M. Noureddine Hakiki, directeur du Laboratoire du changement social, a évoqué, hier, la campagne électorale pour le scrutin du 17 mai en indiquant que les députés et les partis politiques qui doivent occuper le Parlement devraient "axer leur discours sur des thèmes en relation avec l'activité de l'APN. Trop souvent, on entend des propositions qui ne relèvent pas de la mission de l'Assemblée et du député. Il faut essayer de voir quelle est l'activité de ce Parlement et que peut apporter le député par rapport au programme que le gouvernement lui propose". Il souligne qu'il y a une confusion, expliquant qu'actuellement il s'agit d'élire des députés. Les partis politiques concernés se lancent dans un programme et chacun essaie d'attirer le plus d'électeurs. " A mon avis, les partis politiques veulent mobiliser les électeurs ", dira-t-il. Le directeur du Laboratoire du changement social explique que "l'activité du député, c'est le contrôle de l'ensemble des ressources matérielles. Il doit comprendre et maîtriser l'ensemble de ces ressources. Il doit les contrôler à travers le programme du gouvernement. Pour être concret, il y a des promesses utopiques et pratiquement impossible à concrétiser, cela relève de la surenchère. Voilà des promesses qu'il faut dénoncer. Un député ou un parti politique doit connaître la réalité du pays". Au regard du nombre de promesses véhiculées par les acteurs politiques, M. Hakiki s'en tient à quelques exemples. Il évoquera dans ce contexte la question des salaires, " c'est la chose la plus complexe. D'ailleurs, les économistes ont du mal à définir ce qu'est un salaire. Il ne suffit pas de parler de salaire, il faut éviter que l'entreprise tombe en faillite. Le salaire est intimement lié la question de l'emploi. En réalité, les problèmes auxquels on fait face ne sont pas liés aux salaires, mais à l'emploi. C'est la priorité ". M. Hakiki indiquera que les acteurs politiques qui essaient d'attirer l'électeur en proposant un SNMG à 25 000 DA ont tendance à exagérer. Il croit que la majorité des partis politiques versent dans le "populisme. Il faut le dénoncer car notre pays a besoin d'une stratégie industrielle sur laquelle le gouvernement travaille actuellement, c'est de ça qu'il faut parler. Cette stratégie industrielle est liée à l'investissement. Il faut donc encourager l'investissement, les PME-PMI créatrices d'emplois". Il note qu'aujourd'hui les jeunes cherchent un emploi par tous les moyens. Il est catégorique pour affirmer que les partis politiques ne sont pas arrivés à "un bon niveau de perception et de compréhension des vrais problèmes. Il y a trop de démagogie. Les partis politiques et ceux qui veulent siéger au Parlement pensent que les Algériens ne sont pas conscients, et donc ils font de la surenchère et des promesses qu'ils ne pourront jamais tenir. Nous sommes encore en face d'un discours aux propositions démagogiques". Il citera le revirement et les changements soudain de certains partis. "On doit dire la vérité aux Algériens. Il faut être correct. Pour augmenter les salaires, il faut d'abord trouver de l'argent…", dira-t-il en conclusion.