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Aisance financière, faiblesse des entreprenants et risque de transferts massifs de capitaux
Publié dans Le Maghreb le 16 - 08 - 2008

1.-Le rythme infernal d'importation est exorbitant (la loi de finances complémentaires l'estimant à 30 milliards de dollars US) allant vers plus de 40 milliards de dollars par an horizon 2010/2013. La facture alimentaire a dépassé 5 milliards de dollars en 2007. Il est prévu uniquement pour l'importation du blé subventionné 2 milliards de dollars en 2008, et malgré l'achoppement des négociations récentes de l'OMC sur le volet agricole, horizon 2012/2015, la tendance irait vers un tarif douanier zéro, ce qui donnera uniquement pour les biens alimentaires une augmentation de 25% environ, montant auquel il faudrait adjoindre la pression démographique allant vers 10 milliards de dollars minimum ( 25% des importations totales) en cas de non redressement du secteur agricole .On peut supposer tenant compte de l'envolée des prix au niveau du marché international qu'également que ce volume croissant est dû aux importations non maîtrisées avec des surcoûts accrus du fait à la fois de la non maîtrise des mécanismes boursiers internationaux et certains opérateurs jouant sur la distorsion du cours du dinar par rapport aux devises fortes avec un écart depuis deux années supérieur à 15% . Il est entendu que ces calculs d'importation se basent sur un cours d'environ 100 dollars le baril de pétrole en termes constants 2008 et qu'en cas de fléchissement du cours des hydrocarbures il faudrait s'attendre à d'importantes tensions tant politiques, économiques que sociales. Cela risque en cas de retournement de la conjoncture pétrolière de nous ramener à une situation financière instable et arriver à ce paradoxe, pomper plus d'hydrocarbures ou puiser dans nos réserves de change pour faire face à ce transfert qui remplace l'endettement classique, beaucoup plus grave pour la sécurité du pays (l'encours de la dette étant inférieur à 5 milliards de dollars grâce aux remboursement par anticipation en 2008) donc un appauvrissement graduel du pays (1).
Le problème n'est pas tant dans les importations s'il y avait une création de valeur ajoutée interne additionnelle supérieure aux importations mais l'Algérie importe presque tout et n'exporte presque rien excepté les hydrocarbures à l'état brut ou semi brut faute d'entreprenants dynamiques tant nationaux qu'internationaux qui miseraient sur le moyen et long terme. Aussi, les transferts de devises vers l'étranger à travers la balance des paiements concernent les dividendes nets, les importations plus le capital avancé partie devises venant de l'étranger. Les transferts se limitant aux dividendes nets plus les importations pourraient, selon ce rythme, atteindre entre 2010/2013, plus de10 milliards de dollars par an de bénéfices(y compris Sonatrach) et plus de 50 milliards de dollars par an y compris les importations. Si on estime que les 10 milliards de dollars représentent 20% du taux de profit, les capitaux avancés seraient de 50 milliards de dollars par an, en réalité inférieurs si le taux de profit dépasse comme actuellement les 30%( nous aurions seulement 33,33 milliards de dollars). Les devises transférées hors Algérie seraient avec les importations annuellement avec un taux de profit de 20% d'environ 100 milliards de dollars/an et près de 84 milliards de dollars avec un de profit de 30% horizon 2013. Rappelons que la Banque d'Algérie dans sa note de fin juillet 2008 a révélé que les sociétés étrangères établies en Algérie ont transféré en devises le montant de 15 milliards 700 millions de dollars durant la période allant de 2005 à 2007, contre 6 milliards 500 millions de dollars de 2001 et 2004, soit un total de 22 milliards 200 millions de dollars de 2001 à 2007, dont une grande part pour les services dont l'assistance technique alors que nos compétences fuient le pays. Par ailleurs ceci est corroboré par le fort taux de rentabilité des banques étrangères en Algérie qui ont enregistré en 2007 selon cette même note, un taux de rentabilité exceptionnellement élevé de 28,01% contre 23,40% en 2006 et 25,43% en 2005 ce qui donnerait pour les autres secteurs économiques transférant les devises un taux de rentabilité supérieur, alors que le taux de rentabilité des banques se situe entre 12 et 15%, selon des données de l'OCDE au niveau de la région méditerranéenne. L'amenuisement en termes de pouvoir d'achat euros de nos réserves est accentué si l'on tient compte des placements de plus de 43 milliards de dollars en bons de trésor américain en dollars à 2% d'intérêt, (avec un taux d'inflation mondial supérieur à 3% donc un taux d'intérêt négatif) dépréciation de plus de 22 milliards de dollars par rapport à l'euro qui a atteint plus de 55% entre 2000/2008. Toute cela, en plus de la mauvaise gestion des projets et des entreprises publiques, à l'exode massif de cerveaux (on n'a pas besoin