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Quand la France réprimait «dans le sang» des manifestations pacifiques
L'anniversaire des massacres du 8 mai 1945 revient dans un contexte de polémique
Publié dans La Tribune le 09 - 05 - 2010


Photo : APS
Par Amar Rafa
8 mai 1945- 8 mai 2010 : soixante-cinq ans se sont écoulés depuis les événements sanglants de Sétif, Guelma et Kherrata, durant lesquels 45 000 personnes ont été froidement assassinées par l'armée coloniale française, un crime contre l'humanité qui restera impuni. Ces massacres, qui constituent un tournant dans l'histoire de l'Algérie, ont eu lieu au moment où le monde entier célébrait la fin de la Seconde Guerre mondiale, particulièrement en Europe où l'on fêtait la victoire des alliés sur le nazisme. En Algérie, l'armée
coloniale, aidée de la police et surtout des milices de colons, réprimait dans le sang des manifestations pacifiques d'Algériens dans les villes de Sétif, Guelma et Kherrata, et à travers bien d'autres encore, qui rappelaient à la France ses engagements mais aussi les revendications des Algériens de leur indépendance. A Sétif, les milliers de manifestants qui ont répondu à l'appel du PPA/MTLD en scandant «Vive l'Algérie libre et indépendante» ont été la cible de massacres orchestrés pendant plusieurs jours, faisant, selon les historiens, 45 000 morts et des milliers de morts. Le jeune scout Bouzid Saal, est le premier sur la liste des longues exactions de la répression aveugle qui s'est abattue sur les Algériens. Plus d'un demi-siècle après, les Algériens commémorent ces événements en rappelant à la France officielle son devoir de mémoire et la nécessité de se repentir de ses crimes coloniaux. Ces événements reviennent cette année dans un contexte marqué par la polémique algéro-française, née de la promulgation par l'Assemblée nationale française de la loi du 23 février glorifiant «les bienfaits de la colonisation», qui a été suivie d'une demande de repentance par l'Algérie. Or, de nos jours encore, reconnaissance officielle de la part de l'ancienne puissance coloniale des «enfumades et crimes» même si des officiels français ont qualifié ces évènements de «tragédie inexcusable». Au programme des festivités officielles visant à commémorer cet événement, une «marche de la fidélité» était organisée hier dans la capitale des hauts plateaux. Le ministre algérien des Moudjahidine Mohamed Chérif Abbas a évoqué, pour sa part, que «la fête de la victoire des alliés sur le nazisme fut transformée le 8 mai puis durant un mois, en bain de sang». Le 8 Mai 1945 n'est pas seulement une date «pour le souvenir, le recueillement et la tristesse, mais une référence [...] puisque le peuple avait compris qu'il fallait dorénavant se saisir du fusil», avait-il dit vendredi dernier lors d'un séminaire consacré à cet événement. Quant au secrétaire général de l'Organisation des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, il a demandé au gouvernement français d'«ouvrir ses dossiers de sang et affronter la vérité avec courage». Pour le président de la Fondation du 8 Mai 1945, Kheireddine Bouharissa, une association dont l'essence même est la lutte contre l'impunité et l'oubli, «la France doit payer pour les crimes qu'elle a commis». Pour en revenir à la marche de la fidélité, notons qu'ils étaient quelque 25 000 personnes à y participer, hier, sur le même itinéraire emprunté par des Algériens épris de liberté, il y a 65 ans. De la mosquée Abou Dhar El Ghaffari, où se regroupèrent, à l'appel du PPA (Parti du peuple algérien) et des AML (Amis du manifeste et de la liberté), des milliers d'Algériens, le mardi 8 mars 1945, jour de marché hebdomadaire, que le cortège s'est ébranlé pour rejoindre, au centre-ville, la stèle érigée à la mémoire de Bouzid Saal, le premier martyr de ces massacres. Le ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, le secrétaire d'Etat chargé de la communication, Azeddine Mihoubi, des responsables d'organisation nationales, de nombreuses personnalités, des moudjahidine et quelques témoins de ces douloureux événements, ont participé, hier, à la marche de la fidélité, précédés de jeunes scouts entonnant des chants patriotiques, dont Hayou chamal Ifriqia et Min Djibalina et suivis de milliers de Sétifiens, hommes, femmes et enfants. Parmi les marcheurs, l'on notera la présence d'Annie Steiner, la grande moudjahida, militante active de la zone autonome d'Alger. Agée de 82 ans, elle a tenu à participer à l'événement, à dire à nouveau «son affection et son admiration pour toutes celles et tous ceux qui sont morts pour que vive l'Algérie». Soutenue par de jeunes scouts, elle tient, elle aussi, à se recueillir devant la stèle de Bouzid Saal. «Je suis émue mais fière et heureuse, car le jeune homme qui est tombé à cet endroit, est mort pour un drapeau, un seul drapeau, et aujourd'hui j'en vois des milliers autour de moi», dira, les yeux brillants, cette militante de la cause algérienne qui connut durant 5 ans les prisons d'El Harrach, de Serkadji et plusieurs autres lieux de détention. Il y avait aussi, Layachi Guetrani (71 ans), qui avait tout juste 6 ans, le 8 mai 1945 et le Dr Habiba Alouani qui se dit interpellée par la date du 8 mai 1945 La délégation officielle s'était recueillie, juste avant le coup d'envoi de la marche, au vieux cimetière de Sidi-Saïd, où une fosse commune avait été creusée par les occupants français pour faire disparaître les dizaines milliers de victimes du 8 mai 1945. Après le coup d'envoi d'un semi-marathon international organisé à cette occasion, le ministre des Moudjahidine et les invités de la wilaya de Sétif devaient se rendre, juste avant la clôture de la conférence nationale sur les prisons et les camps de détention durant la colonisation, au grand cyberspace d'Algérie Télécom où ils ont visité un exposition de timbres consacrés à la lutte des Algériens pour l'indépendance (1830-1962) et donné le coup d'envoi de la diffusion d'un timbre à l'effigie de Bouzid Saal. Une fresque murale dédiée au premier martyr du 8 mai 1945 a également été inaugurée à proximité du siège de la commune avant la débaptisation d'une rue de la cité El Hidhab du nom du défunt Bachir Boumaza, ancien président de la Fondation du 8 Mai 1945, et l'inauguration du 1er Salon maghrébin du livre. Le programme officiel de cette commémoration comportait également la visite d'un site devant abriter un centre de repos des Moudjahidine à Hammam Sokhna et l'inauguration du musée du moudjahid à El Eulma.


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