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Un taux de croissance inférieur à la moyenne méditerranéenne
Un rapport du Femise pointe les vulnérabilités de l'économie algérienne
Publié dans Le Maghreb le 02 - 11 - 2009

Le Femise (Forum euroméditerranéen des Instituts de sciences économiques) livre dans son dernier rapport sur le Partenariat euroméditerranéen une analyse claire des impacts de la crise en Méditerranée, et notamment des modes de propagation de la crise économique mondiale aux pays Med, par ailleurs peu exposés aux risques financiers. Ils sont au nombre de 4 à savoir le commerce extérieur, le tourisme, les transferts de travailleurs migrants et les investissements directs étrangers. Aussi, l'état des lieux en ce qui concerne l'économie algérienne est sans équivoque. Celle-ci a enregistré pour la première fois un taux de croissance inférieur à la moyenne méditerranéenne (3% contre 4,8% en 2008) suite aux fluctuations du prix du pétrole et à la crise économique internationale. Selon le Femise, l'Algérie a longtemps suivi un modèle de croissance à accumulation extensive sans pour autant investir suffisamment dans le développement du secteur privé. C'est ainsi que l'Algérie subit les effets du manque de diversification de sa structure productive qui aurait pu assurer une productivité plus élevée et atténuer les retombées de la crise sur l'économie réelle. La nette diminution du cours du pétrole a contribué à une chute de 42% des exportations au premier trimestre 2009 et fait progressivement prendre conscience de la nécessité de mettre en place un régime de croissance fondé sur la productivité et l'économie de la connaissance. Le défi pour le pays est donc triple : l'Algérie doit évoluer à moyen terme davantage vers un régime de croissance à productivité et moins à accumulation extensive, elle doit, ensuite, apporter une réponse rapide et efficace à la crise, elle doit, enfin, combattre un taux de chômage en hausse depuis 2006 (12,5% de la population active en 2008), notamment chez les plus jeunes, qui fragilise la structure sociale. La solution retenue s'appuie sur les devises obtenues par la commercialisation des hydrocarbures qui permettent à la fois le financement de grands travaux, une importante réforme agricole, une relativement bonne couverture sociale et une consommation publique et des importations soutenues. L'accent est clairement mis aujourd'hui sur des politiques structurelles visant à favoriser l'emploi, la mise en place d'infrastructures, la construction de logements, le lien entre la formation et le marché du travail, l'évolution de la politique agricole. En revanche plusieurs évènements récents révèlent que les PMI-PME algériennes souffrent de la crise et que les autorités du pays ne sont pas prêtes à utiliser le choc externe (adhésion à l'OMC, avancée des accords d'association avec l'UE) pour renforcer leur efficacité et dynamiser leur croissance. On observe même des prémices de comportement protectionniste qui singularisent ce pays parmi les autres pays de l'euromed. Il est clair cependant que les réserves en devises considérables du pays, sa quasi-absence de dette internationale, lui permettent de soutenir la demande interne en laissant se creuser les déficits sur les produits manufacturés. Il serait dommage que cette période se prolonge de façon exagérée et que l'Algérie perde le résultat de nombreux efforts entrepris par le passé pour développer un tissu d'entreprises privées compétitives, attirer des investisseurs étrangers, transformer le système financier et, progressivement, préparer l'après-pétrole. Concernant la situation macroéconomique du pays, les points suivants méritent d'être soulignés. Ainsi, selon le Femise, hormis les exportations, l'investissement reste l'un des principaux moteurs de croissance et le sous-développement des secteurs non-pétroliers est une opportunité pour les investisseurs étrangers. Cependant, l'environnement des affaires n'est toujours pas optimal et les réformes ont donné des résultats limités se traduisant par de mauvais indicateurs de gouvernance, notamment en matière de corruption. Par ailleurs, la balance commerciale a continué à marquer un excédent de 39 