Les garde-côtes libyens ont intercepté dimanche cinq bateaux à bord desquels se trouvaient environ 500 migrants qui tentaient de traverser la Méditerranée pour rejoindre l'Europe, selon des responsables. La plupart des migrants sont originaires d'Afrique, a affirmé le colonel Reda Issa, ajoutant que les embarcations avaient été interceptées à 8 miles nautiques des côtes libyennes. En soirée, les migrants sont arrivés à bord d'un bateau des autorités à Misrata, à l'est de la capitale Tripoli, et ils ont été conduits en bus vers divers centres de détention. Nous allons essayer à nouveau, une deuxième fois, une troisième fois. Soit on atteint l'Europe, soit on meurt, a déclaré une femme à son arrivée. La Libye, en proie au chaos depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, n'a pas de véritable politique quant aux milliers de migrants clandestins qui se retrouvent sur son sol dans l'attente d'une traversée. De nombreux étrangers essayent de trouver du travail à Tripoli pour payer la traversée - souvent extrêmement onéreuse. Dans des conditions de vie très précaires, ils travaillent en majorité dans la construction. Selon l'ONU, plus de 110 000 migrants sont passés en 2014 par la Libye, qui compte 1 770 km de côtes et 5 000 km de frontières terrestres poreuses. Les passeurs ont profité du chaos né de la chute du régime Kadhafi en 2011 pour intensifier leurs activités. Ces arrestations interviennent alors que le weekend a été marqué par une multitude d'opérations de secours en Méditerranée. Près de 3 700 personnes ont été secourues samedi, et plusieurs centaines dimanche. Une dizaine de migrants ont été retrouvés morts. Chaque jour, des centaines de migrants embarquent depuis les côtes libyennes sur des radeaux de fortune en espérant rejoindre l'Europe. Ils sont en grande majorité originaires de pays d'Afrique, mais certains fuient aussi la Syrie en guerre. La traversée de la Méditerranée est extrêmement périlleuse. En avril seulement, plus de 1 200 migrants sont morts, dont 750 dans l'une des pires tragédies maritimes depuis des décennies. Depuis, l'Union européenne a décidé de renforcer sa présence en mer en triplant le budget alloué à son opération en Méditerranée.
