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« Guerre » entre partisans et détracteurs
Abolition de la peine de mort en Algérie
Publié dans Le Midi Libre le 11 - 10 - 2016

Amnesty international et autres ONG sont pour l'abolition de la peine de mort. Mais d'autres islamologues, juristes et avocats soutiennent le contraire. Entre ces deux camps le débat fait toujours rage surtout autour du kidnapping et assassinats d'enfants.
Amnesty international et autres ONG sont pour l'abolition de la peine de mort. Mais d'autres islamologues, juristes et avocats soutiennent le contraire. Entre ces deux camps le débat fait toujours rage surtout autour du kidnapping et assassinats d'enfants.
La conférence sur la peine de mort est relancée à coup de polémiques. Hier à Alger, des spécialistes en anthropologie et islamologie avec un avocat ont chacun livré leurs points de vues sur la question. Un sujet délicat mais qui n'est pas encore tranché.
Pour Mme Oussedik le 10 octobre est la journée contre la peine de mort. Elle a rappelé à l'assistance que 1634 personnes ont été exécutées en 2015 par 25 pays. L'Arabie saoudite, l'Iran et le Pakistan tiennent le haut du tableau. Mais pour Mme Oussedik « la bonne nouvelle est que l'abolition a été adoptée par 140 pays qui ont aboli la peine de mort".
L'Algérie n'exécute plus la peine de mort depuis 1993 suite au moratoire dont elle a voté la résolution onusienne depuis cette époque. Selon la présidente d'AI en Algérie « les pays qui invoquent la religion ou les facteurs culturels ne reflètent pas la réalité. On s'interroge pourquoi l'Algérie n'abolit pas définitivement la peine de mort » s'écrie-t-elle.
La peine de mort englobe certaines garanties concernant l'exécution. Maintien ou pas, on parle de certains droits dont celui de déterminer la responsabilité de certains gouvernants. Elle estime que « cette question nous intéresse tous pour l'opinion publique qui reste favorable à la peine de mort, car nous n'avons pas assez fait de promotion et de sensibilisation sur la question de peine mort".
« Elle est un moyen de dissuasion arbitraire, injuste et cruelle". Selon elle « certes ces personnes ont commis des crimes mais une fois condamnées, elles sont isolées et croulent depuis des années sous le couloir de mort". Pour Hassina Oussedik « la peine de mort n'aide pas à réduire la criminalité notamment certains études qui y font mention. « C'est une arme politique dans certains pays » tonne-t-elle.
Elle considère à juste titre que « les assassinats d'enfants sont horribles mais je crois que la souffrance des parents ne doit pas être un otage". Quelle justice veut-on avoir ? Elle est discriminatoire car on trouve aux USA pas de gens riches mais des pauvres et des groupes ethniques marginalisés. C'est une question sociétale quelle place devra-t-on accorder à la personne ? Ce combat, on devrait le gagner tôt ou tard.
C'est le même position que résume Saïd Djab El kheir, islamologue et chercheur en soufisme. Pour lui « les lois avec la chariaâ qui ont été dictées dans l'urgence ne sont que la reconduction de l'ancien testament avec la loi du talion. Les lois religieuses changent à travers l'histoire et ne sont pas figées et sont temporelles pour répondre à des besoins limités» soutient-il.
Il insiste sur le fait que « le juriste ou fikih a le droit de voir suspendre des textes qui ne répondent pas aux besoins et aux questionnements de la société et c'est argumenté avec des versets ». Et de poursuivre que « les châtiments corporels n'ont plus lieu d'être de nos jours comme la peine de mort et ce n'est pas négociable.
Ces textes doivent être suspendus car ils ne sont pas valides. Dieu parle dans l'histoire ». La ligue algérienne de la défense des droits de l'homme estime quant à elle que l'Algérie doit faire un pas « vers l'abolition de la peine de mort, un châtiment cruel et inhumain ». Elle se montre critique envers le gouvernement qu'elle qualifie de « passif » par rapport « aux lobbies favorables au retour des exécutions de la peine de mort notamment suite aux crimes commis à l'encontre des enfants ».
La ligue avertit dans son communiqué les partisans de la peine de mort qui tentent de tromper l'opinion publique en associant l'abolition de la peine de mort à l'impunité. La LADDH exige ainsi du gouvernement « une attitude exemplaire en devenant le premier pays de la région à abolir la peine de mort » .
Pour l'application de la peine de mort
Aissa Belmeki, anthroplogue et chercheur universitaire ne semble pas trancher en faveur de l'un des camps. Mais il indique que sur ce sujet « la réponse est simple, il y a du coté le droit positif le fruit de la législation parlementaire et la chariaâ.
Deux conceptions qui ne sont pas souvent en harmonie. Le débat est idéologisé et se fait sous forme de militantisme et émotionnel » souligne-t-il. Pour bien dissiper le problème, il faut selon lui « avoir une approche anthropologique car sur le fond politique, la législation internationale ne convient pas avec la législation nationale. Il y a une anthropologie de violence car il faut partir du constat que la peine de mort doit être réglementée ».
