Les cours du pétrole perdent près d'un cinquième de valeur et se dirigent vers leur plus importante chute en une séance depuis la première guerre du Golfe en 1991. L'effondrement des cours du brut alimente les craintes d'une entrée en récession économique nées de l'épidémie de coronavirus. Les cours du pétrole chutent de près de 20 % après la décision de l'Arabie saoudite de casser ses prix de vente et prévoir une forte augmentation de sa production au moment où l'épidémie de coronavirus réduit grandement la demande mondiale. Ce plongeon intervient après l'éclatement de l'alliance entre l'Opep et la Russie qui avait permis ces trois dernières années de soutenir les prix. Le baril de Brent plonge de 19,62 % à 36,39 dollars après être tombé en séance à un plus bas depuis 2016 à 31, 02 dollars. Celui du brut léger américain abandonne 20, 64 % à 32,76 dollars après un plus bas en début d'échanges à 27,34 dollars, là aussi un niveau qu'il n'avait pas atteint en quatre ans. Au cours des dernières semaines, l'or noir avait baissé à la suite de l'épidémie de Covid-19, qui a durement frappé les marchés boursiers du monde entier et les actions des compagnies aériennes ont diminué en raison de l'impact de l'épidémie. En revanche, l'impact provoqué par le coronavirus sur le pétrole entraînera la première baisse annuelle de la demande mondiale en 2020 depuis la récession de 2009, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE) . Dans son rapport mensuel sur le marché pétrolier, l'AIE reconnaît que la situation est encore très incertaine, également en raison du manque d'accord trouvé entre les membres de l'Opep et leurs alliés, en particulier la Russie, pour une réduction de la production qui pour l'instant, ne se produira pas, indique-t-on. Les experts prédisent même que des montants encore plus bas pourraient être atteints. 20 dollars le baril de pétrole en 2020, " c'est pour bientôt ", a laissé savoir sur Twitter Ali Khedery, ancien conseiller d'Exxon, après l'annonce d'augmentation de la production de l'Arabie saoudite. En effet, l'Arabie saoudite a réduit ses prix de vente officiels pour le mois d'avril. Les prix du pétrole ont baissé lundi d'environ 3O %, après que l'Arabie saoudite a déclenché une guerre des prix avec d'importantes réductions de sa production, après que l'alliance entre l'Opep et ses alliés n'a pas réussi à parvenir à un accord pour réduire la production d'hydrocarbures. Les marchés boursiers d'Asie et d'Europe, ainsi que les contrats à terme au Etats-Unis, ont fortement chuté à partir de lundi, et les données économiques du Japon et de la Chine ont alimenté l'inquiétude dans une crise qui a affecté les populations du monde entier. Le marché cite une guerre ouverte entre producteurs après la rupture de l'alliance Opep+, dirigée par Ryad, l'Arabie saoudite a commencé depuis samedi dernier à appliquer de fortes remises sur les ventes sur les marchés internationaux. En 2016, le royaume saoudien ressort épuisé de la bataille des prix qui l'oppose à Washington alors que ce dernier lui livre une rude concurrence à travers le développement du pétrole de schiste. Pour faire face à cette compétition qui vient en question sa domination historique sur le secteur, Ryad inonde le marché, misant sur le coût élevé du pétrole de schiste, le rendant difficilement rentable, dans l'espoir d'écraser ainsi Washington. La démarche se solde par un échec. L'Arabie saoudite riposte en s'engageant dans un partenariat contre-nature avec la Russie pour soutenir la stabilité sur les marchés pétroliers, dans l'optique de limiter l'influence du pétrole américain sur les prix. Ryad et Moscou s'opposent pourtant sur tous les dossiers régionaux, à commencer par leur relation respective avec l'Iran, ennemi juré du royaume wahhabite, et partenaire clé du Kremlin en Syrie.