milliards de dollars en 2008. Cependant, ce surplus devrait diminuer de plus de la moitié d'ici la fin 2009 (d'environ 64%) en raison de la chute des recettes d'exportation et de l'augmentation de la facture des importations. Le Femise considère également que les services peuvent jouer un rôle important pour déterminer le sort des stratégies de croissance par les exportations du pays ; le pays a tout à gagner en ouvrant des secteurs de services qui agissent comme intermédiaires au processus de production. Il considère également qu'il est nécessaire de réorienter la politique budgétaire pour protéger la demande intérieure de la baisse du prix du pétrole. Si le prix du pétrole reste supérieur à 40$ il n'y a pas d'incidence importante sur les comptes publics. Dans le cas contraire, le déficit budgétaire augmentera et le gouvernement sera obligé d'utiliser son Fonds de régulation des recettes pour couvrir le déficit. La Banque d'Algérie (BdA) mène une politique de flottement concerté tout en poursuivant l'objectif d'une convertibilité complète du dinar algérien. Des actions visant à lutter contre la spéculation des prix ont aidé à maintenir l'inflation globale à des niveaux relativement bas (4,5% en 2008). Cependant, la politique monétaire pourrait être plus transparente quant au financement intermédiaire du budget d'Etat. Le rapport note également que les indicateurs sociaux s'améliorent, la pauvreté a reculé passant de 14,1% en 1995 à 6,8% en 2004, l'espérance de vie a augmenté et il en est de même pour le taux d'alphabétisation. Cependant, les politiques sociales devront cibler l'accès aux services de base afin de limiter la prévalence de la pauvreté. Baisse de 40 % des investissements Le Femise précise que l'investissement reste un des principaux moteurs de croissance du pays, mais l'économie a subi les conséquences sur les investissements directs étrangers qui ont connu une baisse d'environ 3 milliards de dollars en 2008 soit 40% en moins par rapport à l'année précédente (Agence nationale pour le développement de l'investissement, ANDI). L'abandon ou la mise en veille de nombreux projets financés par les pays du Golfe en sont la cause principale. De tels projets ont créé au cours des 5 dernières années environ 250 000 emplois en Algérie. L'intérêt que portent pourtant les investisseurs étrangers au pays repose grandement sur le programme de développement du secteur privé initié dans le début des années 2000. À cet égard, l'autoroute est-ouest, considérée comme le plus grand projet de travaux publics dans le monde entier, a été une source majeure d'investissements étrangers dans le secteur de la construction. Ce secteur pourra peut-être modérer la tendance baissière des prochaines années en raison de la crise internationale. Le programme de construction de 13 villes nouvelles basé sur l'innovation devrait en effet permettre à la fois de développer de nouveaux secteurs porteurs de l'économie et de construire un système urbain structuré et hiérarchisé. Néanmoins, les investisseurs étrangers estiment toujours que le pays impose encore des taxes sur les profits exceptionnels des entreprises d'hydrocarbures du secteur privé, que ce soit dans des accords actuels ou futurs, ce qui constitue une barrière implicite aux investissements étrangers. Aussi, le niveau d'exposition de l'Algérie aux chocs extérieurs est trop élevé de par une stratégie actuellement axée sur une ressource unique : les hydrocarbures. Ainsi, l'incertitude quant à l'avenir du prix du pétrole est pour l'instant la principale préoccupation du pays. Les revenus des exportations liées au pétrole auraient tout intérêt à être considérés comme source de financement pour diversifier la production et s'ouvrir à de nouveaux marchés externes de biens non pétroliers et pour améliorer les conditions sociales de base. L'accord d'association avec l'UE, la conclusion d'accords commerciaux bilatéraux, l'adhésion à la Zone arabe de libre-échange (Zale) et le démantèlement des derniers tarifs douaniers sont des étapes importantes et doivent permettre de réduire les fragilités internes de l'économie : il s'agit avant tout que ce mouvement de libéralisation permette la transformation de la