Le passé est passé. Faisons y référence pour tirer les leçons et non pas pour nous noyer dans les histoires héritées de l'histoire. Cependant, les mauvaises surprises seront toujours conjurées. Elles seront le fait des rivalités au sein même de toute la classe politique qui a transité par le pouvoir. Alors, toute anticipation sur la nature du système politique à façonner pour l'avenir devrait être appréhendée de manière globale par l'intégration des données qui concernent d'abord la fin inéluctable du recours à la légitimité historique en raison des limites biologiques et non pas politiques, et ensuite la recherche d'une nouvelle légitimité qui ne dépendra pas fatalement du champ politique. Tout va-t-il être ou plutôt devrait être repensé, redéfini, inventé ou plutôt réinventé pour que s'instaure un système nouveau, plutôt un système de transition, avec probablement un changement partiel de la classe politique et certainement l'abandon des références à la " famille révolutionnaire "pour ne pas avoir à reconduire en permanence les mêmes contradictions bloquantes ? Contre quel système politique faudrait-il nous immuniser? Or, dans tous les pays arabes qui ont subi la " révolution ", ce sont les mouvements islamistes, dans leur diversité y compris dans la radicalité " militaire ", qui en héritent. C'est le cas de guerres civiles, d'insurrection contre les pouvoirs en place ou de l'organisation d'élections libres. Construire la démocratie. Quelle conception de la démocratie ? Pas n'importe quelle conception de la démocratie ? Il y en aura certainement qui diront rejeter la version actuelle occidentale, laquelle "n'émanerait pas de nos valeurs ". Qui peut soutenir la thèse selon laquelle le hasard intervient tout seul dans toute survenance d'un évènement qui peut provoquer une déviation de trajectoire pour le pays ou pour les carrières des " politiques " ou hauts fonctionnaires ? Concernant la nature du système, il n'y avait pas eu de hasard dans sa préservation comme il n'y aura pas de hasard s'il venait à subir des changements. Le hasard n'est pas l'instrument de décisions à moins de provoquer ce qui passera pour du hasard. Nous n'avons pas cette catégorie d'hommes politiques qui s'en remettent au hasard.Nous n'avons pas cette catégorie de décideurs qui s'abandonnent à la résignation. Rien ne se perd. Transformation adiabatique, sans échange de chaleur avec le milieu extérieur. Tout se fait à l'intérieur du système.
