Nestlé a accusé l'an dernier un repli marginal de son chiffre d'affaires à 91,6 milliards de francs suisse (mrd CHF), mais revendique une accélération organique de 4,5% à taux de changes contant. Le performance reste pour la seconde année en deçà du "modèle Nestlé", qui prévoit une progression des ventes comprise entre 5 et 6% en monnaies locales. Pour l'année en cours, la direction ambitionne une croissance dans le bas de cette fourchette. Le dividende proposé au titre de 2014 se monte à 2,20 CHF par action, contre 2,15 CHF un an plus tôt. Le bénéfice net a bondi de 43,5% à 14,5 mrd CHF. La rentabilité a bénéficié de la cession partielle de la participation dans le français L'Oréal et de la revalorisation de la moitié de Galderma déjà détenue par Nestlé avant la reprise complète de cette ancienne coentreprise. Nestlé avait investi en début d'année 3,1 milliards d'euros (mrd EUR) pour cette reprise, sur les 6,5 mrd EUR rapportés par la vente de 8% du capital du groupe de cosmétiques. La croissance interne réelle s'est montée à 2,3%, tandis que le relèvement des prix a contribué pour 2,2% à la progression totale. Le bénéfice par action (EPS) s'est envolé de 44,6% à 4,54 CHF. La marge opérationnelle a été étoffée de 10 points de base (pp) à 15,3%, pour un résultat afférant courant de 14,0 mrd CHF.
Dividende: les gourmands sur leur faim Les ventes se sont révélées légèrement meilleures que les prévisions des analystes, qui misaient en moyenne sur 91,4 mrd CHF. Le bénéfice net s'inscrit nettement au-delà des anticipations de 10,4 mrd CHF. Certains observateurs tablaient en revanche sur un dividende relevé à 2,25 CHF. Fin décembre, la multinationale vaudoise avait repris 23,7 mio de ses propres actions, correspondant à un montant de 1,6 mrd CHF sur les 8 mrd CHF annoncés. Le programme a été lancé en août dernier et devrait s'achever fin 2015. Les actionnaires seront appelés à se prononcer sur la destruction des titres rapatriés lors de la prochaine assemblée générale. Le géant agroalimentaire revendique une croissance sur l'ensemble de ses marchés, nettement plus marquée toutefois outre-Atlantique (+5,0% à 27,3 mrd CHF) et dans la zone Asie-Océanie-Afrique (+2,6% à 29,3 mrd CHF) que sur le Vieux continent (+1,5% à 15,2 mrd CHF). Le ralentissement constaté l'an dernier en Chine ne devrait pas s'inverser cette année encore, mais les perspectives long terme restent prometteuses dans l'Empire du Milieux, a assuré en conférence de bilan la directrice financière Wan Ling Martello. La force du franc n'inquiète pas outre-mesure la direction de la multinationale, qui prévoit de poursuivre sa politique "attrayante" en matière de dividende. "Nous sommes naturellement couverts", a résumé le directeur général (CEO) Paul Bulcke, bien que les frais de recherche et développement, de même que les coûts du siège à Vevey soient facturés en francs suisses. Des mesures d'amélioration de la productivité restent nécessaires, qui ne menacent pour l'heure pas les effectifs Le gros de la progression ambitionnée des ventes, autour de 5%, devra être réalisé en seconde moitié d'année, a précisé M. Bulcke. D'ici là le groupe doit encore améliorer son offre en Chine et régler des difficultés dans le surgelé aux Etats-Unis. Sur le front des marges, il a estimé que l'élargissement pourra se poursuivre encore pendant des années, sans fournir de plafond chiffré.
Patrick Aebischer proposé au conseil Le conseil d'administration proposera à la réélection ses membres actuels, à l'exception de Rolf Hänggi et Titia de Lange. Il présentera par ailleurs aux actionnaires les dossiers de Patrick Aebischer, Ruth Khasaya Oniang'o, ainsi que de Renato Fassbind. M. Aebischer a annoncé la veille qu'il se retirerait fin 2016 de la présidence de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Il avait récemment pris la présidence du Novartis Venture Fonds (NVF), le plus vase fonds de capital-risque dans le domaine des sciences de la vie. Le directeur général s'est vu octroyer une rémunération totale de 9,3 mio CHF, comme en 2013. Le président de l'organe de surveillance Peter Brabeck a vu la sienne réduite de près de 10% à 6,3 mio CHF. Les analystes accueillent la performance présentée sur un air entendu. Kepler Cheuvreux relève que la rentabilité s'est étendue mieux que prévu et que le titre dispose de sérieux atouts pour faire face aux turbulences des marchés. Baader Helvea s'attarde sur l'accélération sur les marchés industrialisés en fin d'année dernière. Nestlé affiche une performance nettement supérieure à la concurrence, applaudissent la Banque cantonale de Zurich (ZKB) et Vontobel, mettant en perspective la croissance de 2,9% affichée par Unilever sur la même période. UBS reste plus sceptique et évoque un risque pour le cours de l'action si l'environnement conjoncturel n'affiche pas une embellie plus marquée qu'attendu. A l'approche de la mi-journée, la nominative Nestlé s'enrobait de 0,6%, dans un SMI en progression deux fois moins rapide.
