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A l'heure où les grandes puissances tiennentle crachoir pour préconiser les négociations
Mali, Chronique d'une guerre sale déssinée au profit des "autres"
Publié dans Le Midi Libre le 10 - 12 - 2012

A l'ombre des bruits et des caméras se tiennent les ententes sur cette guerre par des lobbys puissants, ceux qui détiennent et produisent les armes, les mêmes grandes puissances qui demandent des pourparlers. L'Onu doit se prononcer sur une intervention militaire au Mali. Le sujet a fait couler beaucoup d'encre et tenu en haleine plus d'un et d'une. Il en va de même des partenaires tant africains qu'extra-africains sur cette intervention. A prendre par la question binaire d'un oui ou non de cette intervention le sujet ou la question parait des plus simples. Il suffira pour cela que Ban Ki-moon le premier policier du monde donne le sifflet de départ pour que les troupes se mettent en route. Toutefois le sujet est plus complexe et l'intervention des plus ardues.
A l'ombre des bruits et des caméras se tiennent les ententes sur cette guerre par des lobbys puissants, ceux qui détiennent et produisent les armes, les mêmes grandes puissances qui demandent des pourparlers. L'Onu doit se prononcer sur une intervention militaire au Mali. Le sujet a fait couler beaucoup d'encre et tenu en haleine plus d'un et d'une. Il en va de même des partenaires tant africains qu'extra-africains sur cette intervention. A prendre par la question binaire d'un oui ou non de cette intervention le sujet ou la question parait des plus simples. Il suffira pour cela que Ban Ki-moon le premier policier du monde donne le sifflet de départ pour que les troupes se mettent en route. Toutefois le sujet est plus complexe et l'intervention des plus ardues.
Comme à chaque décision de va-t-en guerre, il y a deux camps diamétralement opposés dans leur optique qui s'affrontent et s'échangent des politesses pour tenter d'avoir l'ascendant et par là-même gagner sa cause. Sur la question malienne, les deux camps sont là et les propos aussi. Autant dire le décor est planté : côté cour, les protagonistes débattent sur le pourquoi et le comment de cette intervention, et côté jardin, les Maliens sont otages d'une crise et d'une emprise qu'ils n'imaginaient pas. Reste à savoir pourquoi tant de temps depuis le putsch de mars dernier dans ce pays et l'enlisement de son Nord dans un bourbier islamiste n'a-t-il pas suscité autant de réactions et surtout d'actions concrètes comme on l'a vu précédemment dans certains pays et conflits, à l'instar d'Haïti où une opération chirurgicale a été menée par des boys durant la décennie passée pour extraire Taylor face à la gronde populaire ? L'île était-elle plus proche des Etats-Unis que le Mali ? Rien de cela ! Pour mieux saisir le dossier malien, il faut remonter à la source ivoirienne.
L'intervention de l'Otan sous la houlette française et britannique avec la bénédiction US en Libye n'a pas été sans conséquences dans la région sahélo- sahélienne. La conséquence la plus corsée a été la fuite des armes lourdes vers le sous-continent et la création du Malistan. Si ce risque a toujours été soulevé par certains pays comme l'Algérie au plus fort de la guerre en Libye, il est resté lettre morte auprès des places internationales, dont certaines, à l'instar de Paris, New York Londres, Rome ou encore Doha, pour ne citer que celles-ci, avec le concours des forces transatlantiques, n'ont pas hésité à détourner la convention onusienne qui leur a autorisé de parcourir le ciel libyen pour le défigurer, l'embraser et, enfin, atterrir et faire de l'antique cyrénaïque une bouche de l'enfer puis traquer et tuer, de la façon la plus barbare, El Gueddafi, en faisant fi de toutes réserves et lois. L'opération à bourse déliée a coûté rien qu'au couple franco-britannique bonbon. Pour le gouvernement de sa majesté, et selon Francis Tusa, directeur de la rédaction du magazine britannique Defense Analysis, ce conflit se serait chiffré dans des calculs sous-éstimés à environs 850 millions et 1,75 milliard de livres sterlings (soit entre 981 millions et 2 milliards d'euros). Ce bilan est non exhaustif puisque cet expert a arrêté ses chiffres à la fin du mois d'août 2011 et les forces britanniques (comme les forces françaises) sont toujours