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Ces villes qui dorment au-dessus de bombes à retardement
4 000 habitations érigées sur des pipelines
Publié dans Le Maghreb le 13 - 08 - 2008

Une forte explosion a secoué la région de Zemmoura, situé à 5km du chef-lieu de la wilaya de Relizane, lundi, vers 17h00. L'explosion a fait 9 blessés. Les causes officielles de l'accident ne sont pas encore connues mais, selon des sources proches des autorités locales, l'accident s'est produit lors des travaux entrepris tout près d'un pipeline, lequel a dû être heurté par un poclain causant l'explosion. Une cellule de crise a été installée sur place pour délimiter un périmètre de sécurité et assister la population et surtout déterminer les véritables causes qui sont derrière cette explosion. Les responsables de Sonatrach ont pu maîtriser la situation. Cet accident relance la question de la sécurité des installations industrielles. Il faut savoir que sur un échantillon de 60 établissements industriels à haut risque en Algérie, 43% présentent des risques d'explosion, 42% des risques d'incendie et 16% des risques toxiques. Il est également important de souligner qu'un grand nombre d'habitations est édifié sur des pipelines. Parmi les wilayas, qui enregistrent le plus grand nombre de constructions sur des ouvrages dangereux, on peut citer Béjaïa, avec 778 constructions, Ouargla 442, Tébessa 480 et Batna 516. Ce premier inventaire fait état d'au moins 4 000 habitations à l'échelle du territoire national construites sur des pipelines, c'est-à-dire des gazoducs ou des oléoducs, soit une population d'au moins 28 000 habitants, sous la menace permanente d'explosions ou d'incendies. Le cas de Hassi-Messaoud, qui regroupe près de 60 000 habitants, dont une bonne partie des logements a été édifiée sur des pipelines, montre le non-respect flagrant des normes de construction, le non-respect des périmètres de sécurité, d'où l'urgence, aujourd'hui, de délocaliser sur le plan de l'aménagement du territoire. L'Algérie présente une vulnérabilité du fait de la concentration de la population dans le Tell (nord du pays) : 65% des habitants de l'Algérie résident dans le Tell occupant 4% de la superficie du pays, 25% dans les Hauts-Plateaux (9% de la surface) et 10 dans le Sud (87% de la superficie). De même dans le Tell se concentre l'essentiel des installations industrielles, des voies de communication, des barrages. La surcharge de la population sur un territoire limité ainsi que la concentration de l'activité économique dans le Nord accroît le risque de catastrophe. D'autant que la bande côtière est exposée au risque de violents séismes. Les experts constate que l'activité pétrolière et gazière en Algérie présente 80% des risques majeurs (incendies, explosions, risques toxiques). Les efforts consentis par Sonatrach dans la prise en charge de la fonction hygiène, sécurité et environnement (HSE). Les investissements en hygiène, sécurité et environnement (HSE) sont de l'ordre de 1,2 milliard de dollars au cours des deux prochaines années, dont plus de 50% concernent l'amélioration de la sécurité des unités industrielles. Cet effort est déployé pour une meilleure prise en charge de cette fonction devenue une préoccupation majeure au sein de la compagnie nationale depuis l'explosion dans le complexe de liquéfaction de Skikda, survenue en janvier 2004, qui avait occasionné 27 morts et 73 blessés et qui avait dévoilé des insuffisances dans la prévention des risques au sein de Sonatrach. Cependant, l'accident d'hier à Relizane vient rappeler les incidents majeurs qui se sont produits par le passé. En effet, il y a, quatre ans, la ville de Skikda fut secouée par un grave accident industriel, unique dans les annales de la ville pétrochimique et du groupe Sonatrach, propriétaire des installations, prédisant un cycle d'accidents qu'on croyait réservés aux autres. La moitié des installations du complexe GL1K fut anéantie par une explosion qui a causé, dans son sillage, la perte de 27 victimes parmi le personnel de Sonatrach. L'année suivante, soit le 4 octobre 2005, une explosion suivie d'un incendie a eu lieu au niveau du bac S106 du terminal arrivée RTE Skikda sur le même site, soit la zone industrielle. Le dispositif en place inadapté à la nature du risque n'a pas permis, selon les experts, de consolider cet effort et le feu a repris de plus belle 5 minutes après, et ce, jusqu'à l'apparition de ce que les spécialistes appellent le phénomène de “boilover” dont l'effet a provoqué l'incendie du 2e bac, soit le S105. Autrement dit, c'est l'absence d'un “risk management” qui a provoqué l'incendie du second. Résultat : 2 agents ont péri, deux bacs ont été détruits, avec la perte de 44 389 mètres cubes de pétrole, en plus des engins roulants de l'unité d'intervention. Il faut dire que les accidents de Skikda, les plus fatals dans l'histoire de la pétrochimie du pays, soit les explosions du GL1K et des bacs du terminal de la RTE, sont à la fois la conception de ces “usines pétrochimiques”, dont les barrières ne répondent plus aux nouvelles exigences “cindymiques” et l'absence d'un “risk management” performant qui ont causé autant de dégâts, notamment humains. A cause du nombre d'installations de Sonatrach, d'une technologie ancienne, celles-ci ne répondent plus aux nouvelles normes, révèlent les experts. Faits marquants des deux dernières décennies, les efforts technologiques ne distribuent plus uniquement