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Une idylle algérienne
Deuxième festival national Hizia des patrimoines et arts populaires
Publié dans Le Maghreb le 31 - 05 - 2011

Le deuxième festival national Hizia des patrimoines et arts populaires, s'ouvre aujourd'hui à Sétif, pas loin du lieu mythique où s'est déroulé, des siècles auparavant, la passion profonde mais aussi contrariée, du couple Hizia, Seyid. Les mythes certes font rêver avant de devenir populaires.La preuve, c'est que le poéte Benguitoun en fait de cette passion un chef-d'œuvre de la poésie populaire algérienne. Hizia est une jeune femme de la tribu nomade des Dhouaouda, qui transhumait régulièrement à Bazer-Sakra (El Eulma, dans la wilaya de Sétif). Son nom est définitivement lié à une passion amoureuse, contrariée toute comme le fut celle de " Roméo et Juliette ", " Tristan et Iseult", " Kais wa Leila " etc….les organisateurs misent beaucoup sur ce deuxième festival, au point d'ailleurs de vouloir en faire, une rencontre qui égalerait celle de Djemila, qui se déroule tous les ans dans cette contrée. Hizia a-t-elle oui ou non existé et où ?. En tout cas, Benguitoun, le premier à l'avoir célébrée dans un long poème épique mentionne, le nom de Bazer comme lieu de l'idylle entre Hizia et Seyid. C'est en rentrant d'un séjour à Bazer, par où transhumait sa tribu nomade, que Hizia fut ravie à la vie d'une manière mystérieuse. Elle n'avait que 23 ans. L'on rapporte que Hizia Bouakkaz, fille d'Ahmed Ben El Bey, de la tribu de Dhouaouda, et son cousin, Seyid, élevé par son père dans la même famille et sous le même toit, se sont épris l'un de l'autre dès leur jeune âge, pour voir leur amour grandir. A l'âge adulte, l'amour qui liait ces deux cousins issus d'une tribu de Sidi Khaled, dans la wilaya de Biskra, commençait à se heurter aux lois implacables de la tradition qui interdisait toute liaison en dehors du mariage. Les deux tourtereaux étaient forcés de se voir en cachette, se contentant de voler des moments furtifs pour se rencontrer lors des placements des caravanes, pendant la période de transhumance entre le sud et les hauts plateaux, notamment dans la région de Bazer-Sakra où ils avaient pour habitude de marquer de longues haltes. Le programme du deuxième festival Hizia des patrimoines et arts populaires comporte une grande opérette intitulée "Matar Edhakira" (Pluie de la mémoire), écrite et mise en scène par Abdelouahab Tamhencht, avec la participation du groupe Bila Houdoud. Une grande palette d'artistes participera au spectacle qui aura lieu en plein air, sur le terrain de l'hippodrome qui se trouve-belle coïncidence - à l'endroit même où la tribu des Dhouaouda avait pour habitude de dresser son campement, lors de sa transhumance par cette région. Des comédiens d'El Eulma, à l'instar de Abbas Chouar, Mourad Kamel, Said Harabi, ainsi que la star de la chanson sétifienne Cheb Arrès qui s'essaie pour la première fois au théâtre, Kamel Nemri et Ibtissem Riahi, une lauréate de l'école Alhan oua Chabab, figurent parmi les participants et animateurs de ce spectacle qui sera agrémenté, annonce-t-on, d'une fantasia. Des troupes folkloriques représentant diverses régions du pays, des courses de chevaux et des fantasias, sont également au programme de cette manifestation qui aspire à devenir un rendez-vous incontournable pour les arts et patrimoines populaires.Une Kheïma (tente) des poètes, des shows de troupes folkloriques et des expositions mettant en exergue les traditions et artisanats locaux ainsi que des conférences sur le patrimoine et la littérature populaires, sont également au menu de la manifestation. La 1ère édition du festival Hizia, organisée à El Eulma en 1995, avait connu un franc succès.
Hizia, patrimoine national
Alors que la Maison de la culture de la wilaya d'Adrar, avait décidé en 2009, la création d'une phonothèque pour le stockage du patrimoine immatériel cantonal, de leur côté les services culturels de la wilaya de Biskra comptaient immortaliser l'histoire épique de Hizia, en la classant patrimoine national. Figure du 19e siècle, Hizia célébrée par le patrimoine populaire oral, est en voie d'être classée patrimoine national immatériel par la direction de la culture de Biskra.Les efforts sont actuellement dirigés vers "la constitution d'un dossier rassemblant tous les documents et informations" relatifs à Hizia qui vécut entre 1855 et 1878 pour inscrire l'histoire de la vie de cette figure, sur la liste du patrimoine national immatériel, affirme la direction. Une banque de données a été constituée sur le personnage de Hizia, selon la direction de la culture qui soutenait que cette démarche représente une étape fondamentale dans le processus de classification qui devra aboutir avant la fin de l'année en cours. Hizia a toujours focalisé artistes et hommes de lettres. Plusieurs versions de ce poème épique ont été chantées et les premiers à l'avoir exécuté s'appellent, Abdelhamid Ababssa, Rabah Deriassa et Khélifi Ahmed. Hizia est une histoire d'amour nomade. Hizia, est le nom d'une jeune femme issue de la famille dominante des Bouakkaz de la puissante tribu des Dhouaouda (descendants, selon certains dires, des tribus des Beni Hilal qui avaient envahi le Maghreb vers le XIe siècle ap. J. C. venant d'Arabie) qui régnaient en ce 19eme siècle sur toute la région du Zab et dont les terres de parcours et de transhumance s'étendaient des riches plaines de Sétif au Nord jusqu'à l'oasis de Ouled Djellal au Sud, et bien plus loin encore si l'on jugeait par l'influence de son Cheikh el Arab (titre donné à son chef qui signifie littéralement : Chef des Arabes) à l'époque. Hizia, fille d'Ahmed ben el Bey, était amoureuse de son cousin Saïyed, orphelin recueilli dès sa tendre enfance par son oncle, puissant notable de la tribu et père de Hizia.Benguitoun, dans son poème, fixe la date de la mort de Hizia à 1295 de l'Hégire, soit 1878 de l'ère chrétienne. Elle avait alors 23 ans, nous dit-il. Hizia serait donc née en 1855.La cause de son décès fut et reste encore une énigme. Le poème ne nous révèle rien sinon qu'elle fut subite : un mal soudain entre deux haltes, à Oued Tell (une localité à 50 km au sud de Sidi Khaled) au retour de la tribu de son séjour saisonnier dans le Nord. Mythe ou réalité ? Saïyed eut recours, trois jours après la mort de Hizia, aux services du poète Benguitoun pour écrire un poème à la mémoire de sa bien-aimée. Plus tard, d'après certains dires, le malheureux cousin s'exilera loin de sa tribu et vivra en solitaire dans l'immensité du désert des Zibans jusqu'à sa mort. Quoiqu'il en soit, le poème est là pour témoigner de cet amour fou qu'avait porté un jeune homme à une jeune femme qui valait, à ses yeux, tout ce qu'il y avait de précieux en ce monde, et que le poète a chantée, avec les paroles du bédouin, langue pure du vécu, langue vivante de tous les jours.


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