Une conférence de haut niveau sur le règlement pacifique de la question du conflit israëlo-plestinien et la mise en œuvre de la solution à deux Etats, lors d'une prè-ouverture, co- organisé par la France et l'Arabie Saoudite, où, le SG de l'ONU a dressé un tableau d'une guerre qui continue de faire des morts, et déstabilise la région. Cette conférence de trois jours, mandatée par l'Assemblée générale, est co-organisée par la France et l'Arabie saoudite, elle comprend des séances plénières et des tables rondes thématiques sur des questions telles que les dispositifs de sécurité, les besoins humanitaires, la reconstruction et la viabilité économique d'un futur Etat palestinien. Dans son discours, Guterres a exhorté les Etats membres à ne pas laisser cet événement se transformer en «nouvel exercice de bons discours». « Nous savons que le conflit israélo-palestinien perdure depuis des générations, défiant les espoirs, la diplomatie, d'innombrables résolutions et le droit international, mais nous savons aussi que sa persistance n'est pas inévitable. Il peut être résolu. Cela exige une volonté politique et un leadership courageux. Et cela exige la vérité ». « La vérité est que nous sommes à un point de rupture. La solution à deux Etats est plus lointaine que jamais ». Il a déclaré que aussi que «rien ne peut justifier l'anéantissement de Ghaza qui se déroule sous les yeux du monde entier». Les frappe les civils, le massacre de dizaines de milliers de personnes, les déplacements massifs de population, la violence des colons et l'annexion rampante de la Cisjordanie occupée, une mesure qu'il a qualifiée d'« illégale » et sur tout la famine. «Les actions unilatérales qui compromettraient à jamais la solution à deux Etats sont inacceptables et doivent cesser » « Il ne s'agit pas d'événements isolés. Ils s'inscrivent dans une réalité systémique qui démantèle les fondements de la paix au Moyen-Orient ». « Il peut et doit constituer un tournant décisif, catalyseur de progrès irréversibles vers la fin de l'occupation et la réalisation de notre aspiration commune à une solution viable à deux Etats ». Réitérant la position de longue date de l'ONU, le Secrétaire général a déclaré que la solution à deux Etats demeure la seule voie viable vers la paix, avec Israël et la Palestine vivant côte à côte à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, fondées sur les lignes d'avant 1967, avec Jérusalem comme capitale des deux Etats. Le Secrétaire général de l'ONU a prononcé un deuxième discours lors de l'ouverture officielle de la conférence, à laquelle participent 126 délégations. Israël et les Etats-Unis n'ont pas prévu de participer. Guterres a affirmé que la solution à deux Etats est « la question centrale pour la paix au Moyen-Orient ». « Quelle est l'alternative d'une réalité à un seul Etat où les Palestiniens se voient refuser l'égalité des droits et sont contraints de vivre sous une occupation et des inégalités perpétuelles ? Une réalité à un seul Etat où les Palestiniens seraient expulsés de leurs terres ? » