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Une fresque humaine du vieux Djelfa
Moula El Hayra de Smail Yabrir
Publié dans Le Midi Libre le 24 - 07 - 2016

Nostalgique et tourmenté, célébrant avec poésie la mémoire des lieux et les amours perdus, Moula El Hayra, dernier roman en langue arabe de Smaïl Yabrir, propose une fresque humaine dans un vieux quartier populaire de Djelfa.
Nostalgique et tourmenté, célébrant avec poésie la mémoire des lieux et les amours perdus, Moula El Hayra, dernier roman en langue arabe de Smaïl Yabrir, propose une fresque humaine dans un vieux quartier populaire de Djelfa.
Pour son quatrième roman, édité en Algérie, en Tunisie et au Liban, Smaïl Yabrir poursuit son exploration des rapports entre terroir, histoire collective et destins individuels en brossant des portraits attachants d'habitants d'El Garaba, dans la banlieue nord de cette ville des hauts plateaux algériens.
Dans les venelles de ce lieu décrépit qui fut "le noyau de la ville (de Djelfa) avant d'en devenir la périphérie", le lecteur croisera en premier Bachir Eddili (déformation de "délai" dans le parler algérien), un homme de soixantetrois ans, de retour chez lui après une longue absence.
Poète inaccompli et fauché, militant de gauche exilé à l'autre bout de la ville depuis les années 90, lorsque "les gens s'étaient mis à redécouvrir leur islam", Bachir Eddili erre dans El Garaba, tourmenté par El Khawniya, une mystique entourée de légendes et dont il a été l'époux durant une seule année.
A travers le récit de ce retour se dévoilent les histoires d'autres anciens du quartier: des compagnons de lutte, comme Abdelhamid l'instituteur, d'autres plus jeunes, Yahia, le sourdmuet et son amour perdu Ettalia, ou encore Mina, le fils de Bachir et d'El Khawniya, devenu un élu municipal influent. Par petits textes titrés, insérés dans les parties plus grandes qui divisent le roman, l'écrivain se focalise ainsi sur tel ou tel destin individuel, tout en révélant des détails sur la vie d'autres personnages.
En faisant se côtoyer l'intime et le collectif, les vicissitudes et les bouleversements historiques, Smaïl Yabrir donne à ce roman, de 424 pages, des allures de fresque aux détails multiples et où le lecteur voit se dessiner en filigrane l'image de toute une communauté.
Cette impression est par ailleurs renforcée par les thèmes récurrents que l'écrivain développe dans chacun des chapitres, et par des traits communs aux personnages principaux. Nombres d'entre eux ont, en effet, quitté El Garaba pour y revenir, avaient été des amoureux transis, des solitaires recueillis par des étrangers durant les années de violence terroriste, ou encore des marginaux habités par la langue et la poésie.
Ce dernier point, central chez Bachir et Yahia, —le premier n'ayant jamais pu écrire un poème valable et le second ne s'exprimant que par l'écrit— permet au romancier, poète lui aussi, de célébrer les grands noms de la poésie arabe, d'El Mouttanabi à El Halladj en passant par Ibn Al Faridh et Antar Ibn Shaddad.
Cités dans les dialogues ou les monologues, ces poèmes amoureux et mystiques, accompagnant une prose ellemême très poétique, confèrent une dimension spirituelle à ce roman déjà riche de son réalisme et de la profondeur psychologique de ses personnages.
Ces éléments réunis, -auxquels s'ajoute l'attention particulière à la culture et aux traditions de la région de Djelfa-, font de Moula El Hayra un des romans les plus aboutis de Smaïl Yabrir, tant sur le plan formel que dans les thèmes, déjà présents dans Wassyat El Mâatouhk et Barida Ka Ountha,
ses deux précédents romans. Ils inscrivent également le romancier de 37 ans dans la lignée des écrivains humanistes, et attachés à leur terroir, à une vision du monde et de la littérature que des auteurs comme l'Egyptien Naguib Mahfoudh et l'Algérien Mouloud Mammeri ont portées à son sommet. Lauréat en 2013 du prestigieux Prix Tayeb Salih (décerné par des critiques arabes en hommage au grand auteur soudanais du même nom), Smaïl Yabrir est aussi dramaturge et journaliste.
