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"Il est indispensable d'instituer une commission de coordination auprès du Premier ministre"
Dr Hocine Bensaâd expert - consultant en Wind Energy and Risk Management, à propos du développement des énergies renouvelables
Publié dans Le Maghreb le 06 - 01 - 2011

L'ambition de l'Algérie de s'engager dans les énergies renouvelables, à commencer par l'installation d'une première ferme éolienne à Adrar et du controversé projet Desertec, suscite le débat. Les enjeux sont capitaux autant pour l'avenir du secteur de l'énergie que pour le pays. Experts et économistes donnent leur point de vue. Dans ce contexte, et en sa qualité d'expert consultant en Wind Energy and Risk Management, l'Algérien Hocine Bensaâd, docteur en mathématiques, ancien recteur de l'université de Sétif et employé à l'ONU a livré, dans cet entretien, son avis sur la question.
Le Maghreb : Pour vous reprendre et parler de politique "réfléchie" à propos de l'utilisation de l'énergie solaire et de la mise en place d'une industrie pour la production de silicium métallurgique et électronique pour différents usages et pas exclusivement pour la fabrication de panneaux photovoltaïques. A quoi faites-vous allusion ?
Dr Hocine Bensaâd : Le silicium est l'élément le plus répandu dans la nature, après l'oxygène. Il n'existe pas à l'état pure mais surtout sous forme d'oxydes. Il est utilisé depuis l'antiquité sous forme d'oxyde de silicium amorphe, comme composant essentiel du verre. C'est lorsqu'il est purifié et dopé qu'il est utilisé comme semi-conducteur. On distingue trois niveaux de pureté du silicium, désignés en fonction de l'utilisation :
"silicium métallurgique (pureté 99 %), noté MG-silicium (en anglais: metallurgical grade);
"silicium de qualité solaire (pureté 99,999 9 %), noté SoG-silicium (solar grade);
"silicium de qualité électronique (pureté 99,999 999 99 %), noté EG-silicium (electronic grade).
C'est le silicium de faible pureté (métallurgique) dont il est fait allusion. Il est utilisé en métallurgie comme agent réducteur et comme élément d'alliage avec l'acier, le cuivre, le bronze et l'aluminium. Les alliages aluminium-silicium sont utilisés pour la fabrication de pièces moulées, en particulier pour l'automobile (jantes en alliage) et l'aéronautique (éléments de moteurs électriques embarqués).
La fabrication de compteurs d'eau à base d'alliage cuivre-silicium-zinc permet de réduire la teneur en plomb de l'eau potable.
Le silicium métallurgique constitue le matériel de base pour la production de silicones utilisés dans les huiles synthétiques. Sous forme d'oxyde ou de silicate, le silicium est utilisé comme éléments d'addition dans les bétons de haute performance, la fabrication de briques, de céramique, de savon, pour le calfatage et l'étanchéité et comme agents antigel. Il entre, aussi, dans les cosmétiques et la chirurgie esthétique !
Vous évoquez la question de nanotechnologie, technologie qui va bouleverser, dans la décennie qui vient, le monde post industriel. Ne s'agirait-il pas de la nouvelle génération de technologies photovoltaïques (concentration solaire) ?
Par définition, la nanotechnologie concerne l'élaboration et la production de matériaux, d'objets ou de machines mesurant moins de 100 nanomètres (un nanomètre est le milliardième d'un mètre). Elle n'a donc rien à voir avec la concentration solaire (parabolique ou cylyndro-parabolique comme c'est le cas à Hassi R'mel).
