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Mortelle tasse de café
Assassinat
Publié dans Le Midi Libre le 30 - 11 - 2011

Salim n'avait pas l'habitude de manger dehors mais ce jour-là, il avait tellement faim qu'il entra dans le premier restaurant qu'il trouva sur son chemin. C'était à Kouba, en 2008.
Après avoir bien mangé, il sortit une cigarette et, d'un signe de la main, appela le serveur qui arriva aussitôt.
- A votre service, mon frère.
- Une tasse de café bien «serré».
- Ah ! Non, mon frère, nous ne servons pas de café.
- Vous ne servez pas de café, s'étonna le fonctionnaire de 35 ans ? Comment un établissement où l'on mange si bien ne sert pas de café ?
- C'est, hélas ! la réalité.
- Pourquoi ?
- S'il vous plaît, mon travail consiste à servir les clients et non à répondre à leurs questions. Excusez-moi, j'ai du travail.
Le patron qui se trouvait devant la porte, derrière une caisse, remarqua la brève discussion entre son serveur et Salim et ne manqua pas de relever que tous les deux avaient eu l'air d'être irrités. Il se leva et s'approcha du serveur qui avait commencé à débarrasser une table se trouvant au fond de la salle.
- Des problèmes, Rabah ?
- Non. Ce type voulait une tasse de café et je lui ai dit que nous n'en servions pas.
- Mais tu es fou, Rabah ! Combien de fois ne t'avais-je dit qu'avant de répondre par la négative à un client il faut d'abord être sûr qu'il n'y aucun moyen de répondre positivement à sa demande. Il veut une tasse de café ? Eh bien, va la chercher… Il y a un café juste à côté…
- Je sais qu'il y a un café à deux pas d'ici… mais pourquoi n'est-ce pas à lui d'y aller ?
- Parce que lui, il est client et le client est roi ! S'il est satisfait de notre service, il reviendra sinon même si seul notre restaurant est ouvert, il préférera mourir de faim plutôt que d'y entrer !
- Mais…
- Allez, Rabah… va lui chercher une tasse de café.
Avant même que le jeune serveur n'ait fait part de sa disponibilité à ramener une tasse de café de l'extérieur de l'établissement, le patron s'approcha de Salim et lui dit :
- Juste un peu de patience, mon frère, nous allons vous ramener une tasse de café… J'ai envoyé le serveur vous en chercher.
- Mais pourquoi ne servez-vous pas de café... Beaucoup de gens aiment en prendre après les repas…
- Euh…je …c'est vrai…Euh…comment vous dire… notre cafetière est tombée en panne… Elle est chez un réparateur depuis deux mois. Le réparateur n'arrive pas à trouver sur le marché la pièce qui lui manque.
A la manière dont le patron avait cherché ses mots, il était clair qu'il avait menti.
- Il y en a qui ne peuvent savourer un repas qu'après l'avoir fait suivre d'une tasse de café et d'une cigarette, fit remarquer Salim.
- Je vois que vous n'avez pas allumé votre cigarette…
- Bien sûr, j'attends ma tasse de café… Et tant que je ne l'ai pas bue, c'est comme si je n'avais pas déjeuné.
- Je vous comprends. Votre café arrivera dans un petit moment.
- Cela m'étonnerait parce que votre serveur est toujours là.
Le patron se retourna, vit le serveur débarrassant une autre table et il se dirigea vers lui.
- Rabah…qu'est-ce qui te prends ? Ramène une tasse de café !
- Ce n'est pas mon travail…
- Si tu ne ramènes pas cette tasse de café, tu es renvoyé sur le champ.
Rabah émit un soupir de lassitude, toisa Salim puis oublia son amour-propre et décida de ramener la maudite tasse de café.
De son côté, Salim décida de ne plus rester un seul instant dans le restaurant. Sa tasse de café, il la prendrait dans un café… Il se leva et s'approcha de la caisse pour payer.
Le patron en le voyant, prit un air catastrophé comme si on venait de lui annoncer l'imminence de la fin du monde :
- Oh ! Mon frère, vous partez ? Votre café va arriver dans quelques petites secondes…
- C'est bon…je vais le boire ailleurs, mon café…
- Je suis vraiment navré…Je ne sais pas quoi vous dire…
- Alors ne dites rien…
Salim paya et s'en alla.
Au moment où il allait entrer dans le café, il vit Rabah en sortir avec une tasse.
- Oh ! Monsieur, et votre café ?
Salim ignora le serveur. Pis ; il lui aurait tenu des propos encore plus vexatoires que le fait de lui ramener une tasse de café. Rabah vit alors rouge et sortit d'une poche de sa veste de serveur un couteau ramassé sur une table et qu'il n'avait pas eu le temps de déposer à la cuisine et donna plusieurs coups à Salim qui s'effondra.
Pendant qu'il était transporté d'urgence à l'hôpital de Kouba, Rabah se faisait arrêter.
Quelques minutes plus tard, il apprit que le jeune client qui avait fait toute une histoire pour une tasse de café, avait rendu l'âme des suites de ses blessures.
Trois ans plus tard, la cour d'Alger s'est prononcée, tout récemment, sur cette affaire. Rabah a été condamné à 5 ans de prison ferme après délibérations. Auparavant, le procureur avait requis la perpétuité.
