Technip a indiqué ce week-end que les investissements de ses clients pétroliers continueraient à croître en 2014, bien que moins fortement, et a confirmé ses objectifs pour cette année et 2015, ce qui a fait bondir son cours de Bourse. En 2013, le groupe français d'ingénierie pétrolière a réalisé des résultats conformes aux attentes. Il a vu son bénéfice net progresser de 3,6% à 563,1 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires en hausse de 13,8% à 9,3 milliards d'euros, malgré un quatrième trimestre difficile, pénalisé par les taux de change. Le résultat opérationnel courant s'est établi à 844,5 millions d'euros, donnant une marge correspondante de 9%. Parallèlement, le groupe a récolté 12 milliards d'euros de nouvelles commandes sur la période, portant son carnet à un niveau record de 16,6 milliards. Il a proposé le versement d'un dividende de 1,85 euro par action au titre de 2013, en hausse de 10%. Cette année, les compagnies pétrolières devraient continuer à accroître leurs investissements, bien qu'à un rythme moins soutenu, pour atteindre leurs objectifs de production pétrolière et gazière face au déclin des gisements matures, selon le P-DG de Technip, Thierry Pilenko. Au cours de la décennie précédente, les majors et super majors avaient un taux de croissance à deux digits (chiffres, ndlr). Là, on est plutôt sur un taux de croissance entre 5 et 6% (...). Il y a un contraste assez fort entre les différents types de compagnies pétrolières, mais on est toujours sur une courbe de croissance, a-t-il dit lors d'une conférence téléphonique. Ce n'est pas la moyenne de l'industrie. La moyenne de l'industrie pourrait être légèrement plus élevée grâce aux compagnies nationales et à certains indépendants qui, eux, continuent à rester assez bullish (haussiers, ndlr) avec leurs investissements, a-t-il ajouté. Ces annonces ont été bien accueillies à la Bourse de Paris, où l'action Technip caracolait en tête du CAC 40 en début de séance, grimpant de de 6,11% à 68,12 euros.
Optimiser les coûts Le P-DG a toutefois dit travailler avec ses clients pour réduire leurs coûts. On travaille avec nos clients maintenant très en amont, et de plus en plus en amont, pour essayer de voir comment optimiser le coût des projets. (...) Ce n'est pas forcément couper les coûts dans la supply chain (chaîne d'approvisionnement, ndlr), c'est plutôt regarder quelles sont les solutions adaptées pour développer des champs qui parfois sont plus complexes ou plus petits. Technip, qui emploie près de 40 000 personnes dans une cinquantaine de pays, est l'un des principaux groupes mondiaux d'ingénierie, gestion de projets et construction d'infrastructures pour le secteur énergétique, allant des plateformes pétrolières aux raffineries et autres usines pétrochimiques. Il compte parmi ses clients des géants pétroliers comme Total, Shell ou BP. Concernant ses perspectives, Technip a confirmé s'attendre en 2014 à un repli de la rentabilité de ses activités sous-marines (subsea), en raison notamment d'un calendrier de projets défavorables en début d'année. La marge opérationnelle courante devrait passer de 14,3% l'an dernier à au moins 12%, avant un rebond attendu entre 15 et 17% en 2015. Les ventes devraient passer de 4,1 milliards d'euros en 2013 à une fourchette comprise entre 4,35 et 4,75 milliards d'euros cette année, pour ensuite atteindre un montant bien supérieur à 5 milliards en 2015. Pour la division onshore/offshore, dédiée aux installations terrestres et marines, Technip vise un chiffre d'affaires compris entre 5,4 et 5,7 milliards d'euros, avec une marge comprise entre 6 et 7%, contre respectivement 5,2 milliards et 6,7% l'an dernier. La rentabilité devrait rester stable en 2015 et les ventes croître légèrement. Notre objectif principal, c'est de bien délivrer nos projets, en toute sécurité. On a un carnet de commandes record de 16,6 milliards, qui est extrêmement bien équilibré. Et donc, la priorité de Technip, c'est de délivrer ce carnet de commandes, a commenté M. Pilenko, interrogé sur une possible consolidation dans le secteur. Le groupe mise sur sa diversification, ses technologies différenciatrices (comme les unités flottantes de production de gaz naturel liquéfié, ou les conduites flexibles reliant les puits sous-marins) et sur son ancrage mondial pour se détacher de ses concurrents.