Vous voulez certainement parler de cette démarche qui consiste à augmenter le rayonnement incident sur la cellule par un dispositif de concentration (lentilles optiques, lentilles de Fresnel...). Par exemple, en utilisant des lentilles doublant le rayonnement incident sur des cellules on augmente de presque du double la puissance délivrée aux bornes de la cellule photovoltaïque. Le coût de ces lentilles de doublement du rayonnement est très inférieur au coût du doublement de la surface des cellules photovoltaïque qui produirait la puissance !!! Deux inconvénients importants pénalisent le procédé, d'une part les dispositifs de concentration ne fonctionnent pas avec le rayonnement solaire diffus (diffus du ciel et diffus du sol) et ces rayonnements solaires représentent bien souvent 40 à 60 % du rayonnement solaire global, d'autre part, le dispositif de concentration doit être pourvu d'un système de poursuite pour assurer convenablement la focalisation du rayonnement solaire direct sur la cellule (et non pas en avant ou sur le côté).
Enfin, sous ces concentrations, les températures atteintes par les cellules peuvent être importantes et il sera souvent utile de prévoir des systèmes de réfrigération qui peuvent s'avérer plus coûteux que le gain de l'Energie produite.
Plusieurs entreprises et unités de recherches telles que le CDER, l'ENIE Sidi Bel-Abbès, Sonelgaz interviennent dans ce domaine, en l'absence d'une coordination entre elles. Qu'en pensez-vous donc ?
Il y a lieu d'abord de souligner cette amnésie qui frappe les mémoires et qui consiste à ne plus citer ou parler des travaux, des réalisations, de la formation de dizaines de cadres post gradués dus à la création en janvier 1982 du Commissariat aux énergies nouvelles (CEN) devenu plus tard Haut commissariat à la recherche (HCR) pour finalement disparaître dans les années 90.
Durant cette période ont été créés de nombreux centres de recherche tels que le CDER à Bouzaréah, l'Unité de développement des techniques du silicium (UDTS) à Franz Fanon (dans l'enceinte de l'ex-Institut d'études nucléaires), l'Unité de recherche en énergie renouvelable en milieu saharien à Adrar, l'Unité de Recherche appliquée en énergies renouvelables à Ghardaïa, le Centre de développement des techniques avancées (CDTA), le Commissariat à l'Energie atomique (Comena)…. Malheureusement il n'est nullement fait appel à ces institutions. Le ministère de l'Energie a créé ses propres structures en ayant recours à l'assistance étrangère. Le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement s'est doté, par exemple, de 3 aérogénérateurs qui ne fonctionnent pas. L'ENIE, fleuron de l'industrie électronique algérienne sous tutelle du ministère de l'Industrie, est tout simplement moribonde et évite d'assister aux réunions avec Sonelgaz pour le choix du site pour la production de panneaux photovoltaïques !
Rares sont les institutions qui ne se sont pas dotées d'équipements solaires pour l'éclairage ou le pompage de l'eau. Il n'y eut ni concertation, ni coordination pour le choix du (des) fournisseur(s), pour connaître les caractéristiques, les performances et les prix des équipements acquis ! Chacun pour soi ! Cette dispersion des achats, l'opacité des activités ne permet nullement de faire une analyse objective des besoins et des usages, d'évaluer les performances et les rendements des équipements importés en tenant compte nécessairement de leur lieu d'implantation et s'ils existent encore ! Il est indispensable de mettre fin à de tels comportements par l'institution d'une commission de coordination auprès du Premier ministre.
L'Algérie a identifié 60 projets dans le domaine des énergies renouvelables devant propulser sa production d'électricité à 3 000 MW et produire 40% de ses besoins d'électricité à partir de ces énergies alternatives à l'horizon 2020. Pensez-vous que ces objectifs sont réalisables ?
Avec tous les moyens financiers dont dispose le pays depuis la création, en janvier 1982, du Commissariat aux énergies nouvelles, de New Energy Algeria en 2002, le pays n'a pas réussi à produire plus de 2% des besoins en énergie. Cette énergie produite d'une manière dispersée par différents utilisateurs a servi à l'éclairage de villages, de sites isolés et au pompage de l'eau. La production de 40% des besoins en électricité à partir des énergies renouvelables à l'horizon 2020 est utopique, à moins de tout confier aux compagnies étrangères ! Aucun pays développé, qui plus est fabricant d'équipements solaires et éoliens, ne s'est fixé de tels objectifs. Nous n'avons ni la ressource humaine suffisante en qualité et en quantité, ni les différentes unités de production, ni la maîtrise des techniques et technologies de fabrication du silicium à l'échelle industrielle.