présentes sur le terrain pour chaperonner le Conseil national de transition (CNT) libyen. Pour le côté français, la facture est toute aussi salée ; elle se chiffre à plusieurs milliards d'euros. Pour faire la guerre dans ce pays, la France a fanfaronné avec 8 Rafale et 4 Mirage 2000. En ayant en tête que le prix d'une heure de vol d'un Rafale est de 40.000 euros et entre 15 et 30.000 euros de l'heure pour les autres avions que le porte-avions Charles-de-Gaulle, à lui seul, coûte 50.000 euros par heure d'intervention et un sous-marin 10.000 euros par heure. Faites vos jeux, les comptes sont énormes. A la base, ces deux pays avaient avancé d'autres chiffres. Du côté français, quelque 300 millions d'euros. Faut-il rappeler aussi qu'au moment des faits, la banqueroute financière à la City et au Palais Brogniart les indices financiers ne cessaient de jouer au yoyo passant tantôt au vert tantôt au rouge avec une prévalence pour la couleur du sang. Pour le Mali, l'envoi d'une force militaire africaine de 3.300 soldats, pour une durée d'un an et soutenue logistiquement par des pays occidentaux, est estimé à près de 500 millions de dollars. Par rapport à la Libye, la guerre au nord-mali ne coûtera que des broutilles avec cependant une différence criarde entres les ressources des deux pays. Si la Libye gorge de fioul, le Mali l'est à moindre mesure. Toutefois, ce pays possède ses propres richesses.Dans une interview accordée au quotidien de l'Hexagone Le Monde, Benjamin Augé, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales (IFRI) et rédacteur en chef adjoint d'Africa Energy Intelligence revient sur les ressources de ce pays. S'agissant du fioul, ce chercheur est convaincu. A l'heure actuelle, nul ne saurait se prononcer sur les capacités de ce pays sans explorer le sol qui s'étend sur des centaines de milliers de kilomètres carrés. Le pays souffre de son enclavement. Ce qui rend moins attrayant les forages et les explorations.
Les ressources du Mali
Pour ce chercheur, même si la région nord du pays est des plus prometteuses, notamment du côté du bassin du Taoudenni, lequel est frontalier à l'Algérie et la Mauritanie, celle-ci, en réalisant des forages par Total en 2009-2010 sur son bassin à elle, a suscité intérêt du côté malien qui n'est pas allé plus loin. Le chercheur explique ce manque d'engouement par l'enclavement du pays qui détourne l'attention des multinationales au profit des poches de fioul de la Guinée plus facilement extractibles, d'une part, et par la prépondérance des mines d'or au Mali qui attirent forcément les orpailleurs que les chercheurs de pétrole. Ainsi qu'il s'agisse des bassins de Taoudenni de graben de Gao, du Tamesna et des Iullemeden et celui de Nara (proche de Mopti). Pour chacun, on est loin de l'étape du forage. Le pays souffre de son enclavement. Pour l'or, en revanche, le Mali est l'un des premiers producteurs du continent. Vu sous angle, le pays brille de tout feu. C'est le troisième pays africain producteurs d'or, après l'Afrique du Sud et le Ghana. L'éxploitation minière est des plus juteuses. Au Mali, il existe huit mines en exploitation. Elles sont principalement situées dans les régions de Kayes (Kadiolo, Yatela, Loulo et Tabacoto) et de Sikasso (Morila, Kalana, Syama et Kodiéran). De 2007 à 2011, cette rente a représenté la première source d'exportation. En 2008, les revenus de l'or se sont chiffrés à hauteur de 8% du PIB et 80,7% des recettes de l'exportation. Toutefois, l'éxploitation aurifère ne profite pas aux Maliens et pour cause, ces mines en terme de parts d'actions sont majoritairement détenues par des sociétés étrangères. En termes d'illustration, les sociétés Anglogold Ashanti Rangold détiennent chacune 40% de la mine d'or de Morila. Pour ce qu est de la mine de Yatela, la première société détient 20% pour Yatela, et la seconde 40%. Angold Ashanti s'est ratrapée sur Rangold en accaparant 38% des parts pour la mine de Sadiola. Pour sa part, Bamako n'empohe que 20% à Morila, 20% à Yatela et 18% à Sadiola. Sur ce dernier site aurifère, une autre soiété, en l'occurrence amgold, profite avec un taux de 38% contre 18% pour Bamako. Même appat du gain et part de lion pour la société Avion Ressources qui raffle la mise sur le site Tabacoto avec 80% contre 20% pour l'Etat malien. Avnel Gold bénéficie aussi