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Belloumi : «Arrêtons le défaitisme ! Les Verts doivent aller pour gagner !»
Publié dans Le Buteur le 29 - 10 - 2009

«Si l'Egypte se qualifie, je serai le premier à la supporter»
S'il y a bien un joueur pour qui Egypte-Algérie du 14 novembre prochain au Caire évoquera bien des souvenirs, c'est bien Lakhdar Belloumi. Il y a vingt ans, la sélection algérienne était stoppée au Caire et empêchée de participer à son troisième Mondial d'affilée, comme avait été stoppée la carrière internationale du meneur de jeu algérien. Il a également été embarqué dans une affaire où il avait été un bouc émissaire. Aujourd'hui, à, froid et avec sagesse, il préfère penser à l'avenir avec cette nouvelle sélection nationale qu'il pense capable de réaliser l'exploit au Caire.
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Une question taraude les esprits de beaucoup d'Algériens : la sélection nationale est-elle capable de d'encaisser moins de trois buts au Caire face à l'Egypte ?
C'est le genre de questions qui m'exaspèrent au plus haut point. S'interroger sur la capacité ou non de l'Algérie à résister face aux Egyptiens, c'est déjà aller se préparer à une défaite. C'est comme si être battu devient une fatalité et qu'il s'agit seulement de savoir par combien de buts l'Algérie va être battue. C'est complètement dingue ! C'est tout aussi dingue que cette polémique sur le choix du pays qui abritera le match d'appui entre l'Algérie et l'Egypte. S'appesantir sur ce point est déjà, dans le subconscient, une manière de se dire que nous n'échapperons pas à la défaite. Ce n'est pas l'état d'esprit qui devrait prévaloir. Il faut arrêter avec cette mentalité défaitiste.
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Dans quel état d'esprit faut-il donc aborder ce match ?
Avec la détermination de le gagner, tout simplement ! L'Algérie ira au Caire pour gagner ! Notre sélection a fait ses preuves depuis quelques mois, elle a aligné cinq victoires consécutives dont quatre en matches amicaux, elle renferme des éléments de valeur dont certains évoluent dans les meilleurs championnats du monde. Je ne vois donc pas pourquoi aller là-bas avec l'idée et l'intention de limiter les dégâts. L'Algérie doit aller en Egypte avec l'intention de gagner ! A notre époque, jamais il ne nous venait à la tête de jouer un match juste pour ne pas le perdre.
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C'est ce qui explique vos succès en aller-retour lors des qualifications pour les Coupes du monde de 1981 et 1985...
Exactement. Nous jouions pour gagner, même lorsque ce n'était pas toujours évident. Rappelez-vous Lagos en 1981 : croyez-vous que c'était évident d'aller gagner là-bas ? Si nous avions annoncé, avant le match, que nous voulions gagner, beaucoup nous auraient ri au nez. D'abord, parce que le Nigeria nous avait balayés une année auparavant en finale de la CAN 3-0. Ensuite, parce que nous étions relativement expérimentés et nous n'avions pas encore fait nos preuves sur la scène internationale, si ce n'est le fait d'avoir joué la finale de la CAN, ce qui était en soi un exploit à l'époque. Cependant, nous sommes partis pour gagner et nous l'avons fait. Peut-être que si nous avions voulu juste encaisser le moins de buts, nous aurions été battus. Voyez donc à quel point l'état d'esprit compte avant d'aborder un match.
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Est-ce à dire qu'en 1989, en éliminatoires pour le Mondial-90, votre état d'esprit s'est étiolé au point d'être éliminés par l'Egypte ?
Ce n'était pas le même contexte. En 1981 et en 1985, c'était presque la même équipe qui a joué les matches de qualification, ce qui fait qu'il y avait une grande cohésion qui constituait l'une de nos forces. En revanche, en 1989, l'équipe changeait constamment et cela lui a porté préjudice. Croyez-moi : au match aller à Constantine, l'Egypte était venue en sachant qu'elle allait forcément perdre et avec l'intention d'encaisser le moins de buts. Elle a été surprise par notre rendement modeste et s'est rendue compte que, si elle avait osé et si elle était venue pour attaquer, peut-être qu'elle nous aurait battus. Durant cette double confrontation, les Egyptiens nous ont été supérieurs sur un seul point : ils étaient plus déterminés que nous à aller en Coupe du monde, car ils n'y étaient jamais allés. Ils avaient plus faim que nous, voilà tout. Sinon, sur le plan de la valeur, la sélection algérienne était supérieure et sa prestation au match retour l'a démontré.
