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Les déchets sanitaires : En attendant une catastrophe
Publié dans Le Financier le 26 - 11 - 2010

Des hôpitaux à caractère régional, des établissements spécialisés, des polycliniques, des centres de santé et des centres de soins, des cliniques privées, des cabinets médicaux constituent toute une armada d'infrastructures qui génère bien des détritus dangereux pour les citoyens. Ces quantités de déchets dégagées n'ont jamais fait l'objet d'une évaluation, même approximative.
Plus grave encore, le responsable de la direction de l'environnement d'Oran, déclare « tout ignorer sur les quantités produites par les hôpitaux et les établissements sanitaires relevant du secteur public.». Une situation pour le moins étrange, étant donné qu'il n'existe pas de chiffres précis, à l'exception d'une approximation établie en septembre et octobre 2006 par une commission nationale déléguée par le ministère de la santé. L'enquête a porté précisément sur les déchets d'activités de soins à risques (Dasri). Selon l'OMS, ces déchets doivent représenter 20% des déchets hospitaliers. Qu'en est-il chez nous ? Certainement bien plus. C'est du moins ce que laisse entendre la commission par dirigée par le professeur Soukehal, chef de service épidémiologie de l'hôpital de Béni-Messous La commission note que « le volume des déchets de soins, chez nous reste est de 1 litre par jour. Les Dasri éliminés par les centres d'hémodialyse représentent, quant à eux, 2 kg par séance. Soit 6 kg de DASRI par malade et par semaine contre 900g/kg par accouchement. » Ceux qui connaissent le CHU d'Oran, et la pression exercée sur son service de génécologie peuvent comprendre que la quantité de DASRI générée quotidiennement peut battre des records. Sauf que tous les services et toutes les structures de santé ne sont pas logés à la même enseigne. Que deviennent ces déchets une fois évacués par les services et de l'enceinte de l'hôpital ? » Et bien, fautes de solutions alternatives, ils finissent dans leur grande majorité, dans les décharges à ciel ouvert à la portée de tous.
Ce n'est que deux ans après le dépôt du rapport de la commission du professeur Soukehal, pour que le ministère réagisse dans une instruction datée du 4/08/2008, qui responsabilise les gestionnaires locaux des établissements producteurs de déchets en les chargeant de leur élimination. Avant d'imposer l'obligation d'une prise en charge « écologique » des déchets respectueuse de l'environnement Elle définit le tri, le stockage et le traitement des déchets issus des activités de soins. Décrit les types d'emballages utilisables en fonction la nature des déchets. Le ministère de la Santé et de la Population recommande même la banalisation des déchets plutôt que leur incinération. La banalisation est un procédé largement utilisé de par le monde et qui consiste en la neutralisation de ces déchets, hautement dangereux, de manière à les rendre inoffensifs assimilés aux déchets domestiques. Plus de 2 ans après, cette instruction semble restée lettre morte.
En fait, en dehors de l'introduction de quelques emballages, plus ou moins adaptés en usage, le reste ne suit pas. Pour s'en rendre compte, il suffit au citoyen de faire un tour dans nos hôpitaux. Les boites jaunes portant la mention «infectieux» sont stockées à même le sol, sur les balcons, dans des cagibis ou dans les toilettes. Parfois, ils sont tout simplement déposés devant les services avec les déchets communs. Les DASRI ne constituent pas les seuls déchets dangereux produits par les unités de santé. Les déchets infectieux et/ou anatomiques représentent 15% des 20% de produits dangereux générés par les unités de soins. Les 5% restants se partissent comme suit : les objets pointus et tranchants 1 %, les produits chimiques et pharmaceutiques 3% et les déchets radioactifs et de métaux lourds 1%. Bien entendu ni les responsables du secteur étatiques et encore moins ceux du secteur privé approchés n'ont souhaité évoquer ce sujet.
S'ils constituent un grand risque tant pour l'homme que pour l'environnement, les déchets hospitaliers ont cependant la particularité d'être contrôlables. Et leur traçabilité, du point de leur production jusqu'au lieu de destruction est possible, étant donné qu'elle est connue. La présence d'incinérateur ou de bruleur dans les grandes structures médicales n'est pas synonyme d'efficacité, loin s'en faut. Selon le rapport Soukehal, « 30 établissements sur les 95 visités ont un incinérateur et 65 disposent d'un «brûleur». La plupart ne sont pas en état de fonctionnement. 45% d'entre eux sont carrément en panne. » Souligne le rapport. L'incinération et le brulage sont des techniques dépassées depuis longtemps qui n'ont plus cours partout dans le monde, Sauf que l'on continue à les fourguer à l'Algérie. C'est notamment le cas du tout nouveau centre hospitalier d'Oran « 1er novembre 54 » situé à l'USTO qui aurait dû, en principe, bénéficier d'une autre technologie de traitement des déchets que l'incinération. Pour l'heure, l'utilisation de l'incinérateur de cet hôpital pose problème puisque sa cheminée déverse ses toxines exactement au cœur d'une citée AADL voisine. Ce qui, en principe, exclut toute utilisation de l'incinérateur. D'autant plus que les incinérateurs et les bruleurs sont insuffisamment chauffés pour obtenir une destruction totale et efficace des déchets. Qu'en est-il des déchets générés par les petites structures telles que les salles de soins, les polycliniques, les cliniques privés et les cabinets médicaux et autres laboratoires? Des textes de lois plutôt vagues, et l'absence totale d'un système de contrôle et de traçabilité caractérisent le secteur. Aujourd'hui, personne ne peut affirmer avec exactitude ce que font de leurs DASRI, toutes ces unités sanitaires éparpillées à travers l'ensemble du tissu urbain. Le brûlage sur site ne serait pas recommandable du fait qu'il génère des fumées et des odeurs difficiles à faire accepter par les riverains. Selon un épidémiologue « le grand intérêt du rapport du professeur Soukehal c'est qu'il responsabilise les politiques qui ne peuvent plus ignorer la situation.» Pour un expert versé dans le domaine « La gestion des déchets hospitaliers coûte cher, ce ne fait aucun doute. D'autant plus que chaque structure doit gérer ces propres détritus.» La solution réside, nous dit-on, dans la création d'un organisme spécialisé dans la collecte et le traitement des déchets médicaux. Et par « médicaux », on entend tous secteurs confondus Un organisme en mesure d'assurer une traçabilité efficace et une réduction des coûts.»


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