Au Koweit, l'Algérie n'a pas eu du mal à faire admettre que l'efficacité dans la lutte contre le terrorisme nécessite une coopération solidaire et opérationnelle. Lamamra dit qu'il faut évaluer la nocivité de Deach. Des questions peuvent tout de même se poser pour parvenir au rétablissement de la sécurité. Pourquoi le terrorisme existe-t-il encore dans le monde au point où il constitue une menace d'ordre militaire sur la paix et la sécurité internationales ? Inadaptation des institutions nationales et internationales aux exigences des missions à exercer en amont des insécurités ? Tous les pays du monde savent combien est complexe la lutte contre le terrorisme qui a à sa disposition des cellules dormantes dans toutes les sociétés. Ils ont tous en mémoire la facilité avec laquelle les terroristes ont démontré le 11 septembre combien la sécurité interne d'une grande puissance est vulnérable, et que les dispositifs de sécurité doivent constamment être réadaptés. Ils savent tous que d'autres puissances occidentales, telles la Grande-Bretagne, l'Espagne ont connu des frappes terroristes imparables et ont mesuré combien leurs dispositifs de sécurité peuvent être défaillants et se sont rendus compte qu'ils doivent sans cesse réévaluer leurs vulnérabilités et leur sécurité. Ils se sont surtout rendus compte que les actions étatiques unilatérales sont inefficaces du fait du caractère transfrontalier du terrorisme, et qu'ils doivent absolument coopérer en rendant possible la concertation internationale. Ils sont maintenant convaincus qu'il n'y a pas de grandes puissances quand il faut faire face au terrorisme. Ils savent maintenant que le terrorisme est un facteur parasitant les rapports de force, et qu'il n'est d'aucune utilité de dénombrer le nombre d'avions ou de chars qu'il faut placer face aux terroristes, car ces derniers contournent les moyens conventionnels d'une armée classique de défense Il n'y a pas de face-à-face, et la mobilité et l'effet de surprise peuvent conférer conjoncturellement une suprématie opérationnelle aux groupes terroristes. Dans les régions choisies par le terrorisme pour en faire leurs sanctuaires, ceux-là tentent de mettre à mal la capacité à gouverner et celle à protéger les populations. Pourquoi une surprise à chaque fois que s'exprime la violence terroriste ? Même si le terrorisme connaît une déroute dans un pays où il est combattu, il peut se régénérer du fait qu'il existe ceux qui, dans le monde, lui reconnaissent une cause qu'il ne possède pas du tout à savoir une cause politique qui serait le résultat de la thèse véhiculée selon laquelle il serait le produit d'une confrontation entre civilisations, ce qui est faux. L'Algérie qui en a souffert plus que d'autres pays a montré la voie. Intraitable face aux exigences de rançon et d'échange de prisonniers contre des otages. Le refus de négocier est le meilleur instrument de dissuasion qui met dans l'impasse les pratiquants de la violence.