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Connaissant les joueurs composant la sélection actuelle et de par votre vécu de footballeur au haut niveau, pensez-vous qu'ils ont l'état d'esprit à même de leur permettre de ne pas se laisser impressionner au Caire ?
Je connais assez bien les joueurs pour dire que leur état d'esprit est très positif. J'ai connu plusieurs d'entre eux lorsque j'étais l'adjoint de Ali Fergani dans le staff technique, il y a trois ans. Bougherra, Yahia, Ziani, Belhadj et autres Mansouri étaient déjà dans la sélection. Certes, ils étaient encore jeunes et n'avaient pas tout à fait conscience de l'ampleur de la responsabilité de représenter tout un pays, mais là, avec l'âge et la multiplication des matches, ils sont plus mûrs et leur motivation crève les yeux à chaque match. Je pense que l'un des moments forts de leur parcours a été le match contre la Zambie à Blida. En apprenant que que des citoyens algériens sont venus des quatre coins du pays, parfois deux ou trois jours auparavant, qu'il y en a qui passaient la nuit dehors ou dans leurs voitures et que des milliers d'entre eux ont rompu le jeûne dans le stade Mustapha-Tchaker, cela les a touchés au plus profond d'eux-mêmes et leur a permis de se rendre compte définitivement qu'ils appartiennent à un peuple formidable qu'ils n'ont pas le droit de décevoir. Je suis convaincu qu'en pénétrant sur le terrain du Cairo Stadium, ce souvenir du stade de Blida leur reviendra à l'esprit et les motivera.
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Vous les croyez capables de gagner au Caire ?
Oui, parfaitement. Nous avons une sélection de valeur. La majorité des joueurs ont 26-27 ans, soit notre âge en 1985. C'est l'âge de la maturité et de l'expérience. Et puis, il faut savoir que l'Algérie jouera non pas à 11, mais à 12 joueurs. Le douzième homme n'est pas le public. C'est M. Raouraoua qui fait le nécessaire pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions de travail et de concentration partout où ils vont. Je suis convaincu que les joueurs algériens seront préservés de la pression au Caire, grâce aux mesures que M. Raouraoua a certainement prises en ce sens. Si le football algérien connaît un redressement salutaire ces dernières années, c'est en grande partie grâce à lui. Déjà, en quelques mois seulement, depuis sa réélection, il a fait beaucoup de choses en matière de management, d'organisation et de marketing et même au plan sportif. Les joueurs ne manquent de rien et se consacrent uniquement à leur travail. Lorsque le président de la FAF avait quitté ses fonctions il y a quatre ans, en 2005, j'avais dit que les gens allaient le regretter et réclamer son retour. Le temps m'a donné raison.
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Vous l'admirez à ce point ?
Absolument. Ce ne sont pas des fleurs que je lui jette. Son travail parle pour lui. Vous savez, je suis convaincu que si, à notre époque, il y avait un Raouraoua comme président de la FAF, avec tous les talents que nous avions, nous aurions remporté la Coupe du monde. Je pèse bien mes mots. C'est vous dire à quel point une bonne organisation peut faire parfois la différence.
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A présent que votre mandat d'arrêt a été levé par Interpol et que l'affaire dite Belloumi est close, allez-vous vous rendre au Caire pour supporter les Verts ?
Ma décision n'est pas encore prise à ce sujet. J'aimerais bien y aller comme un citoyen algérien ami du peuple égyptien, car je compte beaucoup d'amis et d'admirateurs là-bas, mais si mon déplacement serait mise à profit par des personnes malveillantes en Egypte dans le but de nuire à la Fédération égyptienne de football ou bien aux relations séculaires entre l'Algérie et l'Egypte, je préfère ne pas y aller. Si j'y vais, ce serait pour supporter l'équipe nationale bien sûr, mais aussi pour rencontrer mes amis Ahmed Shoubeir, Magdy Abdelghani et Mahmoud Al Khatib avec qui les rapports ont toujours été fraternels et très courtois. Il n'y a pas un secret pour cela : ce sont d'anciens footballeurs et ils connaissent bien l'ancien footballeur et l'homme que je suis. Voilà des gens avec qui on discuterait des heures et des heures sans se lasser !
