Quand le peuple sort dans la rue, c'est qu'il s'agit de toute évidence de revendications légitimes, c'est évidemment des réformes politiques, économiques et sociales qu'il est question et devant être le socle du changement à venir. Le mouvement citoyen qui se fait entendre depuis le mois de février dernier, entend à chaque vendredi, assumer le rôle qui est normalement le sien dans la concrétisation du changement radical du système et exige des décideurs du moment de lui donner un contenu concret et réalisable. Les propositions ne manquent pas, qu'il s'agira d'affiner. Mais l'important, c'est qu'il s'agit, pour tout le monde d'apprendre à nouveau à écouter le peuple, la jeunesse au lieu pour certains de continuer à aller vers eux avec des discours stratifiés, ignorant la réalité profonde du pays, et en définitive, anesthésiant beaucoup plus que mobilisateurs. La sécurité, la paix et la stabilité pour lesquelles le peuple algérien s'est longtemps battu aux côtés de l'ANP et des autres forces de sécurité, tout le monde y tient. C'est le pivot autour duquel s'articulent les lignes forces du Hirak. Il va donc de soi que si le mouvement populaire demeure mobilisé dans ce même champ, le fondement de cette attitude, de cet engagement est parfaitement la préservation de l'unité nationale, le progrès, la prospérité et la démocratie ouvrant vers une nouvelle République sur laquelle repose le caractère progressiste de l'Etat de droit qui correspond aux besoins de la nation. Cela est clair. Ce qui n'est pas en contradiction avec la poursuite de la lutte contre la corruption et autres maux sociaux qui rongent la société depuis un quart de siècle. Dans ce contexte, même si on pense qu'il est toujours possible et nécessaire d'arriver à des compromis sur tel ou tel dossier, sujets brûlants de la solution de la crise politique que traverse le pays, échéance politique, tout compromis devient impossible à concrétiser quand ce sont les principes, les dispositions de la Constitution qui sont en jeu ainsi que la légitimité des institutions de l'Etat Il est clair, en effet, que la " bataille " actuelle consiste à regagner et à conserver, la confiance du peuple, la clarté et la rigueur des principes à mettre en évidence a été la règle sur laquelle le chef de l'Etat, M. Abdelkader Bensalah et le vice-ministre de la Défense, M. Ahmed Gaïd Salah misent beaucoup à la recherche d'un consensus national qui aboutirait à la fin de cette crise. Le mouvement citoyen dans ses clameurs s'est dit n'accepter aucune démarche équivoque. C'est pourquoi on considère comme déplacées les positions de certains. Peut-on affirmer que la crise actuelle en Algérie a fini par clarifier certaines contradictions, certaines dérives ? Les récentes déclarations du général de corps d'Armée, Ahmed Gaïd, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP à partir du siège de la 3ème Région militaire (Béchar) ont révélé sans équivoque l'existence de tentatives visant à déstabiliser le pays et à porter atteinte à l'unité nationale. D'où d'ailleurs ses appels répétés à tous les enfants du pays à s'unir pour barrer la route à tous ceux qui veulent attenter à la stabilité de l'Algérie et plonger la nation dans l'inconnu. C'est dire que les pouvoirs publics qui savent panacher leur mollesse républicaine de gestes de fermeté sont astreints à se servir de nouveau, à tout instant, contre ces acteurs dont les activités présentent trop de risques pour le pays car la décrispation de la vie socio-politique n'est pas totale. Le discernement des déclarations du chef d'état-major de l'ANP et des avertissements qu'il a lancés, laissent à penser sans le moindre doute qu'existent en Algérie des individus qui représentent des forces réactionnaires et d'autres intérêts contraires à l'intérêt national et qui n'hésitent pas à s'allier avec les ennemis de la nation, avec les forces occultes et contre la stabilité du pays. Pour le mouvement citoyen, les patriotes sains qui au fur et à mesure que la crise persiste, l'objectif vital est de contraindre les pouvoirs publics à changer d'attitude contre ceux qui tentent le désordre et l'anarchie politique. En effet, il y a tout un monde associé qui semble avoir retrouvé le chemin de repartir à la conquête du pouvoir sans l'aval du peuple, y compris en déstabilisant la cohésion nationale, avec de nombreux stratagèmes en main. Si certains peuvent agir de nouveau pour détranquilliser le quotidien de la société, dans une relative liberté de mouvement, ils restent sous la menace de la loi.