Le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounès, a déclaré que le comité national chargé du suivi de l'application du Pacte national économique et social de croissance sera installé la semaine prochaine. Mais quel serait donc le rôle et surtout la mission principale de ce comité ? Et c'est le ministre lui-même qui répond à une telle interrogation en ces termes : "Ce comité aura la mission du suivi des engagements" pris lors de la dernière réunion de la tripartite (gouvernement, patronat, UGTA). Et à M. Benyounès de préciser que contrairement au pacte de 2006 qui ne contenait que des recommandations, celui de 2014 a renfermé des "engagements" que chaque partie doit tenir grâce à des "mécanismes d'évaluation et de suivi" qui seront mis en place la semaine prochaine. Il est important de rappeler qu'à l'issue des travaux de la tripartite, tenue le 23 février dernier, un accord a été dégagé sur la nécessité d'insuffler une nouvelle dynamique à l'économie nationale afin d'opérer une rupture avec la dépendance aux hydrocarbures et promouvoir les activités productives et génératrices de richesses et d'emplois hors hydrocarbures pour satisfaire la demande nationale et mieux s'intégrer à l'économie mondiale à travers les exportations. Ces conclusions ont été adoptées par les cinq groupes issus des travaux de la précédente tripartite (15ème session) organisée dans le cadre de la concertation et du dialogue entre les différents acteurs sur la scène économique. Parmi ces résultats, la promotion du label algérien face à une concurrence féroce induite par des importations de plus en plus croissantes ces dernières années et l'amélioration de la qualité de la production nationale pour se mettre au niveau des exigences de productivité et de compétitivité des marchés internationaux. Les partenaires se sont également accordés à maintenir la consolidation de l'économie du marché dans laquelle les transferts sociaux et le soutien aux couches défavorisées seront poursuivis. Afin de réunir les conditions d'une meilleure compétitivité et d'un équilibre des activités économiques à travers le territoire national, les participants ont convenu de poursuivre le programme public d'investissements, notamment dans le secteur des infrastructures. Ils ont également souligné la nécessité de réaliser une croissance économique plus forte et durable. Il sera, également, question d'améliorer le climat des affaires à travers la simplification des procédures de création d'entreprises, notamment par la disponibilité du foncier, l'accès au crédit et à un service public de qualité, la modernisation de l'administration économique, la lutte contre les pratiques bureaucratiques et la décentralisation de la prise de décision. Ainsi, signé par le gouvernement, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et les organisations patronales, ce pacte a pour buts essentiels d'accélérer les réformes économiques, de développer des systèmes sociaux comme la santé et d'encourager l'accès au travail, ainsi que la consolidation du partenariat et la mise à niveau des entreprises. M. Benyounès a déclaré, également en marge d'une rencontre avec les cadres de son ministère, qu'un bilan d'évaluation "sera établi et présenté au Premier ministre lors de la prochaine tripartite" par l'ensemble des responsables des trois partenaires, afin d'examiner l'état d'avancement des engagements pris lors de l'élaboration du pacte. Le ministre a insisté sur le "rétablissement du climat de confiance" lors de la dernière tripartite, car, a-t-il poursuivi, "c'est à travers ce climat que les débats avancent, que les compromis sont trouvés (...) et que les consensus sont réalisés".