Dans sa huitième enquête triennale effectuée en avril sur le Forex (plus grand marché mondial des devises), la Banque des règlements internationaux (BRI) a constaté une hausse de 20% des volumes quotidiens. En moyenne, près de 4 000 milliards de dollars sont échangés chaque jour ! Cette forte progression est due en partie à l'accélération des transactions informatisées et à la volonté des investisseurs de miser sur des placements plus larges et diversifiés, en phase avec la globalisation. Le trading sur les dollars australiens et canadiens face au dollar américain ont sensiblement augmenté avec des hausses respectives de 35% et 44%, depuis 2007. Les monnaies émergentes, à l'instar de la roupie, du réal et du yuan ont également vu leur volume s'apprécier. Dans son rapport triennal fraîchement publié*, la Banque des règlements internationaux (BRI) fait état d'échanges sur le marché des changes atteignant 4 trilliards (ou 4000 milliards) de dollars par jour en avril 2010. La BRI, qui prend une "photo" du marché tous les trois ans, notait dans sa précédente étude, en avril 2007, que l'activité sur le Forex était de 3,3 trillliards de dollars. En 2004, les volumes de devises échangés atteignaient moins de 2 trilliards de dollars, et en 2001, d'un peu plus d'un trilliard. Certes, le mois d'avril 2010 a été le théâtre d'une crise souveraine européenne sans précédent, avec pour scénario, la chute de l'euro. Mais, malgré l'activité exacerbée sur le Forex sur cette période, l'engouement pour ce marché est réel. D'autant plus que l'actualité depuis le printemps dernier n'a pas défailli sur le front des monnaies : le franc suisse atteint record sur record face à l'euro, malgré les tentatives massives de la Banque nationale; le yen n'a jamais été aussi fort contre l'euro et le dollar depuis quinze ans, la Chine a concédé une réappréciation - symbolique - de son yuan, etc. Le dollar a continué de perdre du terrain face à l'euro et au yen, mais aussi face à plusieurs devises des pays émergents qui progressent sur le marché des changes, a annoncé mercredi la Banque des règlements internationaux (BRI). Dans son étude triennale réalisée auprès de 53 banques centrales et 1.300 opérateurs, l'institut d'émission de Bâle révèle que le dollar a continué à reculer sur le marché des changes depuis son pic de 2001 où il représentait près de 90% de l'activité dans ce secteur. En avril 2010, le billet vert conservait sa suprématie sur le marché des devises, totalisant 84,9% des transactions quotidiennes pendant le mois sous revue, selon la BRI. Mais le yen a légèrement gagné du terrain avec une progression de 1,8 point de pourcentage à 19% des échanges quotidiens en avril, tandis que la monnaie unique a confirmé sa place de numéro deux, avec une hausse de 2,1 points de pourcentage à 39,1%. Du fait que les transactions de devises impliquent toujours deux monnaies, le total des transactions comptabilisées dans l'étude de la BRI atteint 200%, au lieu de 100%. L'étude de la "banque centrale des banques centrales" a également révélé un déclin des monnaies traditionnelles, comme la livre anglaise qui a reculé de 2 points à 12,9% et du franc suisse dont la part a cédé 0,4 point à 6,4%. Plus étonnant, la part de marché des devises de 23 pays émergents a augmenté de 1,7 point à 14% depuis le dernier recensement en 2007. La livre turque, le won coréen, le real brésilien et le dollar de Singapour ont particulièrement progressé. Les places financières traditionnelles ont également confirmé leur suprématie dans ce secteur, Londres conservant sa place de numéro un mondial des changes avec une part de marché de 37%, suivi des Etats-Unis (18%) et du Japon (6%). La Suisse a perdu sa place de numéro quatre aux dépens de Singapour.