"55 % des points de vente du pain, soit l'équivalent de 11 000 boulangeries environ vont fonctionner à l'échelle nationale durant les deux jours de l'Aïd", a indiqué dimanche à Alger Youcef Khalafat, président de la Fédération nationale des boulangers (FNB), affiliée de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). A cet effet, le président a affirmé que le pain sera disponible pendant les fêtes de l'Aid El Fitr grâce au système de permanence qui sera mis en vigueur à travers tout le pays. De plus, M. Kalfat a indiqué que des listes des boulangers concernés par la permanence de l'Aid sont en cours d'élaboration avec la coordination des directions du commerce des wilayas. Il n'y aura pas de pénurie de pain, a-t-il rassuré, dans la mesure où il existe un certain nombre de boulangers qui travailleront à titre volontaire durant l'Aid, et d'autres qui produiront davantage de pain pendant leur permanence. Durant ces dernières années, plusieurs wilayas du pays, notamment les grandes villes, souffraient de pénuries graves de produits de large consommation, de moyens de transports, parce qu'il n'y avait pas de système de permanence. Le Parlement avait adopté dernièrement la loi qui amende et définit les conditions d'exercice des activités commerciales. Cette loi oblige les commerçants à assurer l'approvisionnement des citoyens en produits de large consommation durant les fêtes officielles. Le président de la Fédération a assuré que les boulangeries de permanence fourniront le premier jour de l'Aid près de 23 millions de baguettes de pain et environ 16 millions de baguettes le jour suivant et que les boulangers sont mobilisés pour assurer le service public malgré le manque de main-d'oeuvre que connaît ce métier. A propos de ce point précis, M. Kalfat a indiqué que l'activité des boulangeries a connu une crise de main-d'oeuvre pendant ce mois de Ramadhan, certains artisans préférant prendre leurs congés pour éviter de travailler sous des chaleurs très élevées. Il a appelé à encourager le plus grand nombre de jeunes à rejoindre les centres de formation professionnelle. A propos des revendications relatives à l'augmentation de la marge bénéficiaire, M. Kalfat a souligné que la Fédération des boulangers attend la réponse du Gouvernement aux propositions formulées par les boulangers dans le cadre d'un comité spécial, se déclarant optimiste quant à la satisfaction des propositions avancées par la Fédération. Ce comité a été installé au mois de mars dernier et comprend des représentants des ministères du Commerce, des Finances, l'Agriculture, la Fédération nationale des boulangers, l'Office algérien interprofessionnel des céréales, le Groupe industriel "Erriad", pour évaluer le coût réel de la baguette de pain. Le président de la Fédération a revendiqué également la baisse du coût de la farine de 2 000 DA le quintal actuellement à 1 500 DA dans le but d'assurer une marge bénéficiaire acceptable par les boulangers estimant que la hausse des matières premières influe sur cette marge. M. Kalfat a réitéré la proposition revendiquée par la Fédération qui consiste à avancer des prêts bancaires exonérés d'intérêts pour l'acquisition de groupes électrogènes pour faire face au problème des coupures de courant, notamment en été. Les boulangers pourront bientôt obtenir ces prêts. A une question relative au phénomène du gaspillage du pain, notamment pendant le mois de Ramadhan M. Kalfat a rappelé que la quantité de pain jetée est estimée à 2,7 millions de baguettes/jour durant l'année contre 1,8 million au mois de Ramadhan. Par ailleurs, le secrétaire général de l'UGCAA M. Salah Souileh a appelé l'ensemble des commerçants à assurer l'approvisionnement des citoyens en produits alimentaires de base durant l'Aid, tout en respectant le système de permanences établi et l'ouverture des magasins à l'occasion de cette fête religieuse. Le scénario des rideaux baissés pendant plusieurs jours après les fêtes de l'Aïd fera-t-il partie du passé ? Le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada estime qu'on n'est pas à l'abri, essentiellement, pour les boulangers, sachant que la plupart des ouvriers viennent de l'intérieur du pays, ils ne peuvent être retenus par leurs employeurs. L'UGCAA qui refuse une loi fondée sur des sanctions, appelle, toutefois, à revoir la loi instituant l'obligation des permanences de manière à garantir les droits de l'employé et de l'employeur. Pour rappel, l'année dernière, ils étaient entre 4 000 à 5 000 à avoir assuré la permanence. En dépit de ce chiffre important, le citoyen souffrait le martyre pour procurer une baguette de pain.
