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Entre sequelles du colonialisme et contraintes de la modernité
Publié dans Le Maghreb le 23 - 07 - 2008

Et c'est ce que donne à voir l'ouvrage “L'exception Algérienne”, dans sa seconde partie, très édifiante et tout à fait remarquable, et où la dualité cernée, à ce niveau, l'est surtout , à bon escient, du point de vue socio-économique, en ce sens, que son auteur le Dr Djamel Guerid disserte à loisir et à juste titre d'ailleurs, sur les distinctions flagrantes entre deux catégories socio-économiques algériennes que tout semble séparer, au point qu'on a bel et bien l'impression d'être en face, comme il le dit, de deux Algérie évoluant parallèlement, de façon radicale, dans ce contexte socio-économique, précis. Cependant, il reste entendu que cette contradiction sociale , est ,somme toute, présente, dans nombre de pays émergents et évolués , pour rappel, et ce rapport de dualisme de classe ou de caste, si poussé soit-il , est loin, socio- anthropologiquement parlant,- d'être à même d'autorité à " décréter " la scission ,non- déclarée dans les faits, d'un pays perçu comme abritant la coexistence de deux sociétés distinctes , l'une moderne ,l'autre traditionnelle, vivant et cogitant différemment et parallèlement , par le simple fait du constat de" deux blocs sociaux dissemblables " évoluant certes de façon divergente et apparemment étanche, l'un par rapport à l'autre, mais étant inclus tout de même dans un même ensemble sociétal matriciel, relevant du même terroir ! Et à ce propos, nous sommes tentés d'évoquer cette autre dualité, constamment présente dans notre société et qui pèse souvent de tout son poids : il s'agit de cette réalité dichotomique, non moins importante, de la culture de l'oralité face à celle de l'écriture, aux rôles influents et déterminants ,dans une certaine mesure, dans le cours d'évolution socioculturelle d'une population. Et concernant celle de la société algérienne, elle est composée, d'une manière générale, comme nul ne , l'ignore, d'une majorité d'analphabètes( dont en grande partie des femmes) , évoluant constamment dans un univers de l'ouie , ou monde sonore déterminant les attitudes et comportements psychosociologiques alors que l'autre catégorie d'instruits baigne dans l'univers visuel de l'oeil. Et quand on sait, depuis les travaux des chercheurs -linguistes, que l'écriture alphabétique ,ou " l'alphabet phonétique provoque une rupture entre l'oeil et l'oreille , entre la signification sémantique et la codification visuelle ", et que par conséquent,cette écriture phonétique possède le pouvoir de faire passer l'homme de l'état communautariste tribal de l'âge de l'oreille à celui élargi de la nation de l'âge de l'oeil, on sera , peut -être,mieux édifiés sur cet aspect de notre société . En effet, la culture de l'écrit , et plus précisément celle introduite par l'avènement historique et capital de l'imprimé, a favorisé l'émergence d'un monde radicalement nouveau , au sein même de la communauté traditionnelle de la culture de l'oralité et du manuscrit. Car , socialement, et partout à travers le monde, " le prolongement typographique de l'homme a fait apparaître le nationalisme, l'industrialisme, les marchés de masse , l'alphabétisation et l'instruction universelles. L'imprimé , en effet , était un exemple de précision reproductible qui inspira des façons totalement nouvelles de prolonger l'énergie sociale. A la Renaissance, comme aujourd'hui au Japon ou en Russie, l'imprimé a libéré des forces sociales et psychologiques immenses en dégageant l'individu du groupe traditionnel et en montrant , en même temps, comment additionner les individus les uns aux autres en une agglomération de puissance."( Marshall Mc Luhan, in "Pour comprendre les média", p. 201, éditions du Seuil , Paris 1968). En d'autres termes , dans le contexte algérien , la dualité évoquée caractériserait surtout les deux mondes distincts de la culture de l'oralité et celle de l'imprimé : le premier amarré à la tradition et collectivité, le second nettement moderniste , détribalisé, relativement libéré des attaches ancestrales du groupe. Or, cela semble avoir été le cas ,d'une façon globale, dans les premières décennies qui avaient suivi l'indépendance de l'Algérie. Cependant, aujourd'hui les choses ayant évolué, et surtout sur le plan de l'instruction publique, quoiqu'on en dise, on se retrouve face une population de plus en plus alphabétisée, et de surcrôit l'une des plus "parabolées" de la méditerranée . Ce qui influe considérablement sur sa culture traditionnelle et la met en contact de la culture moderne , de l'écriture typographique d'une part ( presse quotidienne, livres, instruction scolaire,etc.) , et de celle des nouveaux médias , d'autre part ( Télévision par satellites, cinéma, ordinateur, Internet,etc.). Ce qui tend à rapprocher, tenants de la tradition culturelle aux adeptes du modernisme, aspirant à relativement les faire communier, en quelque sorte, sinon à les " additionner (…) les uns aux autres en une agglomération de puissance " , comme le mentionne Marshall Mc Luhan, quoique faisant allusion, il est vrai, à un ensemble beaucoup plus vaste intervenant dans ce nouveau paradigme émergent de la société de l'information et de la communication multimédia. C'est que , cette phase typographique, réitère Marshall Mc Luhan, " se trouve aujourd'hui confrontée aux nouveaux modes organiques et biologiques du monde de l'électronique. C'est-à-dire (…) que l'age électro - biologique la compénètre au moment où elle est à l'apogée de son évolution mécanique. Et c'est ce renversement de caractère qui rend les cultures analphabètes " connaturelles " à notre époque. Nous pouvons désormais comprendre sans difficulté l'expérience ( …) des analphabètes, pour la simple raison que nous l'avons recréée électroniquement ( …)", car, " l'interdépendance nouvelle