de la richesse, mais aussi des risques majeurs. Les groupes industriels et les pays qui ne s'adaptent pas à ces mutations paient une facture économique et sociale de plus en plus lourde. Ainsi, même chez les groupes pétroliers, à l'image du géant et leader britannique, BP, des incidents graves se produisent. La différence avec le cas de l'Algérie, en général, et de Sonatrach en particulier, est la fréquence du passage de ces accidents du stade de “presque risque” à celui de “risque majeur”. À titre illustratif, pour une même période, sur 15 accidents survenus chez Sonatrach, qui auraient dû se limiter à ce que la pyramide de «Bird» qualifie de “presque risque” , une fatalité a été enregistrée, alors que dans la profession, chez les leaders, une fatalité est enregistrée sur 60 accidents en moyenne. Ce qui rend ces risques encore plus catastrophiques est qu'à l'image de GL1K, de la RTE Skikda et de la plate-forme de Hassi-Messaoud les sites pétroliers, sources de risques, se trouvent dans des zones industrielles conçues dans une période où les villes étaient démunies d'outils de gestion de l'urbanisme et où existent d'autres activités avec en prime des zones urbaines dans les limites immédiates. Cette cohabitation des unités à haut risque avec les espaces de vie humaine, conjuguée à l'essor de l'information et de la communication, fait passer, selon les spécialistes de la “cindynique”, le risque technologique en un risque psychologique majeur. Il suffit de se remémorer les scènes d'il y a quatre ans à Skikda, lorsque les populations des cités proches de la zone industrielle, prises de panique, y compris par l'effet de la médiatisation, sont allées dans une première étape se réfugier sur les collines avoisinantes pour s'adonner, dans une seconde étape, à une véritable errance. À Skikda, la population a vécu à la fois et lors d'un même accident, les effets dévastateurs des risques technologiques (accident industriel mortel). Par ailleurs, il est important aussi de souligner l'explosion du gazoduc Hassi R'mel-Arzew qui avait causé plus de 78 blessés, 50 ovins complètement carbonisés, plusieurs maisons endommagées par les flammes. L'un des quatre gazoducs reliant Hassi R'mel à Arzew a été littéralement déchiqueté par une explosion à la hauteur du douar B'khaïtia II, dans la commune de Si Abdelmoumène, à seulement 4 km au nord de Mohammadia. Enfin, il y a lieu de rappeler que l'explosion dans l'usine de production d'ammoniac et de ses dérivés d'Arzew le mois d'avril dernier.
Un nouveau tissu urbain pour éviter les catastrophes
Pour cela, c'est tout le tissu urbain qui doit être traité. À ce stade, le cas de la ville de Hassi Messaoud est édifiant. Les spécialistes proposent à ce que le “risk management” soit pris en charge dans l'élaboration des plans d'aménagement urbain. Mieux, comme c'est le cas dans les pays développés, il est temps d'intégrer cette démarche dans la gestion des collectivités locales. La question de l'urbanisation face aux risques industriels a atteint son comble dans le site de Hassi-Messaoud, qui connaît, aujourd'hui, une expansion démesurée et désordonnée. La concentration des habitations a atteint sur ce champ pétrolier un niveau critique acceptable et constitue une menace permanente tant pour la sécurité de notre patrimoine industriel que celle des personnes qui y vivent. Les responsables de la Sonatrach ont relevé que le gisement de Hassi Messaoud a été victime d'une spéculation foncière effrénée et d'une urbanisation anarchique. Tout a commencé en 2004 lorsqu'un groupe d'experts fut dépêché d'Alger pour examiner la situation à Hassi Messaoud. Le constat qui a été fait montre qu'avec le temps la ville et le champ pétrolier ont fini par presque se confondre. Pas moins de 14 puits se retrouvaient désormais à l'intérieur du périmètre urbain. Plusieurs installations pétrolières et industrielles étaient pratiquement piétinées par des bidonvilles érigés çà et là sans aucun contrôle. En cas d'explosion, certaines installations étaient inaccessibles pour les sauveteurs en raison de bidonvilles en question dont certains étaient installés sur des pipe-lines. Des émanations de gaz toxiques étaient possibles en cas d'accidents majeurs, et pouvaient causer des asphyxies dans un rayon de quatre kilomètres. Le gouvernement a décidé alors d'interdire toute nouvelle construction à Hassi Messaoud et maintenir la ville dans les limites où elle se trouvait au moment de la prise de décision de déplacer les 60 000 habitants vers un autre lieu, distant de 80 km, où serait construite la nouvelle ville. La ville ne sera plus une cité dortoir. La zone sera réservée exclusivement aux activités de production, de transport de pétrole et de transformation des hydrocarbures. Les 60 000 habitants que compte Hassi Messaoud ont sept ans de répit. Même perspective pour les installations de maintenance et de production connexes aux activités du champ de Hassi Messaoud. Total et d'autres compagnies étrangères disposent de sites de production et logistique. La délocalisation de Hassi Messaoud servira de modèle pour Hassi R'mel et dans une moindre mesure pour Arzew et Skikda dont les travaux démarreront bien plus tard. Les habitants continueront à vivre au même rythme en attendant, les commerces poursuivront leurs activités pendant cette période. Pour rappel, la réalisation de la nouvelle ville va coûter 6 milliards de dollars.


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