Mais d'un autre côté, l'orateur est ferme : « Nous n'avons pas à faire de sentiment sur un criminel. Le tuer doit être acceptée par la société ». Sur le plan de l'exégèse religieuse « la loi du talion existe dans le Coran et elle garantit la vie, mais il ne faut pas abuser de cela ». Le Coran invoque des conditions qui retardent ou dissuadent la peine de mort.
Il faudra de ce fait ne pas être trop humaniste mais de l'autre côté il ne faut pas oublier les peines de mort collective. Il ne faut pas se laisser trop à la diplomatie mondiale qui veut imposer une hiérarchie de normes sous l'angle humaniste.
Dans le fond, il y a ceux qui soutiennent mordicus la peine de mort et c'est le cas de Amar Khababa avocat et défenseur des droits de l'homme qui estime que l'application de peine de mort est sujette à la polémique. « Certains y voient une atteinte au droit de l'homme et à la vie alors que d'autres y voient le contraire ».
Pour lui « un front international a fait pression dans une campagne qui a abouti en 1993 à la résolution n°-62 147 de l'ONU en 1997 pour abolir la peine de mort. De mon point de vue, l'application de peine de mort répond à la source de jurisprudence islamique qui régule les comportements et moeurs de l'ensemble de la société ».
Il soutient que « la Constitution algérienne rappelle dans son article 2 que l'islam est religion de l'Etat et le code de la famille revient dans sons article 222 sur cette spécificité ». La punition de mort est une des dispositions qui est codifiée dans le code pénal faisant selon lui dans « plus dans la dissuasion contre les crimes ».
Dans ce cadre « la loi s'applique tant que la victime n'a pas pardonné. La jurisprudence considère qu'il faut distinguer cette question ». Il confirme que « l'Algérie n'a pas ratifié de convention sur l'abolition de peine de mort mais a signé la disposition de suspendre son application ».
Beaucoup de pays sont revenus sur cette décision selon cet avocat où il observe qu'il y a encore 60 pays qui appliquent la peine de mort. "On s'interroge sur les preuves tangibles pour des crimes commis contre des enfants ?
Les victimes ont le droit d'être compensées par l'application de peine de mort. Si le président de la République accepte l'amnistie alors la peine peut être annulée. Il y a cependant des conditions pour ne pas appliquer la peine de mort où elle est suspendue pour les femmes enceintes ou enfants mineurs ».
La peine de mort est exécutée sur la personne à huis clos. « L'article 90 de la constitution énonce le pardon ou l'amnistie sur des personnes condamnées à la peine de mort". Cela n'enlève rien au caractère qui maintient la peine de mort pour certains crimes et kidnappings d'une affaire humaine et non seulement de droit. « La société a interpellé les autorités sur l'application de peine de mort contre les crimes commis contre les enfants et leurs kidnappings ».
La conférence sur la peine de mort est relancée à coup de polémiques. Hier à Alger, des spécialistes en anthropologie et islamologie avec un avocat ont chacun livré leurs points de vues sur la question. Un sujet délicat mais qui n'est pas encore tranché.
Pour Mme Oussedik le 10 octobre est la journée contre la peine de mort. Elle a rappelé à l'assistance que 1634 personnes ont été exécutées en 2015 par 25 pays. L'Arabie saoudite, l'Iran et le Pakistan tiennent le haut du tableau. Mais pour Mme Oussedik « la bonne nouvelle est que l'abolition a été adoptée par 140 pays qui ont aboli la peine de mort".
L'Algérie n'exécute plus la peine de mort depuis 1993 suite au moratoire dont elle a voté la résolution onusienne depuis cette époque. Selon la présidente d'AI en Algérie « les pays qui invoquent la religion ou les facteurs culturels ne reflètent pas la réalité. On s'interroge pourquoi l'Algérie n'abolit pas définitivement la peine de mort » s'écrie-t-elle.
La peine de mort englobe certaines garanties concernant l'exécution. Maintien ou pas, on parle de certains droits dont celui de déterminer la responsabilité de certains gouvernants. Elle estime que « cette question nous intéresse tous pour l'opinion publique qui reste favorable à la peine de mort, car nous n'avons pas assez fait de promotion et de sensibilisation sur la question de peine mort".
« Elle est un moyen de dissuasion arbitraire, injuste et cruelle". Selon elle « certes ces personnes ont commis des crimes mais une fois condamnées, elles sont isolées et croulent depuis des années sous le couloir de mort". Pour Hassina Oussedik « la peine de mort n'aide pas à réduire la criminalité notamment certains études qui y font mention. « C'est une arme politique dans certains pays » tonne-t-elle.
Elle considère à juste titre que « les assassinats d'enfants sont horribles mais je crois que la souffrance des parents ne doit pas être un otage". Quelle justice veut-on avoir ? Elle est discriminatoire car on trouve aux USA pas de gens riches mais des pauvres et des groupes ethniques marginalisés. C'est une question sociétale quelle place devra-t-on accorder à la personne ? Ce combat, on devrait le gagner tôt ou tard.
