La plupart des Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi, le marché renouant avec l'aversion au risque sur fonds de contexte politique incertain en Europe et avant de nouvelles annonces économiques américaines. "Il y a une volonté, surtout de la part des investisseurs américains, de réduire leurs positions sur le marché avant un discours qui peut s'avérer très important de Donald Trump devant le Congrès mardi prochain", a souligné M. Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.
L'Eurostoxx 50 a reculé de 0,90% La Bourse de Paris a nettement marqué le pas (-0,94%). L'indice CAC 40 a perdu 46,05 points à 4.845,24 points, dans un volume d'échanges élevé de 4,7 milliards d'euros. La veille, le marché parisien avait terminé quasi stable (-0,09%). L'actualité restait toutefois nourrie sur le front des valeurs avec de nouveaux résultats d'entreprises vendredi. Vivendi (-3,94% à 16,32 euros), en queue du CAC 40, a été pénalisé par un recul de 35% de son bénéfice net part du groupe pour 2016 alors que sa filiale Canal+ France a continué à perdre des abonnés et à creuser sa perte opérationnelle. Saint-Gobain a reculé de 1,99% à 44,37 euros. Bureau Veritas (-4,71% à 18,00 euros) n'a pas profité d'un bénéfice net en hausse en 2016, le groupe étant par ailleurs soumis à une activité en repli. La Bourse de Londres a terminé en baisse de 0,38%. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a perdu 27,67 points à 7.243,70 points. Sur l'ensemble de la semaine écoulée, il a subi une baisse de 0,77%. Parmi les compagnies minières, BHP Billiton a perdu 2,93% à 1.308 pence et Rio Tinto -3% à 3.315 pence. Au sein du secteur pétrolier, BP a reculé (-0,73% à 447,10 pence), tout comme Royal Dutch Shell (action "B", -0,73% à 2.166 pence), après un léger tassement des cours du brut. Le mouvement le plus fort est venu comme à plusieurs reprises cette semaine du secteur bancaire. Le titre de RBS a connu la plus forte chute de la séance, avec -4,49% à 238,20 pence, entraînant dans son sillage Barclays (-1,38% à 225,90 pence), Lloyds Banking Group (-0,39% à 69,28 pence) et HSBC (-0,38% à 650,3 pence). De son côté, la banque Standard Chartered a chuté de 2,73% à 730,50 pence. Enfin, parmi les bons élèves, le groupe aérien IAG (compagnies British Airways et Iberia, entre autres) a décollé de 4,46% à 527 pence. La Bourse de Francfort a terminé en nette baisse. L'indice Dax des trente valeurs vedettes a lâché 1,20% à 11.804,03 points. Le MDax a abandonné 1,05% à 23.345,11 points. Sur le Dax, BASF a été l'un des grands perdants du jour, cédant 2,88% à 87,36 euros. Au lendemain de la publication du bilan financier annuel du français PSA, qui convoite leur compatriote Opel, les valeurs de l'automobile ont également perdu du terrain, en particulier BMW (-1,76% à 84,25 euros). Les deux seules valeurs à la hausse étaient le laboratoire pharmaceutique Merck KGaA, en progression de 0,44% à 103,20 euros et le géant de l'aérien Deutsche Lufthansa, qui a grignoté 0,07% à 13,71 euros. La Bourse de Bruxelles a terminé en baisse de 0,88%, l'indice Bel-20 des principales valeurs s'affichant en clôture à 3.575,75 points. L'indice a été tiré vers le bas par le groupe chimique Solvay, qui a perdu 2,40% à 111,95 euros. En revanche, le groupe de télécommunications Proximus a enregistré la plus forte hausse du Bel-20 en gagnant 1,89% à 28,38 euros. La Bourse de Madrid a clôturé en légère baisse de 0,42%, à 9.453,50 points, freinée par le secteur bancaire. L'informaticien Indra Sistemas, qui avait publié jeudi de bons résultats pour 2016, a été la valeur vedette du jour, ses actions prenant 8,97% à 11,73 euros, suivi du groupe aéronautique IAG, maison mère d'Iberia et British Airways (+4,13% à 0,25 euro). L'ensemble des banques espagnoles ont évolué en territoire négatif, Santander perdant 1,31% à 5,05 euros et BBVA 1,16% à 6,07 euros. Acciona (BPT, énergie) a subi la plus forte baisse de la séance, reculant de 2,64 % à 70,78 euros. Parmi les poids lourds de l'Ibex-35, Iberdrola (+ 0,72% à 6,28 euros) et Telefónica (+ 0,97% à 9,61 euros) figuraient parmi les rares valeurs dans le vert. La Bourse de Lisbonne a clôturé en baisse, l'indice PSI 20 cédant 0,32% à 4.619,29 points, à nouveau pénalisé par le distributeur Jeronimo Martins qui a reculé de 1,47% à 15,11 euros. Parmi les mauvaises opérations de la séance, le producteur de liège Amorim a