de 80% à Kalana et l'Etat malien 20%. Même constat pour la mine d'or de Syama de laquelle l'entreprise Resolute Mining Limited empoche 80% des revenus contre 20% pour Bamako. Pour ce qui est de la mine Kodiéran, la société Pearl Gold possède 25% des parts, tandis que Bamako ne prend que 20% des revenus. Le décompte est amer mais il y a pire aussi : ces sociétés n'investissent pas dans d'autres secteurs au Mali. Face à l'envolée du prix de l'once et l'état actuel des finances maliennes, il est clair que l'exploitation continue de ce côté africain dans le silence et la complicité tacite des grandes puissances qui embourbées dans leurs soucis économiques ont trouvé une alternative à la déroute bancaire via l'industrie des armes et dans son sillage celle des médicaments et de l'eau. Avant le 21 mars (date du putsch), l'économie malienne n'affichait pas la bonne santé financière. En 2011, la croissance réelle s'est repliée à 1.1%. Le repliement de la production agricole suivi de l'envolée des cours des produits alimentaires des guerres et en Côte d'Ivoire. En tant que région sahélo-sahélienne aux portes de deux pays africains rudement éprouvés par des guerres qui ont étêté leur pouvoir, il devenait presque probant que le Mali se transforme en base arrière des islamistes déjà présents sur le terrain. Pour les autres pays la garde était bien tenues et don parée à l'émergence du terrorisme à l'instar du Niger ou de la Mauritanie .La France entant que pays qui détient ses intérêts dans ces contrées gardait la surveillance haute. Pour l'Algérie, le combat de longue haleine contre la bête terroriste a déjà anticipé les événements ; pour le Mali la donne est différente. L'économie malienne repose sur deux axes, à savoir l'or et le coton. Ils représentent, à eux seuls, 30% du PIB malien. Au Mali, rien que pour 2012 est prévu une production de 12 tonnes d'or. Bamako en tant que pouvoir central ne détient que 20% des revenus de ces mines, les autorités n'ont eu de cesse de céder de nouveaux gisements aux entrepreneurs privés. S'agissant du coton, la campagne agricole 2012-2013 prévoit 600.000 tonnes de coton graine et 2,5 millions de tonnes de céréales, d'après les chiffres de la Compagnie malienne du développement des textiles.
Pour le côté nord du pays dominé déjà par les islamistes, la contrebande de l'alcool, du tabac et de la prostitution est légion. De plus, et depuis mars dernier, les observateurs notent l'ouverture du marché de l'informel aux abords des frontières sénégalaise, mauritaniènne et algérienne en marché parallèle. De fait, la zone sahélienne, qui s'étale sur une superficie de 4 millions de km2, représente le Malistan. C'est donc le point de chute des islamistes radicaux du sud du Niger, du Tchad et du nord du Nigeria. Selon les observateurs de la région, si le Mali ne dit parle pas aux IDE, en revanche, Tessalit attise la convoitise. Située dans la région de Kidal, elle constitue un site stratégique : elle donne pignon sur le gaz et le pétrole, l'or et l'uranium que possèdent les sous-sols algérien, libyen, nigérien et malien. De plus, le site de Tessalit représenterait, selon la même source, la lucarne par laquelle la stratégie atlantiste compte freiner la montée en puissance chinoise.
Comme à chaque décision de va-t-en guerre, il y a deux camps diamétralement opposés dans leur optique qui s'affrontent et s'échangent des politesses pour tenter d'avoir l'ascendant et par là-même gagner sa cause. Sur la question malienne, les deux camps sont là et les propos aussi. Autant dire le décor est planté : côté cour, les protagonistes débattent sur le pourquoi et le comment de cette intervention, et côté jardin, les Maliens sont otages d'une crise et d'une emprise qu'ils n'imaginaient pas. Reste à savoir pourquoi tant de temps depuis le putsch de mars dernier dans ce pays et l'enlisement de son Nord dans un bourbier islamiste n'a-t-il pas suscité autant de réactions et surtout d'actions concrètes comme on l'a vu précédemment dans certains pays et conflits, à l'instar d'Haïti où une opération chirurgicale a été menée par des boys durant la décennie passée pour extraire Taylor face à la gronde populaire ? L'île était-elle plus proche des Etats-Unis que le Mali ? Rien de cela ! Pour mieux saisir le dossier malien, il faut remonter à la source ivoirienne.
