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François Aissa Touazi : " Les Saoudiens ont pris conscience que l'instabilité régionale menace leur économie "
Publié dans Le Maghreb le 15 - 10 - 2019

Malgré le bombardement d'installations pétrolières saoudiennes revendiqué par les Houthis, les prix du baril sont revenus à leurs niveaux d'avant l'attaque. Mais sur le plan géopolitique, les incertitudes restent importantes. Entretien avec François Aissa Touazi, expert des enjeux économiques et financiers du Golfe et co-fondateur du cercle de réflexion CAPMENA.

Comment expliquez-vous la chute du prix du baril trois semaines après l'attaque sur les sites stratégiques d Aramco, qui avait entraîné une hausse significative ?
François Aissa Touazi.- Il est vrai que le prix du baril est aujourd'hui nettement inférieur qu'à la veille des frappes. Cela s'explique tout d'abord par un retour à la normale plutôt que prévu. Les Saoudiens disposent d'un système de production flexible et efficace qui leur a permis de relancer leurs exportations. La seconde raison concerne la conjoncture économique et le ralentissement de l'économie mondiale qui impacte la demande mondiale. De nombreuses crises politiques et signes de ralentissement économique alimentent cette tendance à la baisse comme la guerre commerciale sino-américaine qui fragilise le commerce international, la baisse de la production manufacturière aux États-Unis ou les risques de récession en Allemagne notamment et dans certains pays émergents asiatiques. Toutefois, on ne peut exclure une remontée des cours compte tenu de l'instabilité au Moyen Orient ou d'une baisse de la production américaine.

Comment expliquez-vous l'absence de réactions fortes suite à ces frappes alors que la plupart des pays occidentaux ont clairement accusé l'Iran?
Ces frappes ont clairement mis en lumière la vulnérabilité des infrastructures pétrolières du Royaume et mis à l'épreuve l'alliance stratégique saoudo-américaine. L'importante présence américaine dans le Golfe et les équipements militaires très sophistiqués dont dispose l'Arabie (plus de 60 milliards de dollars dépensés chaque année en équipements militaires) n'ont pas été en mesure de protéger des installations stratégiques du pays.
Compte tenu des réserves de Donald Trump de s'engager militairement dans la région et des risques d'embrasement lourds de menaces pour l'économie mondiale, d'éventuelles représailles américaines ne pourraient être que limitées ou prendre des formes moins directes.
Les marges de manœuvre de Riyad demeurent limitées. Les Saoudiens sont conscients qu'ils doivent sortir par le haut du bourbier yéménite. Le contexte et la pression internationale incitent les parties à privilégier la retenue et les solutions politiques même si celles-ci s'avèrent très difficiles à mettre en œuvre compte tenu du manque de confiance et de la profondeur des divergences. Il faut néanmoins espérer que les considérations intérieures poussent les parties à des concessions. Étouffés par les sanctions, les Iraniens doivent parvenir à un allègement, et les Saoudiens ont clairement pris conscience que l'instabilité régionale menace fortement leur économie et leur plan de diversification à l'instar de la privatisation d'Aramco récemment relancée. Des médiations seraient même mises en œuvre pour permettre des négociations entre Iraniens et Saoudiens. On peut même penser que les Américains ne dévoileront sûrement pas le résultat de leurs enquêtes sur les attaques donnant ainsi la chance à toutes les tractations en cours, notamment au Yémen.

La crise actuelle fragilise-t-elle Mohammed ben Salmane (MBS) ?
Ces frappes interviennent à un moment où MBS s'efforce d'insuffler une nouvelle dynamique économique et faire oublier l'affaire Khashoggi qui a mis le royaume en difficulté. Le pays se prépare activement à assurer la présidence du G20 et le prochain forum des investissements, le Davos du désert, prévu à Riyad à la fin du mois devrait voir la participation des grands acteurs mondiaux de la finance et de nombreux chefs d'Etat notamment d'Asie et des pays émergents.
MBS demeure populaire auprès des femmes, des jeunes et des classes moyennes à qui il a promis une nouvelle Arabie. C'est pourquoi il a besoin de ses partenaires pour réussir son ambitieux plan de diversification Vision 2030. Or l'aggravation des tensions risque d'impacter son plan de transformation sur lequel il joue une partie de son avenir politique et de sa crédibilité.
La nouvelle stratégie de son allié émirati au Yémen et les réactions de Washington qui n'ont, clairement, ni l'envie ni même les moyens de s'engager dans un conflit dévastateur pour la région et l'économie mondiale à un an des élections présidentielles américaines, devraient l'inciter à s'engager clairement dans la résolution des crises régionales. MBS a récemment affirmé son intention de privilégier le dialogue appelant même à un dialogue direct entre les États-Unis et l'Iran.

Quel peut être le rôle de la France ?
L'Arabie saoudite est un partenaire stratégique de la France, nos relations sont fortes et anciennes et nos échanges économiques avoisinent les 10 milliards d'euros. Les entreprises françaises sont très présentes et lorgnent sur les opportunités du plan de transformation Vision 2030.
Dès le début de son quinquennat, le président Macron a souhaité s'engager en faveur de la stabilité de la région et se poser comme un médiateur incontournable. L'aggravation de la situation l'a incité à prendre des initiatives importantes lors du dernier sommet du G7 à Biarritz ou à l'occasion de la dernière assemblée générale des Nations unies. D'autres pays de la région comme Oman, le Koweït ou l'Irak partagent aussi cette préoccupation et œuvrent pour une désescalade et des négociations entre les deux rivaux du Golfe. La Chine, qui dépend fortement de la région pour ses approvisionnements énergétiques, pourrait également s'impliquer. Le plus difficile sera surtout de convaincre tant le Président Trump qui vient d autoriser le déploiement de 3.000 soldats américains en Arabie pour rassurer Riyad que les durs du régime iranien qui cultivent la fermeté pour se renforcer.


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