Le groupe anglo-canadien d'informations financières et professionnelles Thomson Reuters, qui avait souffert en 2011 de très lourdes dépréciations d'actifs, est revenu dans le vert en 2012 et a même dépassé les attentes du marché, selon des résultats publiés cette semaine. Le bénéfice net annuel a atteint 2,1 milliards de dollars américains, à comparer à une perte de 1,4 milliard l'année précédente. Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net est de 372 millions, contre une perte de 2,6 milliards un an plus tôt. Thomson Reuters avait dû passer pour 3 milliards de dollars de dépréciations d'actifs dans ses activités de services financiers en 2011. Et il a augmenté ses marges en 2012 notamment en contrôlant ses coûts. Le bénéfice ajusté par action, qui fait référence pour le marché, a atteint 60 cents sur le trimestre et 2,12 dollars sur l'année, soit respectivement 5 et 6 cents de mieux que les prévisions moyennes des analystes. Le chiffre d'affaires pour sa part a baissé de 4% à 13,3 milliards de dollars sur l'année, et de 5% à 3,4 milliards sur le trimestre. Les médias (agence Reuters) ne représentent qu'une petite part de l'activité du groupe, avec un chiffre d'affaires annuel de 331 millions de dollars, contre 336 millions en 2011. La division "finance et risque", cœur de métier du groupe, a vu son chiffre d'affaires reculer de 1% à changes courants, à 7,2 milliards de dollars. Les activités juridiques ont augmenté le leur de 2% à 3,3 milliards de dollars, celles de fiscalité et de comptabilité de 15% à 1,2 milliards, et celles dans la propriété intellectuelle et la santé de 5% à 894 millions. "2012 a été une année phare malgré l'environnement économique qui s'est avéré encore plus difficile que ce que nous avions prévu, et de nombreux problèmes opérationnels à régler", a commenté le directeur général, James Smith, lors d'une conférence avec des analystes. Il a estimé que le groupe avait fait "des progrès fondamentaux qui paieront dans les années à venir", tout en reconnaissant qu'il n'était qu'à "mi-chemin" dans son processus de redressement. "Nous entamons 2013 avec confiance et une base plus solide", a-t-il toutefois assuré. Thomson Reuters vise cette année une croissance de son chiffre d'affaires "d'un bas pourcentage à un chiffre" et une marge d'exploitation ajustée (Ebitda) située entre 26% et 27% (à comparer à 27,4% en 2012). "La prévision pour 2013 est un peu plus faible que prévu", notamment pour la marge, commentait la banque RBC dans une note à ses clients. 2 500 réductions de postes dans la division financière Thomson Reuters a l'intention de réduire de 2 500 postes les effectifs de sa principale division, finance et risque, pour réduire ses coûts, a indiqué son directeur général James Smith. Nous allons réduire le nombre de postes chez F&R d'environ 2 500 d'ici la fin de l'année, a dit M. Smith lors d'une conférence avec des analystes. Ce ne sont pas des décisions faciles, mais notre structure de coûts doit s'adapter aux besoins de nos clients, a-t-il commenté. Il a précisé que la réduction des effectifs devrait permettre de maintenir la marge (opérationnelle) en 2013, y compris une fois tenu compte des coûts de la mesure: le groupe prévoit une charge exceptionnelle de 100 millions de dollars au premier trimestre pour des primes de licenciements. Finance et risque, qui chapeaute les services financiers et notamment les fameux écrans de marchés, est la plus grosse division de Thomson Reuters. Elle a vu son chiffre d'affaires reculer de 1% l'an dernier, à 7,2 milliards de dollars, selon des résultats publiés mercredi. L'ensemble du groupe, qui a également des activités juridiques, de fiscalité et de comptabilité notamment, et est propriétaire de l'agence de presse Reuters, affiche un chiffre d'affaires annuel de 13,3 milliards de dollars.