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Massacre du 17 octobre 1961 : Cérémonie de recueillement sur le pont Saint-Michel à Paris
Publié dans Le Maghreb le 18 - 10 - 2017

Une cérémonie de recueillement à la mémoire des victimes algériennes du massacre du 17 octobre 1961 a été organisée mardi devant la plaque commémorative, sur le pont Saint-Michel à Paris, de ce sanglant événement.
La cérémonie s'est déroulée en présence de l'ambassadeur d'Algérie en France, Abdelkader Mesdoua, et de la maire de Paris, Anne Hidalgo, et d'une foule nombreuse constituée d'élus locaux, de moudjahidine, qui ont participé aux manifestations du 17 octobre 1961, de membres de familles de victimes, d'historiens, des membres du mouvement associatif et d'un groupe de lycéens de l'Ecole internationale algérienne de Paris, venus chacun déposer une rose. Une minute de silence a été observée après le dépôt de plusieurs gerbes de fleurs dans une ambiance pleine d'émotions où on entendait des youyous et des "Allah yerham chouhada".
Dans une déclaration à la presse à l'issue de la cérémonie, la maire de Paris a indiqué qu'elle "reste fidèle à cette histoire commune, à cette histoire qui a ensanglanté Paris", soulignant que "notre histoire, y compris dans ce qu'elle a de tragique, doit être reconnue dans sa vérité pour qu'on puisse avancer ensemble".
"Aujourd'hui, les relations entre Paris et Alger, entre la France et l'Algérie, sont des relations qui sont faites d'une histoire qui est assumée, une histoire qui se projette dans l'avenir. Je crois que c'est très important de pouvoir reconnaître la vérité historique pour se projeter dans l'avenir", a-t-elle affirmé, se disant "ravie" d'avoir eu avec l'ambassadeur d'Algérie en France des discussions sur "des engagements communs, nos deux villes, nos deux capitales". Pour elle, "il y a une belle coopération qui est engagée entre les deux pays", annonçant qu'elle retournera à Alger en 2018 pour "poursuivre cette très belle coopération".
Pour sa part, la sénatrice Esther Benbassa, qui était en 2011 à l'origine d'un projet de loi visant la reconnaissance de la responsabilité de la République française dans les évènements du 17 octobre 1961, a indiqué que ce qui est arrivé le 17 octobre 1961 à Paris "fait partie des pages sombres de l'histoire de France". "Nos enfants et nos petits-enfants devraient connaître ces pages sombres de leur histoire, parce que c'est l'histoire et l'histoire de France", a-t-elle dit, regrettant que le projet de loi "ne soit pas voté par le Sénat".
De son côté, le militant anticolonialiste, Henri Pouillot, a souhaité avoir "un mémorial complet sur les victimes du massacre du 17 octobre 1961 et rendre la plaque commémorative plus visible". "De tous les crimes contre l'humanité, les crimes d'Etat et de guerre commis par la France en Algérie, aucun n'a été reconnu jusqu'à aujourd'hui", a-t-il regretté, soulignant la nécessité de les condamner et les reconnaître. "On n'a pas le droit de donner des leçons au monde entier en matière des droits de l'homme, alors que ces crimes sont de fait acceptés", a-t-il dit.
Organisée par la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN), la manifestation pacifique des Algériens, hommes, femmes et enfants, pour boycotter le couvre-feu discriminatoire imposé aux seuls Algériens, a été réprimée dans le sang le 17 octobre 1961 par la police française qui avait ouvert le feu, tuant des manifestants dont des dizaines ont été jetés dans la Seine, rappelle-t-on.
Le bilan était lourd du côté des Algériens : une centaine de morts, des centaines de blessés et plus d'une centaine de disparus.
Ce massacre, non encore reconnue officiellement par l'Etat français en tant que crime d'Etat, est considéré par nombre d'historiens comme la répression d'Etat la plus violente qu'ait jamais provoquée une manifestation de rue en Europe occidentale dans l'histoire contemporaine.

