El Hadi Lekhediri, ancien patron de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et ancien ministre de l'Intérieur, est décédé lundi soir, des suites d'une maladie à l'âge de 77 ans. El Hadi Lekhediri, ancien patron de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et ancien ministre de l'Intérieur, est décédé lundi soir, des suites d'une maladie à l'âge de 77 ans. Ancien moudjahid de l'ALN qu'il avait rejointe, en 1960, à la frontière algéro-marocaine, El Hadi Lekhediri avait occupé également le poste de ministre des Transports et d'ambassadeur en Tunisie. Natif de Tébessa et homme du sérail, s'il en fut, l'homme a eu à gérer tour à tour les services de sécurité et le département de l'Intérieur dans les moments les plus cruciaux qu'à eus à vivre notre pays. Il fut à la tête de la DGSN de 1977 à 1987, soit la période tumultueuse, coïncidant avec la maladie puis la mort de Boumediene, le Printemps berbère, les événements de Constantine, Sétif, Laghouat, la faculté d'Alger et l'affaire du terroriste islamiste Bouali, instigateur de l'attaque du poste de police de Soumâa. Devenu ministre de l'Intérieur en 1987, il dut faire face encore à des événements d'une ampleur sans précédent que, du reste, l'historiographie nous a légués sous le nom d'«événements d'octobre». Quelques jours après ces événements qui ont ébranlé le gouvernement Chadli, Lekhediri est limogé. En dépit des postes délicats qu'il devait assumer, on reconnaît au défunt le sens de la communication, qui contraste avec le style «brejnévien», adepte de l'omerta, qu'affectionnent la plupart des éminences grises du pouvoir politique algérien . Le journaliste Arezki Larbi l'a un peu sorti de la quiétude de la retraite qu'il menait depuis déjà quelques années, en lui arrachant, en sa qualité de responsable de la police de l'époque, un ultime témoignage sur le Printemps berbère ou ce qu'il convient d'appeler communément les événements d'avril 80. «Parmi les points noirs de toute ma carrière, la question de la pratique de la torture continue d'interpeller ma conscience. Elle a été pratiquée de tout temps, et singulièrement durant le Printemps berbère et Octobre 88. Après les tortures d'avril 1980, dont j'ai été informé bien plus tard, j'ai veillé à en limiter les dégâts» avait-il écrit dans Avril 80, ouvrage collectif paru en 2010 chez Koukou sous la coordination du même journaliste. Lekhediri a, cependant, auparavant livré cet autre témoignage sur Octobre 88 dans une interview parue dans Octobre, ils parlent, (Editions Le Matin, 1998). Pour les uns Lekhediri était un «homme de bonne volonté», pour les autres, un «homme de l'ombre» même si l'on trouve de la peine à le mettre dans la même catégorie que son collègue le défunt Larbi Belkheir. Les caricaturistes, imitant en cela la veine populaire, l'ont surnommé «l'homme qui parle à l'avion», une expression renvoyant à une circonstance heureuse de portée mondiale. Seddik Benyahia, alors ministre des Affaires étrangères, venait de conclure avec succès la libération des otages américains détenus par les Iraniens. On est en 1981, à l'aéroport Houari-Boumediene, Lekhediri alors chargé de parlementer avec ces derniers, qui venaient d'arriver à bord de l'avion avec les otages, déclarait à la presse à l'issue de cette entrevue exceptionnelle : «J'ai parlé à l'avion» suscitant, ainsi, des commentaires populaires sur ce lapsus, plein d'humour, et resté célèbre. L'homme était resté au FLN, en montrant des dispositions à soutenir son aile progressiste incarnée par Ali Benflis. Aussi, l'une de ses dernières sorties politiques, du reste qui date de l'été 2003, a-t-elle consisté à dénoncer l'attitude de ceux qui rejetaient le 8e congrès de ce parti. Ancien moudjahid de l'ALN qu'il avait rejointe, en 1960, à la frontière algéro-marocaine, El Hadi Lekhediri avait occupé également le poste de ministre des Transports et d'ambassadeur en Tunisie. Natif de Tébessa et homme du sérail, s'il en fut, l'homme a eu à gérer tour à tour les services de sécurité et le département de l'Intérieur dans les moments les plus cruciaux qu'à eus à vivre notre pays. Il fut à la tête de la DGSN de 1977 à 1987, soit la période tumultueuse, coïncidant avec la maladie puis la mort de Boumediene, le Printemps berbère, les événements de Constantine, Sétif, Laghouat, la faculté d'Alger et l'affaire du terroriste islamiste Bouali, instigateur de l'attaque du poste de police de Soumâa. Devenu ministre de l'Intérieur en 1987, il dut faire face encore à des événements d'une ampleur sans précédent que, du reste, l'historiographie nous a légués sous le nom d'«événements d'octobre». Quelques jours après ces événements qui ont ébranlé le gouvernement Chadli, Lekhediri est limogé. En dépit des postes délicats qu'il devait assumer, on reconnaît au défunt le sens de la communication, qui contraste avec le style «brejnévien», adepte de l'omerta, qu'affectionnent la plupart des éminences grises du pouvoir politique algérien . Le journaliste Arezki Larbi l'a un peu sorti de la quiétude de la retraite qu'il menait depuis déjà quelques années, en lui arrachant, en sa qualité de responsable de la police de l'époque, un ultime témoignage sur le Printemps berbère ou ce qu'il convient d'appeler communément les événements d'avril 80. «Parmi les points noirs de toute ma carrière, la question de la pratique de la torture continue d'interpeller ma conscience. Elle a été pratiquée de tout temps, et singulièrement durant le Printemps berbère et Octobre 88. Après les tortures d'avril 1980, dont j'ai été informé bien plus tard, j'ai veillé à en limiter les dégâts» avait-il écrit dans Avril 80, ouvrage collectif paru en 2010 chez Koukou sous la coordination du même journaliste. Lekhediri a, cependant, auparavant livré cet autre témoignage sur Octobre 88 dans une interview parue dans Octobre, ils parlent, (Editions Le Matin, 1998). Pour les uns Lekhediri était un «homme de bonne volonté», pour les autres, un «homme de l'ombre» même si l'on trouve de la peine à le mettre dans la même catégorie que son collègue le défunt Larbi Belkheir. Les caricaturistes, imitant en cela la veine populaire, l'ont surnommé «l'homme qui parle à l'avion», une expression renvoyant à une circonstance heureuse de portée mondiale. Seddik Benyahia, alors ministre des Affaires étrangères, venait de conclure avec succès la libération des otages américains détenus par les Iraniens. On est en 1981, à l'aéroport Houari-Boumediene, Lekhediri alors chargé de parlementer avec ces derniers, qui venaient d'arriver à bord de l'avion avec les otages, déclarait à la presse à l'issue de cette entrevue exceptionnelle : «J'ai parlé à l'avion» suscitant, ainsi, des commentaires populaires sur ce lapsus, plein d'humour, et resté célèbre. L'homme était resté au FLN, en montrant des dispositions à soutenir son aile progressiste incarnée par Ali Benflis. Aussi, l'une de ses dernières sorties politiques, du reste qui date de l'été 2003, a-t-elle consisté à dénoncer l'attitude de ceux qui rejetaient le 8e congrès de ce parti.