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Après la léthargie, le réalisme
La loi de finances complémentaire commence à faire réagir la société
Publié dans Le Maghreb le 12 - 08 - 2009

Je tiens au préalable à saluer le courage et la pertinence de la presse indépendante en Algérie Car, elle seule, a mis en relief des aspects qui paralysent l'économie du pays et récemment mais très timidement une fraction des médias publics (voir mes interviews dans un quotidien gouvernemental Horizon du 10 août 2009 et à la chaîne III du 8 août 2009).
Docteur Abderrahmane MEBTOUL
Professeur d'Université - Economiste
Le patronat algérien heureusement , il n'est jamais trop tard, se réveille d'une profonde léthargie alors que nous avions dans les colonnes notamment d' El Khabar et El Watan mis en relief les incohérences de la loi de finances complémentaires dès sa promulgation.
Où sont donc les partis politiques ? Les raisons invoquées sont de protéger nos réserves de change contre les effets de la crise mondiale .Or à ma connaissance, la majorité de nos ministres ont toujours affirmé officiellement que la crise mondiale ne touche pas l'Algérie du fait de la déconnection de notre système bancaire par rapport aux réseaux internationaux , (comme s'il fallait s'en réjouir ), de la non convertibilité du dinar et enfin de l'importance de nos réserves de change évaluées à plus de 143 milliards de dollars le premier semestre 2009 dont une bonne partie est bien placée à l'étranger .
Alors pourquoi toutes ces mesures notamment :
Incohérence du crédit documentaire qui est certes une pratique normale lorsqu'on a des banques dignes de ce nom , alors que notre système financier est totalement déconnecté du système financier international comme le rappelle justement nos ministres et les banques étant de simples guichets administratifs avec des lourdeurs bureaucratiques , non pas dues aux compétences de nos cadres, elles existent , mais inhérent au fondement du système lui même , la fonction des banques étant le lieu de la redistribution de la rente (tous les rapports internationaux de 2006 à 2009 sont unanimes pour montrer que les banques algériennes ne répondent pas aux normes internationales ).Ne pousse t-on, pas le peu de secteur privé productif existant à aller vers l'informel ?
L'obligation du PDG de toute société de se présenter à la douane et au registre du commerce, une nouveauté dans les annales dans l'histoire économique. A quoi servent donc ses collaborateurs et conseillers ?
Incohérence de la suspension du crédit à la consommation, une goutte dans un océan (1,3 milliard de dollars selon le rapport 2008 de l'ABEF et seulement 2/3% d'insolvables), alors qu'existe une production locale infime ( surtout du montage donc augmentation des importations ).
Et en plus de la violation de la loi sur la monnaie et le crédit où l'exécutif s'immisce dans la gestion interne des banques.
Le contournement par le crédit informel ( la sphère informelle produit de la bureaucratie et donc de la corruption contrôlant 40% de la masse monétaire en circulation avec une intermédiation informelle ) ne freinera pas les importations du fait d'absence de vision claire de politique de substitution à l'importation dans le cadre d'une économie de plus en plus ouverte reposant sur la maîtrise technologique et organisationnelle, en fait, au manque de visibilité et de cohérence de la politique économique et sociale. Au contraire, on assistera à son extension et l'Etat ne pourra plus mesurer réellement l'endettement des ménages n'ayant plus d'information au niveau de ses structures officielles.
Comme je voudrais souligner que la genèse de la crise mondiale a reposé sur les crédits hypothécaires et non sur les crédits à la consommation qui sont la base du fonctionnement de toute économie reposant sur un contrat libre entre le banquier et l'emprunteur Dans ce sens, je pense que le gouvernement se trompe de cible (voir notre interview à El Watan le 07 août 2009). Aussi, lorsqu'un gouvernement met en place des mesures autoritaires sans adhésion et concertation, la société enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner rappelle le grand expert mondial Hernando De Soto.
Cacophonie entre plusieurs structures gouvernementales concernant la rétroactivité ou pas d'une loi notamment les 30/70% en violation du droit international élémentaire, l'Algérie ayant ratifié dans ce sens plusieurs accords internationaux, une loi n'étant jamais rétroactive, ce que l'on apprend aux étudiants de première année de droit : déclaration officielle du représentant du Ministre des Finances commentant la loi déclarant qu'il n'y a pas rétroactivité, note du gouverneur de la banque d'Algérie aux banques qui entretient à nouveau le flou.
Or à mon sens, l'investissement direct étranger bien encadré non par des mesures autoritaires mais par des mécanismes économiques transparents répondant aux nouvelles mutations mondiales, peut contribuer à dynamiser la production et les exportations hors hydrocarbures. Une réponse claire loin de tout chauvinisme s'impose car le mal essentiel est en nous, les réformes micro-économiques et institutionnelles accusant un retard important et le blocage réside donc en la panne de la réforme globale.
Il faut répondre donc lucidement et sans passion à ces questions stratégiques en privilégiant uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie. Car, les pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Turquie et Russie notamment) se sont insérées harmonieusement dans le cadre de la division internationale du travail tout en privilégiant leurs intérêts propres, défendant paradoxalement devant les pays développés comme cela a été le cas lors du dernier sommet du G20 à Londres, les principes fondamentaux des règles qui régissent l'organisation mondiale, du commerce et étant contre tout protectionnisme. Du fait de la culture bureaucratique, on oublie souvent que dans la pratique des affaires, les réseaux ont remplacé les relations personnalisées entre chefs d'Etat, l'entrepreneur qu'il soit algérien, arabe, chinois, américain ou européen est mû par la seule logique du profit, qu'en ce XXIème siècle les Etats ne peuvent contraindre un privé à aller dans tel ou tel pays. Et si le dernier rapport de l'AIE (voir le rapport complet "Warning: Oil supplies are running out fast Catastrophic shortfalls threaten economic recovery, says world's top energy economist , By Steve Connor, Science Editor, Monday, 3 August 2009 du Dr Fatih Birol, the chief economist at the respected International Energy Agency in Paris, which is charged with the task of assessing future energy supplies by OECD countries" ) se vérifie , à l'instar de l'Indonésie devenue importateur mais ce pays a préparé l'après-pétrole, et que l'Algérie sera importateur net de pétrole horizon 2025 c'est à dire dans 16 ans?
Que deviendront nos enfants si l'on a pas mis en place une économie hors hydrocarbures, avec une concurrence mondiale de plus en plus dure car la maîtrise du temps est le principal défi de toute Nation en ce XXIème siècle, (le temps ne se rattrapant jamais) ; un pays qui n'avance pas recule forcément.
En résumé le patriotisme économique ne saurait s'assimiler au tout Etat des années 1970 (évitons cette fausse illusion de comparer certains de nos dirigeants à Poutine qui redressé la Russie, cette dernière étant un grand pays de savants - voir mon interview à El Khabar Hebdo du 9 au 16 août 2009) lorsqu'on sait que l'assainissement des entreprises publiques en Algérie a coûté au trésor public plus de 40 milliards de dollars entre 1991/2008 sans résultats probants.
Le véritable nationalisme se mesurera à l'avenir par rapport à la contribution de chaque, algérien à la valeur ajoutée mondiale et ce grâce au rôle stratégique de l'Etat régulateur.
Différence de taille pour toute politique économique fiable devant tenir compte de cette dure réalité, malgré la crise mondiale, d'une économie de plus en plus globalisée: favoriser l'efficacité économique pour une croissance durable reposant sur l'entreprise quelle soit publique ou privée dans une économie ouverte et son fondement le savoir tout en garantissant le principe d'équité.


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