Celles-ci nécessiteront de gros moyens financiers au vu des objectifs assignés et des critères annoncés.
Quant aux parcs éoliens, il suffit de regarder les 3 aérogénérateurs installés le long de l'autoroute Alger-Zéralda pour se convaincre de l'amateurisme des décideurs! Il y a des critères à respecter pour décider du choix du site et de l'équipement à installer en fonction des besoins à satisfaire. Une erreur a déjà était commise concernant Tindouf. Va-t-on la répéter à Adrar où aucun test d'aérogénérateur n'a été effectué en milieu saharien.
C'est de la pure aventure que de vouloir installer un parc de 10 aérogénérateurs de 1MW chacun.
Il faudra tester sur site, durant au moins une année, un prototype de moindre puissance (10 à 20kW) en espérant que cette année soit exceptionnelle pour évaluer les performances et les dégâts! Ce sont des dizaines d'ingénieurs, de techniciens, de chercheurs qui vont être appelés à gérer, à produire, à innover, à suivre et contrôler le processus de préparation du silicium pur, à assurer la maintenance des équipements, la sûreté des unités de production et la sécurité du personnel dans un environnement à haut risque d'explosion, d'incendie et de pollution.
Le ministre de l'Energie et des Mines a récemment annoncé que son département étudie les conditions pour lancer à moyen terme une première centrale nucléaire, estimant qu'"il faut toutefois une douzaine d'années de préparation" pour pouvoir la construire. Croyez-vous que le nucléaire reste une option viable pour notre pays ?
L'Algérie est signataire du traité de non prolifération. Elle a créé une institution qui est le Comena. Avec l'aide et la supervision de l'AIEA, elle s'est dotée de deux réacteurs de recherche à Draria et Aïn Oussara de 1 et 10MW respectivement.
La croissance démographique ainsi que le développement industriel et agricole induiront une augmentation de la consommation d'énergie qui est déjà insuffisante. Avec l'épuisement des gisements d'hydrocarbures, les énergies renouvelables à elles seules ne pourront pas satisfaire les besoins du pays.
Le recours à l'énergie nucléaire devient évident. Il est incontournable. Par ailleurs, la maîtrise de l'énergie nucléaire permettra des applications multiples non seulement dans le domaine de l'énergie, mais aussi dans le domaine médical, dans l'agriculture, dans la recherche fondamentale. A cet effet, Il y a lieu d'investir et de renforcer la ressource humaine, élément renouvelable, élément clef dans ce secteur multidisciplinaire. Il faut aussi créer les conditions favorables pour éviter les déperditions et impulser en même temps une politique dynamique réelle favorisant le retour ou au moins la contribution des compétences éparpillées un peu partout à travers le monde.
Youcef Yousfi a également indiqué que l'Algérie dispose de réserves d'uranium suffisantes pour alimenter à long terme ses futures centrales nucléaires.
Peut-on craindre que dans le contexte international actuel, l'Algérie puisse faire face à des difficultés pour ce qui est de l'enrichissement ?
L'Algérie aura nécessairement recours à la coopération internationale si elle se décide à construire des centrales nucléaires. Elle a déjà conclu des accords avec de nombreux pays à l'Est comme à l'Ouest.
D'autres accords devront voir le jour en étroite coopération avec l'AIEA. Il reste à l'Etat de prendre une décision. A partir du moment où elle est prise, il faudra compter entre 15 et 20 ans pour voir cette décision concrétisée.
Entretien réalisé


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