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Quand l'Algérie était dans la rue
Glorieuses journées de décembre
Publié dans Le Midi Libre le 11 - 12 - 2011

Les évènements historiques de décembre 1960 allaient secouer les consciences d'un saut collectif à travers le temps. Pour eux cela ne devait pas être un jour comme les autres. Ce fut un jour de salut, le peuple se mettait en marche.
Les évènements historiques de décembre 1960 allaient secouer les consciences d'un saut collectif à travers le temps. Pour eux cela ne devait pas être un jour comme les autres. Ce fut un jour de salut, le peuple se mettait en marche.
Debout enfants d'Algérie, oui, ils étaient tous debouts ce mois de décembre sortant des entrailles d'une Algérie en révolte. Ils déferlaient sur leur propre terre longtemps, trop longtemps violée par des pas étrangers. Les évènements de Décembre 1960 sont indéniablement les plus marquants de l'Histoire de la Révolution algérienne pour avoir réussi à forcer l'histoire officielle de la France.
Ces enfants de Décembre ont joué un rôle certes prépondérant, mais unique dans un mouvement porteur d'espoir pour la révolution en marche. Tout un peuple a déferlé avec eux dans les rues défiant les troupes coloniales. Une jeunesse qui, pour la liberté a vécu dans sa chair et dans son cœur ce douloureux évènement.
Debout enfants d'Algérie
En ce 11 décembre par un matin pluvieux, des milliers d'Algériennes et d'Algériens se mettent en marche dans la rue avec des gourdins des barres en fer. Ils descendent du Clos Salembier, de Birmandreïs par le Ravin de la femme sauvage du Vieux Kouba. En tête des jeunes filles lancent des youyous, la foule clame « On ne se taira plus ». Ce peuple longtemps réduit au silence se lança, les mains nues, en cette sixième année de la lutte armée dans une bataille qui allait être décisive.
Ce dimanche 11 décembre des milliers de manifestants prennent d'assaut la rue. Les drapeaux de l'Algérie, confectionnés en cachette par des petites mains, furent déployés au grand jour sous les youyous stridents. « Un souffle nouveau allait revivifier la Révolution, la jonction entre le combat des maquis et l'intervention massive du peuple devait précipiter la solution et arracher l'Indépendance » écrivait Mohamed Teguia dans son livre L'Algérie en guerre.
Ce mouvement de rue, comme troisième front devait sonner le glas du colonialisme. Le spectacle inimaginable dans une capitale surveillée, quadrillée où le moindre soupçon avec une attache ou une connivence conduisait tout de go un homme à la torture. Mais ce jour-là rien ne pouvait arrêter la machine en marche, la peur remisée, les manifestants s'en prennent aux magasins, incendient. La riposte ne se fait pas attendre, les « Ultras » de l'Algérie française tirent dans la foule, s'attaquent aux Algériens isolés qu'ils rencontrent et les lynchent sur place. Mais la tempête s'élève dans le sang des manifestants qui, drapeaux vert et blanc au croissant rouge déployés, brandissent des pancartes sur lesquelles sont écrites « Algérie algérienne » « Algérie indépendante »
« Libérez Ben Bella » « Lagaillarde au poteau ». Au premier rang des jeunes lèvent le poing. Devant ce déferlement, les CRS sont stupéfiés. Le spectacle est identique à Bab El-Oued. Les CRS cernent les quartiers « musulmans ». Les fusillades sont meurtrières. Les parachutistes sont venus à la rescousse, le 18e RPC ouvre le feu à l'arme automatique pour
« nettoyer » les quartiers en rébellion. Le nombre exact de morts ne sera jamais conniu, des morts enterrés sous les
youyous. Cependant le sang répandu n'aura pas eu raison du découragement, désormais les Algériens ne se tairont plus. L'édition du Parisien libéré du 12 décembre 60 dans sa page intérieure montrait la photo d'un enfant arborant les couleurs nationales. Cette photo portait la légende : « Comment appelle-t-on Gavroche en arabe ? » Hocine Hamouni chercheur et aussi acteur des manifestations du 11 Décembre fera le commentaire suivant : « Un Gavroche algérien, c'est Saliha Ouatiki de Belcourt, Farid Maghraoui de Salembier ou encore de l'enfant anonyme tombées sous les balles assassines des suppôts de la bêtise humaine »
Aujourd'hui, 52 ans après Hocine Hamouni se rappelle d'eux comme si c'était hier « Dieu que le temps a passé Reposez en paix mes amis vous êtes les martyrs de la Révolution vous êtes les bourgeons éternels ».