L'intervention de l'Otan sous la houlette française et britannique avec la bénédiction US en Libye n'a pas été sans conséquences dans la région sahélo- sahélienne. La conséquence la plus corsée a été la fuite des armes lourdes vers le sous-continent et la création du Malistan. Si ce risque a toujours été soulevé par certains pays comme l'Algérie au plus fort de la guerre en Libye, il est resté lettre morte auprès des places internationales, dont certaines, à l'instar de Paris, New York Londres, Rome ou encore Doha, pour ne citer que celles-ci, avec le concours des forces transatlantiques, n'ont pas hésité à détourner la convention onusienne qui leur a autorisé de parcourir le ciel libyen pour le défigurer, l'embraser et, enfin, atterrir et faire de l'antique cyrénaïque une bouche de l'enfer puis traquer et tuer, de la façon la plus barbare, El Gueddafi, en faisant fi de toutes réserves et lois. L'opération à bourse déliée a coûté rien qu'au couple franco-britannique bonbon. Pour le gouvernement de sa majesté, et selon Francis Tusa, directeur de la rédaction du magazine britannique Defense Analysis, ce conflit se serait chiffré dans des calculs sous-éstimés à environs 850 millions et 1,75 milliard de livres sterlings (soit entre 981 millions et 2 milliards d'euros). Ce bilan est non exhaustif puisque cet expert a arrêté ses chiffres à la fin du mois d'août 2011 et les forces britanniques (comme les forces françaises) sont toujours présentes sur le terrain pour chaperonner le Conseil national de transition (CNT) libyen. Pour le côté français, la facture est toute aussi salée ; elle se chiffre à plusieurs milliards d'euros. Pour faire la guerre dans ce pays, la France a fanfaronné avec 8 Rafale et 4 Mirage 2000. En ayant en tête que le prix d'une heure de vol d'un Rafale est de 40.000 euros et entre 15 et 30.000 euros de l'heure pour les autres avions que le porte-avions Charles-de-Gaulle, à lui seul, coûte 50.000 euros par heure d'intervention et un sous-marin 10.000 euros par heure. Faites vos jeux, les comptes sont énormes. A la base, ces deux pays avaient avancé d'autres chiffres. Du côté français, quelque 300 millions d'euros. Faut-il rappeler aussi qu'au moment des faits, la banqueroute financière à la City et au Palais Brogniart les indices financiers ne cessaient de jouer au yoyo passant tantôt au vert tantôt au rouge avec une prévalence pour la couleur du sang. Pour le Mali, l'envoi d'une force militaire africaine de 3.300 soldats, pour une durée d'un an et soutenue logistiquement par des pays occidentaux, est estimé à près de 500 millions de dollars. Par rapport à la Libye, la guerre au nord-mali ne coûtera que des broutilles avec cependant une différence criarde entres les ressources des deux pays. Si la Libye gorge de fioul, le Mali l'est à moindre mesure. Toutefois, ce pays possède ses propres richesses.Dans une interview accordée au quotidien de l'Hexagone Le Monde, Benjamin Augé, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales (IFRI) et rédacteur en chef adjoint d'Africa Energy Intelligence revient sur les ressources de ce pays. S'agissant du fioul, ce chercheur est convaincu. A l'heure actuelle, nul ne saurait se prononcer sur les capacités de ce pays sans explorer le sol qui s'étend sur des centaines de milliers de kilomètres carrés. Le pays souffre de son enclavement. Ce qui rend moins attrayant les forages et les explorations.
