La collecte d'épargne par le Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi avance à pas de tortue. Créé en 2004, ce fonds n'a pas encore réussi à dépasser la barre de 7 000 souscripteurs. Selon son directeur général, Mohamed Tissa, qui s'exprimait, hier, au forum d'El Moudjahid à Alger, le FSIE a enregistré 6 300 souscripteurs, en mars dernier. La totalité des souscripteurs sont des employés de la BADR (Banque de l'agriculture et de développement rural). Le montant d'épargne, a ajouté Tissa, est estimé à 8 millions de centimes, soit l'équivalent de 40 000 actions. Le conférencier a soutenu que l'opération de souscription continue son petit bonhomme de chemin, et il est attendu qu'elle se développe davantage d'ici la fin de l'année. Il a cité les pourparlers engagés avec le syndicat d'ArcelorMittal d'El Hadjar (affilié à l'UGTA) pour la souscription de 40 % des effectifs du complexe, qui compte 6 000 travailleurs. Le FSIE est aussi, en voie de conclure un contrat similaire avec Agenor, qui compte une centaine de travailleurs. Le conférencier a rappelé, par ailleurs, que la valeur d'une action est fixée à 200 dinars mais le travailleur désireux de souscrire ne paye que 180 dinars par action. Les travailleurs bénéficient d'une bonification de 10 %, décidée par le ministère des Finances. Se voulant plus persuasif, le DG du FSIE avancera, à titre d'exemple, que la souscription à 3 actions par mois, pour une période de 5 ans, générera 11 millions de centimes de gains au profit du souscripteur. Cette forme d'épargne servira de complément de retraite pour le travailleur, a-t-il dit. L'invité d'El Moudjahid n'a pas manqué de préciser que seules les entreprises ayant des comptes certifiés peuvent conclure des conventions de souscription avec le FSIE. Les sociétés intéressées, a-t-il ajouté, doivent libérer leurs travailleurs pour bénéficier d'une formation dans la gestion financière et doivent aussi intégrer le FSIE dans leur conseil d'administration. Mohamed Tissa a signalé, d'autre part, que l'idée de création du FSIE, a été inspirée d'un fonds similaire lancé au Canada, à savoir le Fonds de Solidarité de la Fédération des Travailleurs du Québec (FTQ). Il a fait observer qu'après un début difficile, le FTQ a réussi à dépasser le seuil de 600 000 souscripteurs, avec un volume d'épargne estimé à 7 milliards de dollars. Le DG du FSIE a rappelé que son organisme financier s'engagera, quand " il atteindra sa vitesse de croisière ", dans le financement des projets d'investissement dans le but de développer la création d'emplois. Cet objectif n'est pas à l'ordre du jour maintenant, a-t-il reconnu en précisant que le FSIE planche, actuellement, sur le travail de sensibilisation auprès des syndicats et des travailleurs. Il va sans dire que le principal défi du FSIE reste l'augmentation du nombre d'adhérents et donc le volume des actions souscrites qui lui permettront d'intervenir, effectivement, dans la sphère économique.