Le 17 octobre 1961 gravé à jamais dans la mémoire
Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a affirmé mardi que le 17 octobre 1961 "demeurera à jamais gravé" dans la mémoire de la nation algérienne.
Dans un message à l'occasion du 56ème anniversaire des massacres du 17 octobre 1961, M. Messahel a rappelé que lors de cette journée "des compatriotes, forts de leur droit à la dignité et nourris à l'école du patriotisme, sont sortis dans la rue pour marquer, de façon pacifique, leur rejet des mesures vexatoires et discriminatoires prises par les forces coloniales contre la communauté algérienne en France", ajoutant que "sans ménagement aucun et sans nul égard pour les droits attachés à la personne humaine, ils ont été victimes d'une répression autant brutale qu'aveugle et beaucoup d'entre eux devaient y laisser leur vie".
"Le 17 octobre 1961, Journée de l'émigration, demeurera à jamais gravé dans la mémoire de notre nation en ce qu'il représente, avec d'autres pages écrites du sang de tous ces martyrs tombés au Champ d'honneur, le lourd tribut payé par la communauté nationale à l'étranger à la lutte du peuple algérien pour le recouvrement de son indépendance", a-t-il affirmé.
Le ministre a indiqué que "ces évènements dramatiques, dont le peuple algérien garde encore les stigmates, sont commémorés, chaque année, dans la dignité et en hommage à nos compatriotes, hommes, femmes et enfants, emportés par cette violence inhumaine". "Les nouvelles générations sauront, comme celles qui les ont précédées, se rappeler de ce déchaînement de violence et entretenir, dans une trajectoire intergénérationnelle, le souvenir des sacrifices consentis par le peuple algérien pour la réappropriation de sa souveraineté nationale, de tous ces chouhada tombés au champ d'honneur et dont il convient, aujourd'hui, d'honorer la mémoire", a conclu M. Messahel.

Une répression particulièrement violente
La répression particulièrement violente de centaines d'Algériens lors de la manifestation du 17 octobre 1961 à Paris, a été occultée par les médias français, a regretté Mohamed Tahar Bensaada, directeur général de l'institut Frantz Fanon, un centre d'études politiques et stratégiques pour la paix et le développement basé à Bruxelles.
Lors d'une conférence-débat organisée lundi au siège du Consulat-général d'Algérie à Bruxelles à l'occasion du 56ème anniversaire des massacres du 17 octobre 1961, M. Bensaada a déploré "la négation" de ces massacres et "l'indifférence presque totale" de la presse et de toute la société française à l'égard de ces événements.
Selon ce chercheur, l'Etat français s'est employé à recouvrir les massacres du 17 octobre 1961 du "voile de l'amnésie", reprochant à la presse française de l'époque d'avoir "dissimulé la vérité".
"Seul le journal 'Libération', un quotidien issu de la résistance française, a écrit sur les évènements du 17 octobre 1961 et de la répression policière qui s'en est suivie", a-t-il indiqué.
A quelques mois de la fin de la guerre d'Algérie, le 17 octobre 1961, Paris a été le théâtre d'un des plus grands massacres de manifestants pacifiques dans l'histoire contemporaine de l'Europe occidentale. Ce jour-là, des dizaines de milliers d'Algériens, répondant à l'appel de la Fédération de France du FLN, manifestaient contre le couvre-feu qui les vise depuis le 5 octobre et la répression organisée par le préfet de police de la Seine, Maurice Papon.
La manifestation devait être pacifique et les militants du FLN ne voulaient pas donner de prétexte permettant à la police de justifier une répression.
Mais, la réponse de la police française a été extrêmement violente. Outre l'internement de milliers de manifestants et l'expulsion de centaines d'entre eux, plusieurs centaines d'Algériens sont portés disparus et nombre d'entre eux ont été exécutés et jetés dans la Seine, alors que des négociations s'ouvraient entre les autorités françaises et le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA).
"L'enjeu en 1961 était le statut du futur Etat indépendant. Les autorités françaises voulaient faire de l'Algérie un Etat associé à la France", a-t-il indiqué, expliquant que les massacres du 17 octobre 1961 étaient destinés à "faire éloigner la perspective de l'indépendance", notamment par l'Organisation de l'armée secrète (OAS) qui a tenté de contrecarrer le processus de négociation qui allait aboutir à l'indépendance de l'Algérie. "En dépit de cette violence, le FLN n'est pas tombé dans le piège et décida de poursuivre les négociations et de mener un combat ciblé", a-t-il ajouté, rendant hommage au "génie" des architectes de la révolution et du futur Etat indépendant qui ont "su mobiliser toutes les ressources" pour que la cause algérienne enregistre des succès "retentissants".
Par ailleurs, le directeur général de l'institut Frantz Fanon a salué le soutien apporté par de nombreux Belges à la cause algérienne, regrettant néanmoins que la Belgique ait été devenue, au début des années 1960, "une base arrière" de l'OAS dont les membres ont su profiter d'une convention entre ce pays et la France qui interdisait l'expulsion de personnes pour des délits politiques.


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