Le raz-de-marée provoqué par le FLN, jeudi dernier, au sortir des urnes législatives est l'œuvre consciente d'un peuple plus que jamais déterminé à prendre son destin en main et à exprimer son total rejet à toutes les surenchères et autres supputations venant de l'extérieur et souvent de l'intérieur du pays à vouloir injecter l'Algérie dans ce printemps arabe, destructeur des peuples et source d'instabilité. Selon un éditorialiste étranger, la victoire du FLN porte un coup dur aux partisans des coups d'Etat arabes. " Il est clair qu'à la suite de la Syrie, c'est dans ce pays (Algérie NDLR) précisément qu'on gageait sur l'arrivée au pouvoir des milieux intégristes, menant la lutte contre les autorités centrales et bénéficiant, d'après tout, d'un appui secret de la part de plusieurs pays, qui souhaitent des changements politiques en Algérie et en Syrie, et à présent aussi l'Algérie indiquent clairement aux auteurs des coups d' Etat arabes la nécessité de revoir leurs approches des processus politiques dans le monde arabe ". C'est dire que la tenue de ces élections législatives garantie par la transparence et la présence de plus de 500 observateurs étrangers a été une réponse du peuple et de l'Etat algérien au " printemps arabe ", soit une véritable œuvre visant à une démocratisation de la vie nationale avec le consentement du peuple. Le taux de participation en progression enregistré jeudi dernier par rapport à celui de 2007, traduit la conviction des algériens et des Algériennes à barrer la route à toutes les hypothèses suscitées ici et là pour décrédibiliser ce scrutin. En prenant d'assaut en masse les bureaux de vote, les Algériens ont apporté leur validation à la crédibilité de cette opération électorale. Le verdict des urnes en faveur de l'ex-parti unique constitue un rejet massif à toute autre tendance politique et que son arrivée au pouvoir n'équivaut à aucun miracle. Le mythe de l'islamisme politique en Algérie est révolu, le peuple a toujours en mémoire les conséquences aveugles de la tragédie nationale. Il n'est pas prêt à un retour en arrière mais à regarder l'avenir avec plus d'ambitions et de sérénité. Selon, le SG du FLN, M. Abdelaziz Belkhadem, l'Algérie a vécu jeudi dernier une journée historique. " C'était des élections vraiment démocratiques. Elles se sont déroulées dans le calme sans excès, ni provocations. Les observateurs avaient un accès libre aux bureaux de vote. " Commentant la victoire de son parti, Belkhadem note que ce score confirme la prise de positions réelles des Algériens ; " les électeurs soutiennent le FLN ". Evoquant l'avenir immédiat, M. Belkhadem note qu'il s'agit maintenant de s'atteler à la formation d'un gouvernement de l'unité nationale où seront représentés différents partis, notamment son parti, le RND et " plusieurs autres ". Sur le plan interne, M. Belkhadem vient de gagner son pari face à ses détracteurs. Il a maintenu le FLN en tant que première force politique du pays. Tout au long de son discours de campagne, il était égal à lui-même, non seulement il a expliqué et précisé des choix et des positions, mais également de s'attaquer aux arguments de ses détracteurs et à ceux qui appellent à la fin du FLN et sa remise au musée de l'histoire. Cette victoire remportée haut la main grâce à la volonté du peuple aura-t-elle raison de ces apparatchiks qui agissent toujours pour leurs multiples privilèges et ceux des leurs. Il est vrai qu'au lendemain de la publication par le BP/FLN, certaines voix de l'intérieur même du Comité central se sont exprimées pour contrecarrer l'activité de M. Belkhadem. Ces apparatchiks en mal d'objectivité et de critiques, tombant à bras raccourcis sur le FLN et son patron. La campagne déstabilisatrice menée sans scrupules visant à faire échouer le statut du parti en tant que première force du pays et à affaiblir les réformes présidentielles, n'a pas eu raison de la majorité des militants de base qui a cru en cette démarche de Belkhadem qui était vitale pour l'avenir du parti et du pays.
