Les cours du pétrole reculaient hier matin en Asie sous l'effet en particulier du renforcement du dollar. Vers 04H00 GMT, le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet perdait 17 cents, à 47,91 dollars, dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en juillet, cédait 20 cents à 48,15 dollars. Le dollar s'est renforcé face aux principales monnaies, porté par les spéculations sur la probabilité d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt de la Réserve fédérale américaine (Fed) dès juin. Or toute hausse du billet vert renchérit les achats de pétrole pour les acheteurs munis d'autres devises, le baril étant libellé en dollars. Le dollar plus fort a continué de peser sur les cours des matières premières, a commenté Margaret Tang, analyste chez CMC Markets. Les cours ont repris du poil de la bête ces derniers temps après des plus bas de près de 13 ans en février, mais sont loin des sommets de juin 2014 lorsqu'ils dépassaient les 100 dollars le baril. Le marché profite depuis le début du mois d'une conjonction de perturbations sur des sites pétroliers, que ce soit des sabotages et mouvements sociaux au Nigeria, ou les incendies dévastateurs dans la province canadienne de l'Alberta. Mais les syndicats nigérians ont cessé leur grève et au Canada, plusieurs installations ont rouvert à la faveur d'une météo plus favorable. Les remarques d'un responsable iranien sur le fait que Téhéran n'a aucune intention de participer à un éventuel gel concerté de l'offre pèse aussi sur les cours. Il semble que 50 dollars soit le plafond de résistance, a dit Bernard Aw, analyste chez IG Market. Les marchés ont aussi l'oeil rivé sur la prochaine réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le 2 juin à Vienne.
Le marché moins optimiste sur l'offre La veille es cours du pétrole ont un peu baissé face à plusieurs éléments qui ternissent les espoirs d'une limitation de l'offre mondiale, sans que les investisseurs semblent pour autant décidés à parier franchement sur un repli du marché. Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en juillet, dont c'était le premier jour comme contrat de référence, a perdu 33 cents à 48,08 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a cédé 37 cents à 48,35 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Les cours sont légèrement sous pression car il y a un peu moins d'inquiétudes autour des problèmes d'offres à travers le monde, a résumé Gene McGillian, de Tradition Energy. Même s'il a commencé à marquer le pas en fin de semaine dernière, le marché profite depuis le début du mois d'une conjonction de perturbations sur des sites pétroliers, que ce soit des sabotages et mouvements sociaux au Nigeria, ou les incendies dévastateurs dans la province canadienne de l'Alberta. Or, sur le premier plan, les syndicats nigérians ont mis fin à leur grève, tandis que sur le second, plusieurs installations ont pu rouvrir, à la suite d'une météo plus fraîche et humide, donc favorable aux efforts des pompiers. Une nouvelle fois, le marché pétrolier est en train d'ajuster le tir, a remarqué dans une note Matt Smith, de ClipperData. Le sentiment général se remet à pencher vers les investisseurs pessimistes face à de mauvaises statistiques économiques, dont une chute des importations japonaises, et à l'espoir d'un rétablissement de la production canadienne. Néanmoins, le repli des cours reste limité et ils continuent à évoluer proches de leurs plus hauts niveaux depuis quelque six mois.
L'Opep attendue Même au plus bas de la séance, ils ne perdaient pas plus d'un dollar le baril, ce qui ne ressemble pas vraiment à un bouleversement en baisse, a souligné M. McGillian. Depuis une dizaine de jours, on se concentre beaucoup sur les problèmes isolés d'offre, mais je pense que si le marché a monté à près de 50 dollars le baril, c'est parce que l'on s'attend à une amélioration de la demande mondiale et à une baisse de la production américaine, a-t-il expliqué. Depuis environ deux mois, les statistiques hebdomadaires du département de l'Energie montrent déjà systématiquement un déclin de la production aux Etats-Unis, désormais bien installée sous les neuf millions de barils par jour (mbj). Plus qu'une vraie tendance au repli, les marchés observent surtout une petite pause, a jugé Bart Melek, de TD Securities. Après une période plutôt en forme, ils reprennent leur souffle. Les marchés se tournent vers le sommet de l'Opep du 2 juin, a souligné Bart Melek, de TD Securities, prévenant tout de même que les cours pourraient flancher d'ici là. Il se pourrait bien que les investisseurs craignent de plus en plus d'être déçus, a-t-il précisé. A ce titre, les dernières nouvelles ne sont d'ailleurs pas très engageantes, puisque l'Iran, membre de l'Opep, a réitéré ce week-end son refus de geler son offre, au moment où il fait son retour sur le marché mondial à la suite de la levée de sanctions. Il y a peu de chances qu'un quelconque accord sur la production soit conclu à l'issue du sommet du 2 juin, a écrit Tim Evans, de Citi, soulignant que, parmi les analystes interrogés par l'agence Bloomberg, un seul croyait à une telle issue.