En dépit de la technologie de l'information et de la communication et la prolifération des sites internet, la ville de Jijel ne dispose pas encore d'un “portail” internet susceptible de promouvoir l'image de marque de la cité touristique ou de mieux informer sur ses possibilités et potentialités en matière de tourisme ou d'investissement économique, hormis celui de la wilaya, ou encore d'autres sites créés par des amateurs. Excepté les quelques annonces qui garnissent des tableaux fixés dans le hall de l'Hôtel de ville, place de la République, le citoyen ou le visiteur de passage ne trouvera pas grand-chose dans ces "coupures" de presse (appels d'offres, bulletins de recherche, avis divers.) Des citoyens, originaires de Jijel et installés outre-mer, ont constaté l'absence d'information sur leur ville, alors que l'outil informatique s'est pourtant déployé à grande échelle au niveau de la ville et de ses administrations. Le plus petit hameau ou la bourgade la plus anodine possède, actuellement, au moins quelques micro-ordinateurs et des liaisons internet. Cet outil, note-t-on, pourrait être d'une grande utilité dans la mesure où il permet de rapprocher l'administration du citoyen, informer et renseigner notamment sur certaines démarches administratives, les projets de développement, les potentialités, atouts et possibilités d'investissement et de promotion socio-économique et culturel. Bref, il s'agit, tout simplement, d'un instrument en mesure de faire découvrir -et faire apprécier- une ville de près de 160.000 âmes, selon des données de la commune. Ce moyen pourrait, dans une large mesure, renseigner et éclairer les visiteurs "à distance" sur les réalités de cette ville qui semble encore renfermée sur elle-même et vivant en vase clos. Outre le manque flagrant d'informations sur un portail internet, l'on constate aussi l'absence de dépliants d'information ou de plan de la ville, réputée pourtant pour ses vingt trois siècles d'histoire. L'idée ou l'initiative tarde à venir et à être prise par les élus locaux confinés, pour le moment, dans de sempiternels problèmes de gestion de la cité en prise avec ses mille et un problèmes découlant de la dernière décennie qui a vu notamment l'exode rural prendre le dessus sur tout, alors que le cadre de vie, malgré quelques actions ponctuelles, s'est assez nettement altéré. Les cartes touristiques faisant l'éloge de quelques sites de la célèbre corniche se comptent sur les doigts d'une seule main. Elles n'ont fait leur apparition que récemment grâce à quelques photographes locaux ou de wilayas limitrophes. Ce site internet, estiment certains citoyens, participera à coup sûr au "dynamisme" de la cité et servira, surtout, à jeter "des ponts de la communication" entre élus et administrés. Et ce ne sont pas les concepteurs de sites web, ni les jeunes informaticiens qui manquent dans cette cité littorale et universitaire de surcroît. Environnement, logement et urbanisme, économie locale, marchés publics, culture, loisirs, patrimoine, histoire, projets de développement socio-économiques et culturels, actualités locales, sports, cadre de vie, météo, actions sociales, offres d'emplois, conseils préventifs et sanitaires, solidarité, coopération, échanges, patrimoine, sont, entre autres, autant d'informations et de "mines" de renseignements qui pourraient intéresser et concerner plus d'un à l'heure des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Cet outil aura également le mérite de présenter et faire connaître les élus, les conseillers municipaux, leurs mandats, les délibérations, le budget de la municipalité, les entraves et difficultés rencontrées dans l'exercice quotidien de leur mission. En somme une fenêtre ouverte sur la mairie, laquelle, tout bien considéré, aura davantage d'écho que les traditionnelles "journées portes ouvertes sur l'administration locale" dont l'efficacité et la portée réelle restent, en raison même de leur caractère circonstanciel, assez peu efficaces. Les textes régissant le fonctionnement des institutions de base de l'Etat accordent pourtant aux APC d'assez larges prérogatives en matière de communication et d'information, surtout en direction du public et des administrés. En attendant un portail internet communal censé présenter la ville sous toutes ses facettes, Jijel se contente du légendaire "kiosque des sports" qui, avec des moyens quoique rudimentaires et classiques, continue à informer la population locale et autres citoyens de passage sur la vie de cette cité balnéaire. Unique probablement dans le pays, ce kiosque mythique, implanté dans une des principales placettes de la ville, mène encore un travail de proximité efficace sans Internet, seulement au moyen d'un tableau et de la craie, et ce, depuis de longues années. De son côté, la radio locale, de création récente, est venue combler un tant soit peu ce vide par le biais des ondes en offrant à l'auditeur toutes les informations ayant trait au quotidien et à la gestion des affaires de la cité. Un site internet du chef-lieu de la wilaya apporterait sans doute un "plus" et un léger mieux à l'information qui a toujours brillé par son absence dans l'antique Igilgili. "Un bijou est pourtant plus beau quand il est dans un écrin", affirme un jeune cadre jijelien qui déplore "l'immobilisme" ambiant en matière de communication dans une ville qui n'est pourtant plus, comme par le passé, "sclérosée" par le manque de voies de communications intra et extra-muros.