C'est le même position que résume Saïd Djab El kheir, islamologue et chercheur en soufisme. Pour lui « les lois avec la chariaâ qui ont été dictées dans l'urgence ne sont que la reconduction de l'ancien testament avec la loi du talion. Les lois religieuses changent à travers l'histoire et ne sont pas figées et sont temporelles pour répondre à des besoins limités» soutient-il.
Il insiste sur le fait que « le juriste ou fikih a le droit de voir suspendre des textes qui ne répondent pas aux besoins et aux questionnements de la société et c'est argumenté avec des versets ». Et de poursuivre que « les châtiments corporels n'ont plus lieu d'être de nos jours comme la peine de mort et ce n'est pas négociable.
Ces textes doivent être suspendus car ils ne sont pas valides. Dieu parle dans l'histoire ». La ligue algérienne de la défense des droits de l'homme estime quant à elle que l'Algérie doit faire un pas « vers l'abolition de la peine de mort, un châtiment cruel et inhumain ». Elle se montre critique envers le gouvernement qu'elle qualifie de « passif » par rapport « aux lobbies favorables au retour des exécutions de la peine de mort notamment suite aux crimes commis à l'encontre des enfants ».
La ligue avertit dans son communiqué les partisans de la peine de mort qui tentent de tromper l'opinion publique en associant l'abolition de la peine de mort à l'impunité. La LADDH exige ainsi du gouvernement « une attitude exemplaire en devenant le premier pays de la région à abolir la peine de mort » .
Pour l'application de la peine de mort
Aissa Belmeki, anthroplogue et chercheur universitaire ne semble pas trancher en faveur de l'un des camps. Mais il indique que sur ce sujet « la réponse est simple, il y a du coté le droit positif le fruit de la législation parlementaire et la chariaâ.
Deux conceptions qui ne sont pas souvent en harmonie. Le débat est idéologisé et se fait sous forme de militantisme et émotionnel » souligne-t-il. Pour bien dissiper le problème, il faut selon lui « avoir une approche anthropologique car sur le fond politique, la législation internationale ne convient pas avec la législation nationale. Il y a une anthropologie de violence car il faut partir du constat que la peine de mort doit être réglementée ».
Mais d'un autre côté, l'orateur est ferme : « Nous n'avons pas à faire de sentiment sur un criminel. Le tuer doit être acceptée par la société ». Sur le plan de l'exégèse religieuse « la loi du talion existe dans le Coran et elle garantit la vie, mais il ne faut pas abuser de cela ». Le Coran invoque des conditions qui retardent ou dissuadent la peine de mort.
Il faudra de ce fait ne pas être trop humaniste mais de l'autre côté il ne faut pas oublier les peines de mort collective. Il ne faut pas se laisser trop à la diplomatie mondiale qui veut imposer une hiérarchie de normes sous l'angle humaniste.
Dans le fond, il y a ceux qui soutiennent mordicus la peine de mort et c'est le cas de Amar Khababa avocat et défenseur des droits de l'homme qui estime que l'application de peine de mort est sujette à la polémique. « Certains y voient une atteinte au droit de l'homme et à la vie alors que d'autres y voient le contraire ».
Pour lui « un front international a fait pression dans une campagne qui a abouti en 1993 à la résolution n°-62 147 de l'ONU en 1997 pour abolir la peine de mort. De mon point de vue, l'application de peine de mort répond à la source de jurisprudence islamique qui régule les comportements et moeurs de l'ensemble de la société ».
Il soutient que « la Constitution algérienne rappelle dans son article 2 que l'islam est religion de l'Etat et le code de la famille revient dans sons article 222 sur cette spécificité ». La punition de mort est une des dispositions qui est codifiée dans le code pénal faisant selon lui dans « plus dans la dissuasion contre les crimes ».
Dans ce cadre « la loi s'applique tant que la victime n'a pas pardonné. La jurisprudence considère qu'il faut distinguer cette question ». Il confirme que « l'Algérie n'a pas ratifié de convention sur l'abolition de peine de mort mais a signé la disposition de suspendre son application ».
Beaucoup de pays sont revenus sur cette décision selon cet avocat où il observe qu'il y a encore 60 pays qui appliquent la peine de mort. "On s'interroge sur les preuves tangibles pour des crimes commis contre des enfants ?
Les victimes ont le droit d'être compensées par l'application de peine de mort. Si le président de la République accepte l'amnistie alors la peine peut être annulée. Il y a cependant des conditions pour ne pas appliquer la peine de mort où elle est suspendue pour les femmes enceintes ou enfants mineurs ».
La peine de mort est exécutée sur la personne à huis clos. « L'article 90 de la constitution énonce le pardon ou l'amnistie sur des personnes condamnées à la peine de mort". Cela n'enlève rien au caractère qui maintient la peine de mort pour certains crimes et kidnappings d'une affaire humaine et non seulement de droit. « La société a interpellé les autorités sur l'application de peine de mort contre les crimes commis contre les enfants et leurs kidnappings ».


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