L'éminent chercheur Elias Zerhouni, d'origine algérienne, aujourd'hui envoyé spécial du président américain, Barak Obama, pour la science et la technologie pour le monde musulman, est à Alger depuis hier. Il entame un périple dans les pays maghrébins afin de mettre en place un plan de "coopération dans divers domaines". Pour l'Algérie, sept secteurs sont déjà identifiés où le partenariat et la coopération seront mis en œuvre. Les plus importants à ses yeux sont "la santé, l'éducation, les technologies de l'information, la sécurité alimentaire, l'énergie, et la gestion de l'eau". Invité, hier, de la Chaîne III de la Radio nationale Elias Zerhouni a précisé que son travail consiste essentiellement à "écouter les responsables algériens qui auront la tâche de définir les priorités à même d'amorcer le développement dans les domaines qu'ils jugent primordiaux". La problématique qu'il se pose se résume aux moyens nécessaires pour améliorer la technologie afin de pouvoir créer de l'emploi. Dans ce registre, il estime que les échanges entre chercheurs est plus que primordial. D'où sa proposition de mettre en place des centres d'excellence en Algérie, comme dans d'autres pays musulmans. L'idée est de travailler sur la base des centres de recherche déjà opérationnels, mais en choisissant les plus performants afin de pouvoir les connecter avec les centres américains et pourquoi pas créer également un réseau qui reliera les pays musulmans entre eux. Elias Zerhouni, qui s'est distingué aux Etats-Unis, en dirigeant l'un des plus prestigieux centre de recherche, s'est montré très pragmatique dans ses interventions. "L'ère de l'assistanat est révolu", a-t-il dit, ajoutant que l'Algérie est un "grand pays qui peut résoudre ses problème seul mais la coopération est toujours utile". Aujourd'hui, poursuit-il, on ne peut pas "vivre dans un monde fermé, on ne peut gagner qu'en équipe". Il estime, par ailleurs, que l'Algérie, dont l'économie est toujours dépendante des hydrocarbures, à beaucoup de travail à accomplir dans ce domaine en consacrant l'ouverture et la transparence. Elias Zerhouni est revenu aussi sur la nouvelle politique des Etats-Unis et la vision de Barak Obama qui travaille pour réduire le "fossé qui sépare l'Amérique et les pays musulmans". C'est dans ce contexte que le président américain considère que la coopération avec l'Algérie est l'une des plus importantes qui doit être tangible sur la base de besoins mutuels. Interrogé sur l'inscription par les Etats-Unis de l'Algérie sur la liste des 14 pays à risque, l'envoyé spécial d'Obama juge cette mesure non discriminatoire. "Il y a juste un problème technique qui doit être réglé, à savoir comment réduire le risque et penser à améliorer la sécurité", a-t-il souligné.