Pour son quatrième roman, édité en Algérie, en Tunisie et au Liban, Smaïl Yabrir poursuit son exploration des rapports entre terroir, histoire collective et destins individuels en brossant des portraits attachants d'habitants d'El Garaba, dans la banlieue nord de cette ville des hauts plateaux algériens.
Dans les venelles de ce lieu décrépit qui fut "le noyau de la ville (de Djelfa) avant d'en devenir la périphérie", le lecteur croisera en premier Bachir Eddili (déformation de "délai" dans le parler algérien), un homme de soixantetrois ans, de retour chez lui après une longue absence.
Poète inaccompli et fauché, militant de gauche exilé à l'autre bout de la ville depuis les années 90, lorsque "les gens s'étaient mis à redécouvrir leur islam", Bachir Eddili erre dans El Garaba, tourmenté par El Khawniya, une mystique entourée de légendes et dont il a été l'époux durant une seule année.
A travers le récit de ce retour se dévoilent les histoires d'autres anciens du quartier: des compagnons de lutte, comme Abdelhamid l'instituteur, d'autres plus jeunes, Yahia, le sourdmuet et son amour perdu Ettalia, ou encore Mina, le fils de Bachir et d'El Khawniya, devenu un élu municipal influent. Par petits textes titrés, insérés dans les parties plus grandes qui divisent le roman, l'écrivain se focalise ainsi sur tel ou tel destin individuel, tout en révélant des détails sur la vie d'autres personnages.
En faisant se côtoyer l'intime et le collectif, les vicissitudes et les bouleversements historiques, Smaïl Yabrir donne à ce roman, de 424 pages, des allures de fresque aux détails multiples et où le lecteur voit se dessiner en filigrane l'image de toute une communauté.
Cette impression est par ailleurs renforcée par les thèmes récurrents que l'écrivain développe dans chacun des chapitres, et par des traits communs aux personnages principaux. Nombres d'entre eux ont, en effet, quitté El Garaba pour y revenir, avaient été des amoureux transis, des solitaires recueillis par des étrangers durant les années de violence terroriste, ou encore des marginaux habités par la langue et la poésie.
Ce dernier point, central chez Bachir et Yahia, —le premier n'ayant jamais pu écrire un poème valable et le second ne s'exprimant que par l'écrit— permet au romancier, poète lui aussi, de célébrer les grands noms de la poésie arabe, d'El Mouttanabi à El Halladj en passant par Ibn Al Faridh et Antar Ibn Shaddad.
Cités dans les dialogues ou les monologues, ces poèmes amoureux et mystiques, accompagnant une prose ellemême très poétique, confèrent une dimension spirituelle à ce roman déjà riche de son réalisme et de la profondeur psychologique de ses personnages.
Ces éléments réunis, -auxquels s'ajoute l'attention particulière à la culture et aux traditions de la région de Djelfa-, font de Moula El Hayra un des romans les plus aboutis de Smaïl Yabrir, tant sur le plan formel que dans les thèmes, déjà présents dans Wassyat El Mâatouhk et Barida Ka Ountha,
ses deux précédents romans. Ils inscrivent également le romancier de 37 ans dans la lignée des écrivains humanistes, et attachés à leur terroir, à une vision du monde et de la littérature que des auteurs comme l'Egyptien Naguib Mahfoudh et l'Algérien Mouloud Mammeri ont portées à son sommet. Lauréat en 2013 du prestigieux Prix Tayeb Salih (décerné par des critiques arabes en hommage au grand auteur soudanais du même nom), Smaïl Yabrir est aussi dramaturge et journaliste.


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