structure économique et des conditions de vie. On notera à cet égard l'importance qui doit être apportée aux questions logistiques. En effet, les capacités logistiques semblent être un réel frein au développement. L'indicateur de performance logistique (LPI) de l'Algérie place le pays en 140e place sur 150 pays, pointant notamment une déficience en matière de réduction de coûts et de barrières administratives et une mauvaise qualité fonctionnelle. Gare aux dépenses budgétaires Côté vision budgétaire, le rapport indique que l'Algérie a réussi non seulement à être le seul pays en Méditerranée à maintenir un excédent du compte courant malgré le ralentissement, mais elle est également parvenue à garder un excédent budgétaire en 2008 (+9% du PIB). Ces deux performances s'expliquent par un cours du pétrole élevé pendant la moitié de l'exercice. Néanmoins, les perspectives pour 2009 laissent présager un renversement de tendance : le solde budgétaire devrait enregistrer un déficit d'environ 4,3% du PIB. Le budget algérien de 2009 a été conçu sur la base d'un prix du baril de pétrole à 37 $ (contre 19 $ en 2008). L'épargne publique issue des revenus pétroliers pourrait ne pas être suffisante en 2009, malgré l'habituelle sous-estimation des cours, pour maintenir à leur niveau les dépenses publiques et en l'absence d'une forte croissance de l'économie hors hydrocarbures. Le risque est que le taux de change connaisse une appréciation et contribue à un cercle vicieux de coûts d'ajustement et d'externalités négatives dans le secteur hors hydrocarbures. Si le prix du pétrole reste faible, le déficit budgétaire sera aggravé et le gouvernement sera obligé d'utiliser son Fonds de régulation des recettes pour couvrir le déficit. L'Algérie n'a, en effet, que des ressources de financement limitées
hors hydrocarbures. Hormis les revenus du secteur des hydrocarbures, le déficit primaire atteint près de 32% du PIB (37% selon le FMI), du fait d'une politique budgétaire expansionniste avec l'application du PIP (Public Investment Program 2005-2009) et de la hausse de la facture salariale. L'enjeu est de pouvoir poursuivre une politique budgétaire de nature à soutenir la stabilité économique et la qualité des dépenses du gouvernement, en prenant en compte un ensemble de contraintes. Ainsi, la politique budgétaire doit soutenir la demande intérieure malgré la baisse du prix du pétrole. Par ailleurs, la politique monétaire doit être en coordination et agir de façon similaire envers la diminution du prix des denrées alimentaires. En outre, le budget doit couvrir le système de retraites déficitaire et être transparent quant au financement à travers les banques publiques. Enfin, la Banque Centrale d'Algérie devrait poursuivre sa politique actuelle de maintien de la stabilité du taux de change effectif réel. Actuellement, la Banque d'Algérie (BdA) continue à mener une politique de flottement concerté tout en poursuivant l'objectif d'une convertibilité complète du dinar algérien. Malgré l'objectif affiché de lutte contre l'inflation par la limitation de la création monétaire, les pressions à la hausse des prix domestiques ont persisté en 2008 sous l'effet conjoint de la hausse des salaires, de la hausse initiale des prix des matières premières et des céréales et des liquidités croissantes présentes dans le système financier. Le taux d'inflation en 2008 était de 4,5%, soit en hausse de 1 point par rapport à l'année précédente. Des actions visant à lutter contre la spéculation des prix ont néanmoins permis de maintenir l'inflation globale à des niveaux relativement bas. Les réformes financières prioritaires concernent l'amélioration de la performance du secteur bancaire et financier (régulation prudentielle selon les standards européens et les principes de Bâle), le développement du marché boursier qui reste largement sous-dimensionné et la gestion d'un niveau élevé d'épargne. Toutefois, le secteur bancaire reste largement dominé par le secteur public, ce qui limite de facto l'intégration financière internationale, mais cela a permis ces derniers mois de limiter les conséquences nationales de la crise financière. Isma B.

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