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Kaouther Adimi à cœur ouvert...
AUTEUR DE L'ENVERS DES AUTRES
Publié dans Le Midi Libre le 21 - 10 - 2011

Auteur à 23 ans d'un premier roman faisant des portraits croisés d'Algériens, Kaouther Adimi s'est livrée sur son travail, sa vie d'étudiante. Elle est jeune, plutôt menue : c'est cette «gamine» qui a écrit «L'envers des autres» ? La première impression lors de notre rencontre avec Kaouther Adimi, écrivaine algérienne de 25 ans, de passage à Reims avec Nova Villa, est fausse, totalement fausse.
Auteur à 23 ans d'un premier roman faisant des portraits croisés d'Algériens, Kaouther Adimi s'est livrée sur son travail, sa vie d'étudiante. Elle est jeune, plutôt menue : c'est cette «gamine» qui a écrit «L'envers des autres» ? La première impression lors de notre rencontre avec Kaouther Adimi, écrivaine algérienne de 25 ans, de passage à Reims avec Nova Villa, est fausse, totalement fausse.
C'est une femme très mature, qui porte un regard parfois cynique, surtout intransigeant sur le monde, notamment sur son pays.Titulaire d'un master 2 en lettres modernes, elle a enchaîné avec un autre master 2, cette fois en ressources humaines. «J'ai fait la fac de lettres pour la culture générale, sans vraiment d'idée de métier. J'ai fait des stages de journalisme, de prof, mais cela ne m'a pas donné envie. Faire carrière comme romancière ? Je commençais à être publiée, et à force d'être dans ce monde très fermé des auteurs...»
Des contes de fées
Elle ne dira rien sur le métier qu'elle exerce dans les ressources humaines, préférant parler de «son» Algérie, «mon domaine de jeu, j'y rencontre des gens inspirants». Kaouther vit en France depuis trois ans, mais elle respire toujours Alger la blanche, cette ville mythique à la fois «fascinante et repoussante. J'ai envie de la raconter, puis de créer un monde autour d'elle».
L'écriture, Kaouther l'a dans le sang, depuis toute petite. «Dès l'école primaire, en France (elle y a vécu de 4 à 8 ans), l'instit nous faisait écrire pour pouvoir dessiner. J'adorais le dessin, puis l'écriture a pris le dessus. C'était des contes de fées, avec des princesses, des dragons… De retour en Algérie, on ne trouvait pas de livres, en 1994. Je me suis mis à écrire pour… lire après ! Ça n'a pas marché ! »
Un café littéraire
Kaouther a encore le cahier de ses 8 ans, et de toutes ses années d'adolescence. «J'ai tout gardé, c'est rigolo, mais pas publiable…» Etonnamment, la jeune Algérienne sera fort surprise de voir que chez beaucoup d'amis, «il n'y a pas de bibliothèque. Dans ces maisons, je me sens mal, j'ai l'impression que le copain en question était dépossédé». C'est à la fac d'Alger, en 2005, qu'elle a commencé à vraiment écrire, «car j'avais beaucoup de temps libre. J'ai vu une affiche sur le prix du jeune écrivain de langue française, à Toulouse. J'ai envoyé une nouvelle, et j'ai été lauréate en mai 2006». Elle sera de nouveau primée lors de ce festival en 2008, mais c'est juste avant, en Algérie, que sa carrière d'écrivain va prendre forme. «Je travaillais avec une association d'étudiants, pour mettre en place un café littéraire. On faisait partager un livre à des jeunes, puis on invitait l'auteur pour une rencontre. Il y avait un monde fou !» Et personne n'empêchait ces rencontres, pas de censure ? «Non, le plus difficile à Alger, c'est de trouver des lieux mais aussi de motiver les gens.» La preuve, un seul éditeur a répondu présent pour aider les étudiants pour ces cafés littéraires. Et les éditions Barzakh auront un coup de cœur pour Kaouther Adimi, lui demandant d'écrire un roman. «Avec les nouvelles, je n'arrivais pas à écrire tout ce que j'avais à dire.» Ainsi est né Des ballerines de papicha, édité en Algérie, et un an après en France sous le titre L'envers des autres chez Actes Sud. «En fait, papicha, c'est de l'argot algérois, donc il fallait absolument un autre titre.» Le deuxième roman est déjà en cours, dans la tête de Kaouther. «J'écris dans ma tête tout le temps, en structurant, avec la ponctuation et tout ! L'écriture, pour moi, est un travail très très solitaire.» Sa notoriété commence à être grande, tant en Algérie qu'en France. «Je ne m'y attendais pas, mais ce n'est que du positif. Ici en France, je suis un peu en décalage, car le livre est sorti un an après.» Coup de chance pour nous Français : «J'écris dans cette langue car je suis passée en France en étant petite, mais si mon père, qui travaillait dans la communication, avait été en Russie, j'aurais écrit en russe…»
Guillaume Flatet
dans L'union presse
C'est une femme très mature, qui porte un regard parfois cynique, surtout intransigeant sur le monde, notamment sur son pays.Titulaire d'un master 2 en lettres modernes, elle a enchaîné avec un autre master 2, cette fois en ressources humaines. «J'ai fait la fac de lettres pour la culture générale, sans vraiment d'idée de métier. J'ai fait des stages de journalisme, de prof, mais cela ne m'a pas donné envie. Faire carrière comme romancière ? Je commençais à être publiée, et à force d'être dans ce monde très fermé des auteurs...»