qu'impose l'électronique recrée le monde à l'image d'un village global "( in La galaxie Gutenberg, tome 1,p.98, éditions universitaires, France 1957 et 1977). D'où ce rapprochement constaté qui s'opère progressivement entre ex - tenants de la culture orale et ceux formés dans le moule de la culture typographique, d'un point de vue sociologique ,surtout, en ce sens que les différences de mœurs , tenues vestimentaires , etc., sont moins criards qu'auparavant , et sur le plan des idées, le consensus se fait de plus en plus sur la nécessité de la modernisation sociale. Mais cela est loin de les amener à s'accorder fondamentalement, car ne s'agissant ,ici au juste , que de simples rapports de contacts et de proximité ,n'excluant pas, toutefois, le dialogue et la concertation, susceptibles d'aboutir à une meilleure communion et solidarité sociales, et plus particulièrement à l'ère du pluralisme démocratique accouchant dans la douleur, après une pénible traversée du désert aux séquelles traumatisantes encore persistantes. D'une manière générale , il existe des liens évidents entre tenants de la tradition et de la modernité , et on assiste fréquemment à des rapports entre ces deux blocs supposés étanches, entre qui il existe tout de même des relations ,voire de parenté même, comptant , par exemple, parmi la couche aisée non pas seulement des francophones ou berbérophones et de l'autre coté de la catégorie démunie uniquement des arabophones, comme le sous-entend l'auteur de l'essai " L'exception Algérienne ", mais comptant aussi de part et d'autre des locuteurs des trois idiomes, pouvant appartenir tous , autant qu'ils soient , non pas de façon distinctement répartie dans telle ou telle classe ou catégorie sociale , mais pouvant l'être ensemble dans une même couche sociale, riche ou pauvre, même s'ils n'entretiennent pas de rapport entre eux. Dans les faits, la division manichéenne des choses et des êtres n'a pas cours, c'est bien connu. Le Dr Guerid le dit d'ailleurs, il n'y a pas d'un coté le noir exclusivement, et le blanc de l'autre : l'éventualité du " gris " est tout autant une réalité, et souvent beaucoup plus proche de l'appréhension logique des choses que l'approche des visions exclusives ou manichéennes. Partant de ce constat, peut -on considérer la catégorie des " modernistes " n'incluant uniquement que des francophones, et celle des " traditionalistes " n'incluant que des arabophones , alors qu'il est souvent donné de constater que les uns et les autres peuvent appartenir à l'une ou l'autre catégorie, indépendamment de leurs langues d'usage ? Certains francophones n'ont -ils pas adhéré à l'option théocratique d'un autre âge de l'ex-parti religieux dissous alors que nombre d' arabisants se sont ouvertement déclarés républicains et pro- démocrates, et d'autres modernistes- universalistes , allant même jusqu'à braver hardiment des tabous de la sexualité, de la nomenklatura politique, et de la langue de bois, notamment caractérisant la société arabo- musulmane, comme en témoigne l'exemple probant , entre autres, d'une certaine Ahlam Mosteghanemi , ou d'un Bachir Mefti, ou encore Abdelkader Hamid, pour ne citer qu'eux ?Et actuellement ne voit-on pas , et les uns et les autres, arborant un look , attitudes et modus vivendi partageant de plus en plus des affinités convergentes, des styles d'ouvrage , d'activités culturelles , lectures, initiatives diverses communes les rapprochant sensiblement ? Ne voit-on pas, également, à l'occasion de festivités populaires, ou de soirées artistiques retransmises à la télé , ou lors d' émissions de variétés et de culture, par exemple, tous ces émules francophones, berbérophones ou arabophones ,etc., des Khaled , Idir, Céline Dion, Maria Carey , ou des Kamel Messaoudi, .Alla , Ragheb Allama , Magda Roumi, etc., souvent communier dans les mêmes rythmes lyriques les rassemblant autour des divers plateaux de divertissements, tout comme lors des confrontations sportives internationales du team national Algérie ? Difficile de croire qu'avec ça " ces deux types de communautés font ,chacune, un milieu à part , dans la même société englobante " ? Quant à l'autre
catégorie des citoyens nationaux, celle des usagers de la daridja populaire ou du tamazight, essentiellement, représentant assurément le plus gros taux de la population algérienne, force est donnée de constater qu' ils ne sont , en général, ni totalement partie prenante du premier camp ,ni totalement partie prenante du second : ils sont tantôt traditionalistes, lorsque l'air du temps est à la " ghaita " , tantôt modernistes lorsque l'air vire au " saxophone " !
L'irruption de l'industrialisation modernisatrice et du mondialisme
C'est signifier,au passage, que la modernité n'est point circonscrite à tel ou tel cercle de privilégiés ou castes marginales tributaires exclusifs de milieux occidentaux fermés surtout, et évoluant en vase clos par rapport à l'économie nationale et mondialiste, loin s'en faut : historiquement la modernité universelle et son moteur ascensionnel constitué par le rôle promoteur de la révolution industrielle et technologique, entre autres, a entraîné des bouleversements multidimensionnels, non seulement dans les sociétés occidentales, à ses débuts, mais également à divers degrés à travers le monde entier, par la suite , allant jusqu'à transformer les traditionnelles formations sociales, telles que la cellule familiale, les cultures , rapports socioéconomiques dans les villes et villages,etc. Et ce qui importe de noter, c'est que les acteurs directs, sur le terrain de ces métamorphoses et mutations sociales et culturelles, ont été , surtout,historiquement, les travailleurs ou fournisseuses de forces de travail à travers les chantiers internationaux.
N.B: références bibliographiques incluses dans l'article. Mohamed Ghriss E-mail: [email protected]


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