de théories et de séminaires sur la connaissance mais d'actions concrètes) dont les pertes pour l'Algérie sont évaluées à 40 milliards de dollars entre 1974/2005 récemment par l'OCDE (2006) avec plus de 200.000 personnes de hauts niveaux exilés (coût supporté par l'Etat du primaire au supérieur, infrastructures plus coût de la formation. les universités algériennes ont été classées 6995èmes sur 7000 soit les 5 derniers de la classe au niveau mondial par l'indicateur international de Schangai) alors que les compétences locales existent qu'ils 'agit d'abord de retenir, nos émigrés étant attentifs à la situation de leurs collègues. Car l'Algérie étant relativement pauvre en pétrole, mieux dotée en gaz,( réserves estimées à environ 20 ans et plus de 40 ans pour le gaz selon le dernier rapport de BP, moins si l'on double les capacités d'exportation ), le surplus net du segment gaz est faible par rapport au pétrole du fait d'investissement lourd élevé et d'une marge réduite comme je l'ai développé au niveau international le 11 août (2)
2.-Et du fait des engagements internationaux de l'Algérie et notamment de l'Accord avec l'Europe pour une zone de libre échange applicable depuis le 01 septembre 2005, il est stipulé que la libre circulation et transferts des capitaux sont des conditions fondamentales qui régissent cet Accord. Et sans remplir ces conditions, liées à plus de libéralisation, il ne faut non plus s'attendre à l'adhésion de l'Algérie à l'organisation mondiale du commerce (3). Aussi, les entreprises peuvent revendre quant elles veulent, en fonction des critères qui leur sont propres (la loi du profit qui régit toute entreprise) une partie ou tout de leurs actions. Pour celles cotées en bourse, cela peut se faire au jour le jour sans aucune possibilité pour tout Etat de pouvoir intervenir. C'est la loi du marché, certains responsables algériens manquant de culture économique ne comprenant pas l'évolution du monde et notamment des mécanismes boursiers internationaux pensent aux injonctions administratives qui n'ont plus d'effets. Il s'agit pour l'Etat régulateur de mettr en place des mécanismes concurrentiels et ce grâce à une bonne gouvernance et non favoriser comme actuellement les monopoles pour encadrer l'économie et faire de sorte que le surplus interne créé soit alors supérieur aux transferts de capitaux devant favoriser les entreprises qui créent de la valeur à moyen et long terme supposant la levée des contraintes d'environnement et un climat de confiance dans les affaires. Aussi, en cas d'avantages accordés aux entreprises,( TVA équipement, exonération d'impôts pour une gestion courante transitoire des clauses strictes doivent être comprises dans le contrat mais conformes à la législation internationale lorsqu'il y a cession avant terme. Car, le faible taux de croissance du PIB algérien (2006/2008), est inquiétant malgré des dépenses monétaires sans précédent : 2,5% % moyenne des trois dernières années contre 4/5% entre 2001/2005 ,les indicateurs du développement humain IRH devant tenir compte de la structuration par couches sociales pour être fiables( il existe une concentration excessive du revenu national au profit de couches rentières et non productives comme dans les pays capitalistes ) et les normes de qualité dont la santé( visitez nos hôpitaux) et de l'éducation qui se détériorent malgré des moyens importants mis à leur disposition. Le retour à l'inflation , le ménage moyen consacrant près de 80% de son revenu aux biens essentiels moyenne 2007/2008, sans compter l'endettement croissant par des prêts divers( estimation du montant par le Ministère des finances, supérieur à 3 milliards de dollars US courant 2007 ) qui amenuisera son pouvoir d'achat à terme) et l'accroissement du chômage réel, selon les données officielles de l'ONS, 13,8% pour le chômage(2007,contre 11,8% pour 2006 que l'on essaie gonfler de par des emplois rentes ), 5/ 6% pour l'inflation( 2008) , (12% pour l'inflation , plus de 20% pour le chômage tenant compte des emplois fictifs, selon les organismes internationaux 2007), contrastent avec les dépenses du programme de soutien à la relance économique évaluées par la loi de finances complémentaire 2008 à 200 milliards de dollars alors que les estimations n'étaient que de 100 milliards de dollars moyenne 2005/2006 ,140 en 2007, les résultats n'étant pas proportionnels aux dépenses(4)
