L'économie française a bien progressé de 0,4% au quatrième trimestre 2016, cette légère accélération portant la hausse du produit intérieur brut à 1,1% sur l'ensemble de l'année dernière, après +1,2% en en 2015, selon la deuxième estimation de l'Insee publiée mardi. Par rapport à la première estimation publiée fin janvier, l'institut a revu en légère baisse de 0,1 point la contribution de la demande intérieure finale, à 0,5 point, parallèlement à un relèvement de même amplitude de la contribution des variations de stocks, à -0,1 point contre -0,2 point précédemment. La contribution du commerce extérieur à la croissance a en revanche été confirmée à 0,1 point. Le quatrième trimestre a bien été marqué par un redémarrage de la consommation des ménages (confirmée en hausse de 0,6%). L'accélération de l'investissement global s'est en revanche avérée inférieure à la première estimation, à +0,4% (contre +0,8% initialement), après +0,2% (contre +0,3% en première estimation) au troisième trimestre. La progression de l'investissement des entreprises a été abaissée de 0,5 point, à 0,8%, la hausse de l'investissement des ménages a été amputée de 0,2 point, à 0,7%, et le recul de l'investissement des administrations publiques a été plus significatif que prévu, à -1,5% contre -1,1% en première estimation. Sur l'ensemble de l'année 2016, la demande intérieure finale a bien été le moteur de la croissance, avec une contribution de 1,9 point. La contribution des variations de stocks à la croissance a été neutre l'an dernier tandis que le commerce extérieur a coûté 0,8 point de croissance à l'économie française en 2016.
L'inflation ralentit Le rythme de l'inflation a ralenti à 1,2% sur un an ce mois-ci en France, après une nette accélération en janvier à +1,3% qui faisait suite à une hausse de 0,6% en décembre, selon une première estimation publiée par l'Insee. Toujours selon l'Insee, l'indice des prix harmonisés IPCH, qui permet les comparaisons avec les autres pays de la zone euro, ralentit aussi mais affiche une hausse un peu plus forte - +1,4% -, sur les douze derniers mois, après +1,6% en janvier. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un taux d'inflation IPCH de 1,7% à fin février. Ce léger ralentissement "résulterait d'une baisse accentuée des pris des produits manufacturés, en grande partie compensée par une accélération des prix du tabac et de l'énergie ainsi que celle, plus modérée des prix des produits alimentaires et des services", souligne l'Insee. Sur un mois, les indices français comme IPCH seraient en légère hausse de 0,1%, après -0,2% et -0,3% respectivement en janvier. Tombée à des niveaux négatifs à l'hiver 2016, l'inflation rebondit graduellement mais reste éloignée de l'objectif de la Banque centrale européenne (BCE), situé à un tout petit peu moins de 2%.
Net rebond de la consommation des ménages La consommation des ménages français en biens a progressé de 0,6% en janvier, rebondissant après un recul plus marqué qu'initialement annoncé en décembre sous l'effet notamment d'une nette accélération des dépenses d'énergie liée au temps froid, selon les données publiées par l'Insee. L'institut national de la statistique a parallèlement revu l'évolution de décembre à -1,0% contre -0,8% précédemment. L'évolution du mois de janvier est conforme à la prévision moyenne des économistes interrogés par Reuters. Le mois dernier, "les dépenses d'énergie ont nettement accéléré, alimentées en particulier par les dépenses de chauffage au cours du mois de janvier le plus froid depuis 2010", relève l'Insee en signalant une progression de 5,1% des dépenses d'énergie, qui avaient chuté de 2,7% en décembre. Les achats de produits alimentaires ont renoué avec la croissance après quatre mois de recul, affichant une hausse de 0,6%. A l'inverse de la tendance générale, les achats de biens durables ont fortement reculé (-1,6% après -0,9% en décembre) et ont atténué le rebond de la consommation totale de biens. Les achats de biens représentent près de la moitié de la consommation totale des ménages, qui contribue à son tour à un peu plus de la moitié du produit intérieur brut français. Son évolution en dents de scie tout au long de l'année 2016 a largement contribué au profil heurté de la croissance de l'économie française l'an dernier.