Le café est resté sous pression cette semaine, indécis quant à l'état de la récolte au Brésil tandis que le cacao a nettement rebondi sur fond d'attentes de déficit en Afrique de l'Ouest et que le sucre a creusé ses pertes, dans le sillage de l'affaiblissement du réal. Les cours du café se sont consolidés cette semaine à Londres et sont restés sous pression à New York, sur fond d'incertitudes entourant la récolte au Brésil, premier producteur et exportateur mondial de grains noirs. Alors que le marché s'attend à une solide production d'arabica au Brésil, il est plus sceptique concernant les performances du robusta, dont les zones de culture ont souffert de mauvaises conditions météorologiques. "La partie nord-est du pays a de nouveau été exposée à des températures élevées et à de la sécheresse (...) et certains pensent que les pertes de production pour le robusta vont être à nouveau importantes cette année", a relevé Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. Or, les prévisions de récolte ne semblaient guère meilleures au Vietnam, le premier producteur de robusta au monde, où l'Association vietnamienne Café-Cacao a averti que la récolte prévue à l'automne pourrait être déficitaire en raison de conditions de culture trop sèches, ont noté les analystes de Commerzbank. Si ces prévisions de déficit se confirmaient, elles pourraient donc conduire à une reprise des cours du robusta, tombés fin janvier à leur plus bas niveau depuis début 2014. LE CACAO CONFIRME SA REPRISE Les cours du cacao, qui s'étaient montrés hésitants jusqu'alors, sont parvenus à nettement rebondir cette semaine, portés par des criantes grandissantes entourant le niveau de la récolte en Afrique de l'Ouest, première région productrice de fèves brunes au monde. Le prix du cacao a même atteint 2.930 dollars jeudi à New York et 2.131 livres vendredi à Londres, des plus hauts depuis plus d'un mois. Selon M. Scoville, les investisseurs scrutent en effet de plus en plus la météo de la région, où la sécheresse qui sévit actuellement pourrait compromettre la récolte de la mi-saison (qui court d'avril à septembre, ndlr), de plus en plus d'analystes évoquant des pertes de production potentielles. "Les estimations globales de production semblent montrer une possibilité de pertes modérées en 2015/2016", a souligné M. Scoville, alors que l'Organisation internationale pour le cacao (ICCO) publiera la semaine prochaine ses premières estimations de l'offre et de la demande de fèves brunes pour cette saison. "Ce sera vraiment intéressant de voir l'évaluation de l'ICCO concernant la récolte de cacao au Ghana (le deuxième plus gros producteur de cacao au monde, ndlr) étant donné que des avis pessimistes ont été exprimés à ce sujet récemment, prédisant une récolte à peine plus élevée cette année que la précédente", ont commenté les analystes de Commerzbank. LE SUCRE SOUFFRE DE LA FAIBLESSE DU REAL Les cours du sucre ont creusé leurs pertes cette semaine, atteignant de nouveaux plus bas en près de cinq mois sur fond de déclin du réal brésilien. La tonne de sucre blanc a ainsi atteint vendredi à Londres 367,50 dollars, un minimum depuis fin septembre 2015 tandis qu'à New York, la livre de sucre brut est tombée ce même jour à 12,65 cents, un plus bas depuis fin septembre également. Les prix du sucre ont notamment souffert de la baisse du réal brésilien face au dollar après que l'agence de notation Standard & Poor's a abaissé d'un cran jeudi la note de la dette souveraine à long terme du Brésil. Bien que cet abaissement de la note du Brésil "suit d'autres dégradations similaires par d'autres agences de notation ces derniers mois, cela rappelle l'état périlleux de l'économie du Brésil et a entraîné un affaiblissement du réal brésilien", a expliqué Nick Penney, analyste chez Sucden Financial. La faiblesse du réal face au dollar, devise dans laquelle sont libellés les achats de sucre, pousse en effet les producteurs à vendre leur récolte pour obtenir davantage de billets verts, ce qui a tendance à peser sur les prix. Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mai valait 1.419 vendredi à 15H40 GMT, contre 1.412 dollars le vendredi précédent à 15H10 GMT mais pour livraison en mars. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mai valait 116,10 cents, contre 117,35 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mai valait 368,20 dollars, contre 378,90 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mai valait 12,69 cents, contre 13,14 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mai valait 2.106 livres sterling, contre 2.059 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mai valait 2.880 dollars, contre 2.871 dollars sept jours plus tôt.