3.-Les exportations hors hydrocarbures représentent moins de 2% du total (avec un taux de change un euro plus de cent dinars qui aurait dû dynamiser les exportations montrant clairement que le blocage n'est pas d'ordre financier mais systémique), dont 50% des déchets ferreux et non ferreux (2006/2007, idem pour 2008), la valeur ajoutée hors hydrocarbures de 6% dans le produit global environ 50% en 2007/prévision 2008 proviennent pour 80% par les dépenses publiques via les hydrocarbures dont le bâtiment- travaux publics, hydraulique, avec des surcoûts et des ouvrages souvent ne répondant pas aux normes internationales selon le rapport remis aux autorités algériennes par la banque mondiale en septembre 2007, donc restant aux entreprises seules créatrices de richesses à moyen et long terme une participation inférieure à 1,2% à la croissance du PIB moyenne 2006/2008. Car il existe une incohérence dans la démarche. Peut-on parler de stratégie industrielle sans tenir compte des mutations tant internes que de l'économie mondiale, car l'expérience de la Corée du Sud a correspondu à une certaine période historique. Peut-on continuer à perfuser des entreprises publiques qui ont coûté à la collectivité nationale plus de 40 milliards de dollars entre 1971/2008 pour arriver à la case de départ c'est çà tout le problème après plusieurs restructurations des capitaux marchands de l'Etat ,sans cohérence dans la démarche, entre 2000/2008 créant une instabilité juridique et par conséquent à la fois le découragement des managers des entreprises publiques et la méfiance des repreneurs privés nationaux et internationaux potentiels faute de visibilité socio-économique. Un des blocages , outre le foncier est la léthargie du secteur public bancaire qui selon les rapports internationaux en 2007 absorbe 87,5% des crédits bancaires contre 32% au Maroc et le rapport des crédits bancaires domestiques (ceux alloués au privé) au PIB qui est seulement de 26%, alors que ce même rapport atteint 76% pour le Maroc et 78% pour la Tunisie, et ce malgré une relative percée des banques privées marginalisées surtout après les différents scandales financiers , sont malades de leurs clients. Aussi assistons nous à des recapitalisations répétées des banques publiques entre 2002/2008, une nouvelle recapitalisation étant prévue dans le cadre de la loi des finances complémentaire pour 2008. C'est dans ce cadre, que les résultats du processus couple investissement/privatisation sont non concluants à ce jour comme l'a rappelé le Président de la République le 26 juillet 2008 insistant sur l'urgence de revoir toute l'orientation de la politique économique et sociale En résumé, l'Algérie ne souffrant pas de moyens de financement, la problématique est une gouvernance rénovée, avec une meilleure cohérence institutionnelle , la valorisation du savoir (car existe un marché mondial des compétences, un pays sans le savoir étant comme un corps sans âme), de véritables entreprenants créateurs de richesses piliers du développement du XXIème siècle (évitons ces discours populistes qui ne portent plus, d'incomber la responsabilité de tout échec à l'extérieur ) et notre nécessaire adaptation au processus de mondialisation irréversible, devant permettre l'accumulation locale du savoir faire organisationnel et technologique. Car, pour éviter une crise majeure tant politique que socio-économique, il faudra entre 2010/2013 avoir un doublement du produit intérieur brut de dollars US, avec une diminution des sections rentes, le PIB qui fluctue pour la période 2006/2007 soit au minimum 260 milliards de dollars à prix courants. Car paradoxe entre 2007/2008, le PIB fluctue entre 120 et 130 milliards de dollars ayant le même niveau que nos réserves de change estimées en août 2008 à environ 130 milliards de dollars due à des facteurs essentiellement extérieurs.

(1) Abderrahmane Mebtoul " gestion des réserves de change en Algérie et problématique des fonds souverains "disponible site international www.google.fr juillet 2008 voir également Interview sur la panne du processus de privatisation en Algérie (20 mai 2008) donné à l'agence de presse internationale africaine Pana disponible sur les sites internationaux, www.wikio.fr/news/ www.africanmanager.com et www.buzz-words.info/web/fr/globalisation. Pour, la panne de la réforme globale en Algérie site international www.algeria-watch./fr/article/eco(juin2006) ; contribution journal électronique www.toutsurlalgerie.com le 01 juin 2008 " l'Algérie de juin 1999 à juin 2008 : une transition inachevée ", - Interviews aux quotidien arabophones à Echorouk Algérie 28 juillet 2008 et 13 août 2008 et El-Khabar 03 août 2008 et débats contradictoires entre Abderrahmane Belayat ex Ministre, membre du conseil national du parti FLN et Abderrahmane Mebtoul sur la gouvernance centrale et locale radio algérienne chaîne III le 29 juillet 2008.
(2) analyse développée à l'interview du docteur Mebtoul à Radio France Internationale 11 août 2008.
(3) Entretien à la radio chaîne III algérienne avec Souhila Hachemi sur l'échec des négociations de l'OMC à Genève et le cas de l'adhésion de l'Algérie " qui n'est pas pour demain " 25 juillet 2008
(4) Interview de Abderrahmane Mebtoul donné à Radio France Internationale ( RFI France) le 14 août 2008 qui sera diffusée prochainement sur l'efficacité des dépenses publiques en Algérie

Abderrahmane MEBTOUL Expert International
Professeur des Universités en management stratégique
( avec autorisation de synthèse)


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