Salim n'avait pas l'habitude de manger dehors mais ce jour-là, il avait tellement faim qu'il entra dans le premier restaurant qu'il trouva sur son chemin. C'était à Kouba, en 2008.
Après avoir bien mangé, il sortit une cigarette et, d'un signe de la main, appela le serveur qui arriva aussitôt.
- A votre service, mon frère.
- Une tasse de café bien «serré».
- Ah ! Non, mon frère, nous ne servons pas de café.
- Vous ne servez pas de café, s'étonna le fonctionnaire de 35 ans ? Comment un établissement où l'on mange si bien ne sert pas de café ?
- C'est, hélas ! la réalité.
- Pourquoi ?
- S'il vous plaît, mon travail consiste à servir les clients et non à répondre à leurs questions. Excusez-moi, j'ai du travail.
Le patron qui se trouvait devant la porte, derrière une caisse, remarqua la brève discussion entre son serveur et Salim et ne manqua pas de relever que tous les deux avaient eu l'air d'être irrités. Il se leva et s'approcha du serveur qui avait commencé à débarrasser une table se trouvant au fond de la salle.
- Des problèmes, Rabah ?
- Non. Ce type voulait une tasse de café et je lui ai dit que nous n'en servions pas.
- Mais tu es fou, Rabah ! Combien de fois ne t'avais-je dit qu'avant de répondre par la négative à un client il faut d'abord être sûr qu'il n'y aucun moyen de répondre positivement à sa demande. Il veut une tasse de café ? Eh bien, va la chercher… Il y a un café juste à côté…
- Je sais qu'il y a un café à deux pas d'ici… mais pourquoi n'est-ce pas à lui d'y aller ?
- Parce que lui, il est client et le client est roi ! S'il est satisfait de notre service, il reviendra sinon même si seul notre restaurant est ouvert, il préférera mourir de faim plutôt que d'y entrer !
- Mais…
- Allez, Rabah… va lui chercher une tasse de café.
Avant même que le jeune serveur n'ait fait part de sa disponibilité à ramener une tasse de café de l'extérieur de l'établissement, le patron s'approcha de Salim et lui dit :
- Juste un peu de patience, mon frère, nous allons vous ramener une tasse de café… J'ai envoyé le serveur vous en chercher.
- Mais pourquoi ne servez-vous pas de café... Beaucoup de gens aiment en prendre après les repas…
- Euh…je …c'est vrai…Euh…comment vous dire… notre cafetière est tombée en panne… Elle est chez un réparateur depuis deux mois. Le réparateur n'arrive pas à trouver sur le marché la pièce qui lui manque.
A la manière dont le patron avait cherché ses mots, il était clair qu'il avait menti.
- Il y en a qui ne peuvent savourer un repas qu'après l'avoir fait suivre d'une tasse de café et d'une cigarette, fit remarquer Salim.
- Je vois que vous n'avez pas allumé votre cigarette…
- Bien sûr, j'attends ma tasse de café… Et tant que je ne l'ai pas bue, c'est comme si je n'avais pas déjeuné.
- Je vous comprends. Votre café arrivera dans un petit moment.
- Cela m'étonnerait parce que votre serveur est toujours là.
Le patron se retourna, vit le serveur débarrassant une autre table et il se dirigea vers lui.
- Rabah…qu'est-ce qui te prends ? Ramène une tasse de café !
- Ce n'est pas mon travail…
- Si tu ne ramènes pas cette tasse de café, tu es renvoyé sur le champ.
Rabah émit un soupir de lassitude, toisa Salim puis oublia son amour-propre et décida de ramener la maudite tasse de café.
De son côté, Salim décida de ne plus rester un seul instant dans le restaurant. Sa tasse de café, il la prendrait dans un café… Il se leva et s'approcha de la caisse pour payer.
Le patron en le voyant, prit un air catastrophé comme si on venait de lui annoncer l'imminence de la fin du monde :
- Oh ! Mon frère, vous partez ? Votre café va arriver dans quelques petites secondes…
- C'est bon…je vais le boire ailleurs, mon café…
- Je suis vraiment navré…Je ne sais pas quoi vous dire…
- Alors ne dites rien…
Salim paya et s'en alla.
Au moment où il allait entrer dans le café, il vit Rabah en sortir avec une tasse.
- Oh ! Monsieur, et votre café ?
Salim ignora le serveur. Pis ; il lui aurait tenu des propos encore plus vexatoires que le fait de lui ramener une tasse de café. Rabah vit alors rouge et sortit d'une poche de sa veste de serveur un couteau ramassé sur une table et qu'il n'avait pas eu le temps de déposer à la cuisine et donna plusieurs coups à Salim qui s'effondra.
Pendant qu'il était transporté d'urgence à l'hôpital de Kouba, Rabah se faisait arrêter.
Quelques minutes plus tard, il apprit que le jeune client qui avait fait toute une histoire pour une tasse de café, avait rendu l'âme des suites de ses blessures.
Trois ans plus tard, la cour d'Alger s'est prononcée, tout récemment, sur cette affaire. Rabah a été condamné à 5 ans de prison ferme après délibérations. Auparavant, le procureur avait requis la perpétuité.


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