perdu 1,21% à 9,65 euros tandis que le groupe diversifié Sonae a cédé 0,83% à 83 centimes d'euro. Bonne performance du jour, le réseau électrique REN s'est apprécié de 0,54% à 2,63 euros. L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,55% à 494,90 points. A la baisse, la holding Altice a perdu 2,32% à 19,99 euros, et le sidérurgiste Arcelor Mittal 1,43% à 8,30 euros. A la hausse, l'opérateur de télécoms néerlandais KPN a grimpé de 1,66% à 2,70 euros. La Bourse suisse a à nouveau terminé en repli, l'indice SMI cédant 0,51% à 8.525,62 points après une journée sans grande nouvelle. La plupart des titres ont fini dans le rouge. Les valeurs bancaires ont poursuivi leur baisse: -2,40% à 15,03 francs suisses pour Credit Suisse, -1,54% à 48,63 francs suisses pour Julius Baer et -1,15% à 15,45 francs suisses pour UBS. Le géant des matériaux de construction LafargeHolcim a également baissé de 2,20% à 55,65 francs suisses. Le titre du géant pharmaceutique Novartis est resté inchangé à 77,60 francs suisses. La Bourse de Milan a terminé en recul, l'indice FTSE Mib perdant 1,05% à 18.622 points. Leonardo a réalisé la meilleure performance, gagnant 3,81% à 12,25 euros. Suivaient Enel (+0,65% à 4 euros), A2A (+0,63% à 1,275 euro) et Luxottica (+0,26% à 49,36 euros). En queue de peloton, Saipem a cédé 6,8% à 0,42 euro, Banco BPM 6,65% à 2,162 euros et Fiat Chrysler 3,15% à 10,15 euros.
L'euro hésite face au dollar L'euro baissait très légèrement face au dollar vendredi, les deux devises hésitant l'une face à l'autre au sortir d'une semaine marquée par les incertitudes politiques européennes et les doutes sur les perspectives monétaires européennes. Vers 19H00 GMT (20H00 HEC), l'euro valait 1,0570 dollar contre 1,0579 dollar jeudi soir. La devise européenne baissait face à la monnaie nippone à 118,56 yens pour un euro contre 119,19 yens la veille. Le billet vert reculait face à la devise japonaise, à 112,16 yens pour un dollar contre 112,67 yens la veille. Le dollar se comportait de façon "fragile" vendredi, selon les termes de Joe Manimbo, de Western Union. Comme depuis plusieurs séances, les devises européenne et américaine ont connu une journée hésitante: l'euro a passé une bonne journée de vendredi face au dollar, mais il s'est replié pour tanguer autour de son niveau de la veille. D'un côté, "un nuage d'incertitudes politiques plane toujours sur le continent européen", a résumé M. Manimbo dans une note, évoquant l'approche des élections néerlandaise et françaises, pour lesquelles les candidats eurosceptiques sont en mesure de faire d'excellents scores. De l'autre, les cambistes "revoient à la baisse leurs attentes de hausses des taux américains et de relance budgétaire de la part du gouvernement de Washington", a-t-il enchaîné. Sur le premier plan, les cambistes se demandent si la Réserve fédérale (Fed) effectuera dès mars un resserrement monétaire qui profiterait au dollar, mais ils n'ont pas trouvé cette semaine d'indication précise en ce sens dans les "minutes" de la dernière réunion de la banque centrale. Vendredi, deux indicateurs sur l'économie américaine - une hausse moindre que prévu des ventes de logements neufs en janvier ainsi qu'un recul moins marqué qu'attendu du moral des ménages ce mois-ci - n'ont guère semblé changer la donne. Quant aux mesures de relance promises par le président Donald Trump, leur calendrier reste incertain même si le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a assuré cette semaine qu'une réforme fiscale serait mise en place d'ici août. Pour l'heure, "les acteurs des marchés restent largement en retrait, dans l'attente d'événements majeurs la semaine prochaine, parmi lesquels le discours de Donald Trump sur l'état de l'Union du 28 février", a conclu Tomohiro Nishida, de Sumitomo Mitsui Trust Bank. Vers 19H00 GMT, la livre britannique reculait face à la monnaie européenne, à 84,81 pence pour un euro, et face au billet vert, à 1,2463 dollar pour une livre. Le franc suisse montait un petit peu face à l'euro, à 1,0639 franc pour un euro, et restait stable face au dollar, à 1,0065 franc pour un dollar. La devise chinoise valait 6,8691 yuans pour un dollar à 15H20 GMT contre 6,8661 yuans jeudi à 15H20 GMT. L'once d'or valait 1.253,65 dollars au fixing du matin, contre 1.237,75 dollars jeudi soir. En séance, elle a atteint son plus haut en trois mois et demi à 1.260,35 dollars à 14H05.