Les ressources du Mali
Pour ce chercheur, même si la région nord du pays est des plus prometteuses, notamment du côté du bassin du Taoudenni, lequel est frontalier à l'Algérie et la Mauritanie, celle-ci, en réalisant des forages par Total en 2009-2010 sur son bassin à elle, a suscité intérêt du côté malien qui n'est pas allé plus loin. Le chercheur explique ce manque d'engouement par l'enclavement du pays qui détourne l'attention des multinationales au profit des poches de fioul de la Guinée plus facilement extractibles, d'une part, et par la prépondérance des mines d'or au Mali qui attirent forcément les orpailleurs que les chercheurs de pétrole. Ainsi qu'il s'agisse des bassins de Taoudenni de graben de Gao, du Tamesna et des Iullemeden et celui de Nara (proche de Mopti). Pour chacun, on est loin de l'étape du forage. Le pays souffre de son enclavement. Pour l'or, en revanche, le Mali est l'un des premiers producteurs du continent. Vu sous angle, le pays brille de tout feu. C'est le troisième pays africain producteurs d'or, après l'Afrique du Sud et le Ghana. L'éxploitation minière est des plus juteuses. Au Mali, il existe huit mines en exploitation. Elles sont principalement situées dans les régions de Kayes (Kadiolo, Yatela, Loulo et Tabacoto) et de Sikasso (Morila, Kalana, Syama et Kodiéran). De 2007 à 2011, cette rente a représenté la première source d'exportation. En 2008, les revenus de l'or se sont chiffrés à hauteur de 8% du PIB et 80,7% des recettes de l'exportation. Toutefois, l'éxploitation aurifère ne profite pas aux Maliens et pour cause, ces mines en terme de parts d'actions sont majoritairement détenues par des sociétés étrangères. En termes d'illustration, les sociétés Anglogold Ashanti Rangold détiennent chacune 40% de la mine d'or de Morila. Pour ce qu est de la mine de Yatela, la première société détient 20% pour Yatela, et la seconde 40%. Angold Ashanti s'est ratrapée sur Rangold en accaparant 38% des parts pour la mine de Sadiola. Pour sa part, Bamako n'empohe que 20% à Morila, 20% à Yatela et 18% à Sadiola. Sur ce dernier site aurifère, une autre soiété, en l'occurrence amgold, profite avec un taux de 38% contre 18% pour Bamako. Même appat du gain et part de lion pour la société Avion Ressources qui raffle la mise sur le site Tabacoto avec 80% contre 20% pour l'Etat malien. Avnel Gold bénéficie aussi de 80% à Kalana et l'Etat malien 20%. Même constat pour la mine d'or de Syama de laquelle l'entreprise Resolute Mining Limited empoche 80% des revenus contre 20% pour Bamako. Pour ce qui est de la mine Kodiéran, la société Pearl Gold possède 25% des parts, tandis que Bamako ne prend que 20% des revenus. Le décompte est amer mais il y a pire aussi : ces sociétés n'investissent pas dans d'autres secteurs au Mali. Face à l'envolée du prix de l'once et l'état actuel des finances maliennes, il est clair que l'exploitation continue de ce côté africain dans le silence et la complicité tacite des grandes puissances qui embourbées dans leurs soucis économiques ont trouvé une alternative à la déroute bancaire via l'industrie des armes et dans son sillage celle des médicaments et de l'eau. Avant le 21 mars (date du putsch), l'économie malienne n'affichait pas la bonne santé financière. En 2011, la croissance réelle s'est repliée à 1.1%. Le repliement de la production agricole suivi de l'envolée des cours des produits alimentaires des guerres et en Côte d'Ivoire. En tant que région sahélo-sahélienne aux portes de deux pays africains rudement éprouvés par des guerres qui ont étêté leur pouvoir, il devenait presque probant que le Mali se transforme en base arrière des islamistes déjà présents sur le terrain. Pour les autres pays la garde était bien tenues et don parée à l'émergence du terrorisme à l'instar du Niger ou de la Mauritanie .La France entant que pays qui détient ses intérêts dans ces contrées gardait la surveillance haute. Pour l'Algérie, le combat de longue haleine contre la bête terroriste a déjà anticipé les événements ; pour le Mali la donne est différente. L'économie malienne repose sur deux axes, à savoir l'or et le coton. Ils représentent, à eux seuls, 30% du PIB malien. Au Mali, rien que pour 2012 est prévu une production de 12 tonnes d'or. Bamako en tant que pouvoir central ne détient que 20% des revenus de ces mines, les autorités n'ont eu de cesse de céder de nouveaux gisements aux entrepreneurs privés. S'agissant du coton, la campagne agricole 2012-2013 prévoit 600.000 tonnes de coton graine et 2,5 millions de tonnes de céréales, d'après les chiffres de la Compagnie malienne du développement des textiles.
Pour le côté nord du pays dominé déjà par les islamistes, la contrebande de l'alcool, du tabac et de la prostitution est légion. De plus, et depuis mars dernier, les observateurs notent l'ouverture du marché de l'informel aux abords des frontières sénégalaise, mauritaniènne et algérienne en marché parallèle. De fait, la zone sahélienne, qui s'étale sur une superficie de 4 millions de km2, représente le Malistan. C'est donc le point de chute des islamistes radicaux du sud du Niger, du Tchad et du nord du Nigeria. Selon les observateurs de la région, si le Mali ne dit parle pas aux IDE, en revanche, Tessalit attise la convoitise. Située dans la région de Kidal, elle constitue un site stratégique : elle donne pignon sur le gaz et le pétrole, l'or et l'uranium que possèdent les sous-sols algérien, libyen, nigérien et malien. De plus, le site de Tessalit représenterait, selon la même source, la lucarne par laquelle la stratégie atlantiste compte freiner la montée en puissance chinoise.


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