Deux mosquées sunnites en l'Irak ont été visées hier avant l'aube par des attentats à la bombe, alors que l'exécution d'un dignitaire chiite par l'Arabie saoudite sunnite fait craindre une escalade entre les deux communautés. Selon la police et des médecins, des hommes portant des uniformes militaires ont détoné des bombes dans deux mosquées de la région de Hilla (centre), faisant trois blessés. En outre, un muezzin sunnite a été abattu dans la nuit près de sa maison à Iskandariya, également dans le centre du pays en majorité chiite. A Hilla, à 80 kilomètres au sud de Bagdad, une bombe a explosé peu après minuit dans la mosquée Ammar ben Yasser, a indiqué un officier de police. Après avoir entendu l'explosion, nous sommes allés sur les lieux et nous avons trouvé des engins explosifs artisanaux, a-t-il expliqué. Des habitants nous ont dit avoir vu un groupe de gens habillés d'uniformes militaires mener l'attaque. Dix maisons du voisinage ont été endommagées par l'explosion, selon lui. La mosquée Al-Fateh, dans un village proche de Hilla, Sinjar, a été visée par une attaque similaire. Selon l'officier de police, trois ou quatre hommes seraient les auteurs de cette attaque. A Iskandariya, une ville à 40 km au sud de Bagdad, le muezzin de la mosquée sunnite Mohammed Abdallah Joubouri, a été pris dans une embuscade tout près de sa maison et abattu par des hommes armés, selon une source policière. Iskandariya est située dans une région mixte où vivent des musulmans sunnites et chiites. Cette région avait été appelée le triangle de la mort au début des années 2000 en raison de la flambée de violences entre les deux communautés. Aucune des attaques commises lundi n'a été revendiquée à ce stade. L'exécution samedi par l'Arabie saoudite d'un important chef religieux chiite saoudien, Nimr Baqer al-Nimr, a provoqué des manifestations et des réactions d'indignation en Irak. Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a fait part d'un énorme choc et a averti du potentiel déstabilisateur de l'exécution de Nimr. L'exécution du cheikh Nimr a été vivement condamné par des chefs religieux chiites irakiens mais également par des dignitaires sunnites de ce pays.