire cesser la douleur, c'est déjà le plus important pour le moment.» Djebaret : «On a livré un match d'hommes» L'équipe a réussi à ramener une qualification historique de Kumasi, n'est-ce pas ? Oui, c'est vrai. Je dois dire que notre qualification est amplement méritée. Certes, le match était très difficile, mais nous avions bien préparé ce rendez-vous. On a su comment gérer la partie dès le début jusqu'à la fin et on était vigilants sur le terrain durant toute la rencontre. On réalisé un match d'hommes. Dieu merci, on a atteint notre objectif, c'est l'essentiel. Notre qualification est une gifle à tous ceux qui n'ont pas donné cher de notre peau lors de ce match. Donc la qualification n'a pas été difficile à arracher... Qui a dit que la qualification a été facile à arracher ? Détrompez-vous, les joueurs ont beaucoup souffert durant ce match qui s'est joué dans des conditions très extrêmes. Les joueurs de l'Asante nous ont posé beaucoup de problèmes, même s'ils ne se sont pas créé beaucoup d'occasions. Ils auraient pu marquer d'autres buts, ils ont joué le tout pour le tout pour nous surprendre, nous les joueurs étions déterminés à ne pas lâcher prise. On a su comment revenir à la marque et se qualifier pour le tour prochain. Sincèrement, vous attendiez-vous à vous qualifier au prochain tour ? Toute la délégation croyait fort en notre qualification, car il fallait prendre le bon côté des choses. Certes, on n'a pas gagné au match aller, mais on n'a pas perdu aussi, il s'agissait d'une sorte de match barrage qui nous attendait et où tout pouvait arriver. On a pu les accrocher chez eux devant plus de 40 000 supporters, je pense que c'est déjà un exploit pour notre équipe. Vous allez affronter l'EST lors du prochain tour, comment s'annonce pour vous ce match ? On jouera devant une grande équipe qui n'est pas à présenter et qu'on respecte beaucoup, mais on n'a pas peur d'elle. On jouera sans complexe et on fera tout pour réaliser un grand match, comme on l'a fait ici à Kumasi. Toutefois, on doit tout oublier et nous concentrer sur notre prochain match face au CAB, en championnat. Revenons maintenant à vous, vous avez été décisif, en sauvant votre équipe d'un but tout fait, un commentaire ? C'est mon travail, je devais garder ma cage vierge. Même si je n'ai pas effectué d'échauffement, je suis vite rentré dans le match. Dieu merci, je n'ai pas encaissé de but et c'est le plus important pour notre équipe qui a su non seulement remettre les pendules à l'heure mais préserver ce score jusqu'à la fin de la partie. Cela sous-entend que vous êtes prêt à tenir votre place ce mardi face au CAB en championnat, n'est-ce pas ? Absolument. Comme je l'ai déjà dit, je suis prêt et pour votre information, j'étais toujours prêt. En tous les cas, je suis en train de redoubler d'efforts aux entraînements afin d'être au top le jour du match. Ce n'était pas évident de rester toute cette période sans compétition, mais je peux vous dire que ça me fait plaisir de rejouer et de contribuer à la réussite de mon équipe.