Sources : L'Algérie en guerre de Mohamed Teguia
Hocine Hamouma, chercheur
Fondation du 8-Mai-45
Debout enfants d'Algérie, oui, ils étaient tous debouts ce mois de décembre sortant des entrailles d'une Algérie en révolte. Ils déferlaient sur leur propre terre longtemps, trop longtemps violée par des pas étrangers. Les évènements de Décembre 1960 sont indéniablement les plus marquants de l'Histoire de la Révolution algérienne pour avoir réussi à forcer l'histoire officielle de la France.
Ces enfants de Décembre ont joué un rôle certes prépondérant, mais unique dans un mouvement porteur d'espoir pour la révolution en marche. Tout un peuple a déferlé avec eux dans les rues défiant les troupes coloniales. Une jeunesse qui, pour la liberté a vécu dans sa chair et dans son cœur ce douloureux évènement.
Debout enfants d'Algérie
En ce 11 décembre par un matin pluvieux, des milliers d'Algériennes et d'Algériens se mettent en marche dans la rue avec des gourdins des barres en fer. Ils descendent du Clos Salembier, de Birmandreïs par le Ravin de la femme sauvage du Vieux Kouba. En tête des jeunes filles lancent des youyous, la foule clame « On ne se taira plus ». Ce peuple longtemps réduit au silence se lança, les mains nues, en cette sixième année de la lutte armée dans une bataille qui allait être décisive.
Ce dimanche 11 décembre des milliers de manifestants prennent d'assaut la rue. Les drapeaux de l'Algérie, confectionnés en cachette par des petites mains, furent déployés au grand jour sous les youyous stridents. « Un souffle nouveau allait revivifier la Révolution, la jonction entre le combat des maquis et l'intervention massive du peuple devait précipiter la solution et arracher l'Indépendance » écrivait Mohamed Teguia dans son livre L'Algérie en guerre.
Ce mouvement de rue, comme troisième front devait sonner le glas du colonialisme. Le spectacle inimaginable dans une capitale surveillée, quadrillée où le moindre soupçon avec une attache ou une connivence conduisait tout de go un homme à la torture. Mais ce jour-là rien ne pouvait arrêter la machine en marche, la peur remisée, les manifestants s'en prennent aux magasins, incendient. La riposte ne se fait pas attendre, les « Ultras » de l'Algérie française tirent dans la foule, s'attaquent aux Algériens isolés qu'ils rencontrent et les lynchent sur place. Mais la tempête s'élève dans le sang des manifestants qui, drapeaux vert et blanc au croissant rouge déployés, brandissent des pancartes sur lesquelles sont écrites « Algérie algérienne » « Algérie indépendante »
« Libérez Ben Bella » « Lagaillarde au poteau ». Au premier rang des jeunes lèvent le poing. Devant ce déferlement, les CRS sont stupéfiés. Le spectacle est identique à Bab El-Oued. Les CRS cernent les quartiers « musulmans ». Les fusillades sont meurtrières. Les parachutistes sont venus à la rescousse, le 18e RPC ouvre le feu à l'arme automatique pour
« nettoyer » les quartiers en rébellion. Le nombre exact de morts ne sera jamais conniu, des morts enterrés sous les
youyous. Cependant le sang répandu n'aura pas eu raison du découragement, désormais les Algériens ne se tairont plus. L'édition du Parisien libéré du 12 décembre 60 dans sa page intérieure montrait la photo d'un enfant arborant les couleurs nationales. Cette photo portait la légende : « Comment appelle-t-on Gavroche en arabe ? » Hocine Hamouni chercheur et aussi acteur des manifestations du 11 Décembre fera le commentaire suivant : « Un Gavroche algérien, c'est Saliha Ouatiki de Belcourt, Farid Maghraoui de Salembier ou encore de l'enfant anonyme tombées sous les balles assassines des suppôts de la bêtise humaine »
Aujourd'hui, 52 ans après Hocine Hamouni se rappelle d'eux comme si c'était hier « Dieu que le temps a passé Reposez en paix mes amis vous êtes les martyrs de la Révolution vous êtes les bourgeons éternels ».
Sources : L'Algérie en guerre de Mohamed Teguia
Hocine Hamouma, chercheur
Fondation du 8-Mai-45


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