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Suivez-vous leurs interventions à la télévision ?
Eux, oui, car ce sont des gens de niveau. Ce sont aussi des gens de football, pas des intrus comme cet Amr Adeeb ou ce Mostefa Abdou. C'est qui, eux ? Je ne les connais pas. Je connais Shoubeir, Abdelghani et Al Khatib et ces derniers, tout en supportant leur sélection –et c'est légitime-, se sont toujours montrés mesurés dans leurs propos et cela les honore. Vous savez, à ce jour, Ahmed Shoubeir me dit qu'il regrette que je n'aie pas pu participer à son jubilé. C'est vous dire que ce qui nous lie et plus grand que ce qui nous divise. Je vais vous raconter une anecdote. Lors d'un match de gala qui avait opposé, au milieu des années 80, une sélection arabe à une équipe hollandaise et dans lequel j'avais inscrit deux buts, j'avais été fauché dans la surface de réparation et l'arbitre avait sifflé un penalty en notre faveur. Alors que mes coéquipiers de la sélection arabe trouvaient que c'était naturel que ce soit moi qui le tire, j'ai remis le ballon à Al Khatib en lui disant : «Bibo (son surnom, ndlr), je t'ai toujours admiré et j'aimerais que ce soit toi qui le tire.» Il a accepté avec le sourire. Je vous raconte cela pour que vous sachiez à quel point j'ai toujours eu de très bons rapports avec les Egyptiens que je considère vraiment comme des frères.
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Même à ce jour, en dépit de votre affaire ?
Même à ce jour. Sachez qu'après la victoire de l'Egypte en Zambie, j'ai été le premier, sur le chaîne Al Arabia, à la féliciter sportivement pour son exploit.
J'aime l'Algérie et c'est mon droit, mais cela ne veut pas dire que je déteste l'Egypte. Si l'Egypte se qualifie en Coupe du monde, je la supporterai sans réserve. Je suis convaincu que la majorité des Egyptiens, de leur côté, soutiendraient l'Algérie, si nous allions en Coupe du monde. Tout le battage médiatique auquel nous assistons n'est qu'une manière de chauffer l'atmosphère. Je suis sûr que si, au coup de sifflet final après le match du 14 novembre, l'Algérie se qualifie, le public du Cairo Stadium applaudira nos joueurs. Ce n'est qu'un match de football de 90 minutes et les relations entre nos deux peuples sont plus fortes et plus étroites qu'un match de foot, n'en déplaisent aux excités de part et d'autre.
Dernièrement, à Oran, mon ami Kada Chafi et moi, à travers l'association La Radieuse, avons honoré deux grands du cinéma égyptien, Mahmoud Yacine et Nabila Obeïd. Ils avaient été très contents et s'étaient dit honorés de me rencontrer. C'est vous dire que je n'ai absolument rien contre les Egyptiens.
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Un dernier mot à l'adresse de la sélection ?
Je dirais aux Verts : allez au Caire pour gagner, pas pour ne pas perdre ! Vous pouvez le faire ! J'aimerais également apporter une précision au sujet de mon affaire : je n'ai jamais déclaré que c'est Kamel Kadri qui a blessé le médecin égyptien. J'ai seulement dit que des joueurs m'avaient dit que c'était lui. Moi, je n'avais pas assisté à la scène.
En tout cas, je remercie Abdelhakim Serrar et Abdelhamid Kermali pour leur témoignage dans Le Buteur en ma faveur, eux qui avaient assisté à la scène. J'aimerais encore une fois remercier Le Buteur de m'avoir beaucoup aidé dans mon affaire. Cette scène avec Son Excellente l'Ambassadeur d'Egype à Alger à mes côtés, nous deux tenant les emblèmes algérien et égyptien attachés, restera gravée dans ma mémoire. Je suis convaincu qu'elle aura beaucoup contribué au dénouement de l'affaire.
Entretien réalisé par
Farid Aït Saâda


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