Des contes de fées
Elle ne dira rien sur le métier qu'elle exerce dans les ressources humaines, préférant parler de «son» Algérie, «mon domaine de jeu, j'y rencontre des gens inspirants». Kaouther vit en France depuis trois ans, mais elle respire toujours Alger la blanche, cette ville mythique à la fois «fascinante et repoussante. J'ai envie de la raconter, puis de créer un monde autour d'elle».
L'écriture, Kaouther l'a dans le sang, depuis toute petite. «Dès l'école primaire, en France (elle y a vécu de 4 à 8 ans), l'instit nous faisait écrire pour pouvoir dessiner. J'adorais le dessin, puis l'écriture a pris le dessus. C'était des contes de fées, avec des princesses, des dragons… De retour en Algérie, on ne trouvait pas de livres, en 1994. Je me suis mis à écrire pour… lire après ! Ça n'a pas marché ! »
Un café littéraire
Kaouther a encore le cahier de ses 8 ans, et de toutes ses années d'adolescence. «J'ai tout gardé, c'est rigolo, mais pas publiable…» Etonnamment, la jeune Algérienne sera fort surprise de voir que chez beaucoup d'amis, «il n'y a pas de bibliothèque. Dans ces maisons, je me sens mal, j'ai l'impression que le copain en question était dépossédé». C'est à la fac d'Alger, en 2005, qu'elle a commencé à vraiment écrire, «car j'avais beaucoup de temps libre. J'ai vu une affiche sur le prix du jeune écrivain de langue française, à Toulouse. J'ai envoyé une nouvelle, et j'ai été lauréate en mai 2006». Elle sera de nouveau primée lors de ce festival en 2008, mais c'est juste avant, en Algérie, que sa carrière d'écrivain va prendre forme. «Je travaillais avec une association d'étudiants, pour mettre en place un café littéraire. On faisait partager un livre à des jeunes, puis on invitait l'auteur pour une rencontre. Il y avait un monde fou !» Et personne n'empêchait ces rencontres, pas de censure ? «Non, le plus difficile à Alger, c'est de trouver des lieux mais aussi de motiver les gens.» La preuve, un seul éditeur a répondu présent pour aider les étudiants pour ces cafés littéraires. Et les éditions Barzakh auront un coup de cœur pour Kaouther Adimi, lui demandant d'écrire un roman. «Avec les nouvelles, je n'arrivais pas à écrire tout ce que j'avais à dire.» Ainsi est né Des ballerines de papicha, édité en Algérie, et un an après en France sous le titre L'envers des autres chez Actes Sud. «En fait, papicha, c'est de l'argot algérois, donc il fallait absolument un autre titre.» Le deuxième roman est déjà en cours, dans la tête de Kaouther. «J'écris dans ma tête tout le temps, en structurant, avec la ponctuation et tout ! L'écriture, pour moi, est un travail très très solitaire.» Sa notoriété commence à être grande, tant en Algérie qu'en France. «Je ne m'y attendais pas, mais ce n'est que du positif. Ici en France, je suis un peu en décalage, car le livre est sorti un an après.» Coup de chance pour nous Français : «J'écris dans cette langue car je suis passée en France en étant petite, mais si mon père, qui travaillait dans la communication, avait été en Russie, j'aurais écrit en russe…»
Guillaume Flatet
dans L'union presse


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