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Monologue avec l'absent
Sortie de " Puisque mon Cœur est mort " de Maïssa Bey
Publié dans Le Maghreb le 22 - 07 - 2010

Prolifique Maïssa Bey, quoique ses ouvrages ne soient pas assez épais. Son style facile, ses engagements, une forêt de questionnements privés. A qui s'adresse Maïssa Bey? Peut être à Dieu, du fait que ses récits sont d'interminables complaintes sur le sort des humains, son sort à elle en tant que "Je". Après " Bleu Blanc Vert " Maïssa Bey paraphe chez l'Aube/ Barzakh, "Puisque mon cœur est mort ", un nouveau récit où l'auteur reste fidèle à son style d'interrogations autour d'innombrables souffrances liées aux êtres chers, aux absents comme cela a été évoqué d'ailleurs dans " Entendez-vous dans les montagnes", une histoire par laquelle la narratrice fait le deuil après l'assassinat de son père par les Français. Pas de haine dans ses romans, pas de vengeance non plus, que des plaintes et des complaintes pour tout ce qui va de travers. L'éditeur présente " Puisque mon cœur est mort " comme " un roman fait d'ombres et de lumière-éblouissant. " Quoique cette présentation soit abstraite, elle écrit : " Me couler dans le moule. Sourire quand j'avais envie de pleurer, me taire quand j'avais envie de crier. Mais c'était un autre temps. Le temps où le soleil éclairait encore le monde. Maintenant, je ne veux plus faire semblant. Que m'importent l'opprobre, l'exclusion ? Je n'ai plus rien à perdre puisque j'ai tout perdu. Puisque mon cœur est mort. "
Aïda, algérienne, divorcée, quarante-huit ans, est maintenant orpheline de son fils, assassiné. Pour ne pas perdre la raison, elle lui écrit dans des cahiers d'écolier. Et, à travers ce dialogue solitaire, peu à peu elle avance, inexorable, vers son destin. Mektoub. A 48 ans, ce professeur d'anglais vit seule avec Nadir, son fils unique, dans un petit appartement d'une cité que l'on devine près d'Alger. Bien que divorcée - sa seule "transgression" de l'ordre établi - et donc surveillée, Aïda redouble d'efforts pour conserver l'image d'une femme respectable. Un soir, cependant, tout va voler en éclats à l'annonce de l'assassinat de son fils, égorgé par un islamiste en rentrant chez lui. Dévastée, le corps ravagé par la douleur, l'esprit rongé de culpabilité, elle pense un temps le rejoindre puis finalement se ravise. "Après m'être dangereusement approchée du vide, je veux donner forme à l'informe, par le truchement des mots. Je t'écris parce que j'ai décidé de vivre. De partager chaque instant de ma vie. Je t'écris pour défier l'absence et retenir ce qui en moi demeure présent au monde." L'écriture serait donc salvatrice. Elle se dresse contre tout, elle est plus que la vie. Chaque soir, Aïda se raccroche aux mots pour tenir debout, rassembler les morceaux épars d'elle-même et surtout conserver le lien avec celui qui n'est plus. Dans cet étrange dialogue parsemé de souvenirs, d'interrogations, strié de colère, d'invectives et de révolte, elle raconte le temps du deuil et des convenances auxquelles elle refuse de se soumettre. "Que m'importe l'opprobre, l'exclusion ? Je n'ai plus rien à perdre puisque j'ai tout perdu. Puisque mon cœur est mort."
A l'image d'Aïda, femme devenue libre et rebelle, Maïssa Bey, une fois encore dans un récit en fragments, abrupt, déchirant et malgré tout nimbé de poésie, exprime son refus d'obtempérer face aux diktats religieux ou étatiques qui prônent un pardon sans justice.
A travers romans ou nouvelles, elle ne va cesser de jouer du "je" pour faire entendre des femmes bafouées, blessées, humiliées, insoumises, qui disent, au bord de la folie, leur révolte, leurs désirs, leurs déchirures... A ce chœur tragique vient s'ajouter aujourd'hui la voix déchirante d'Aïda, la narratrice de son septième roman.


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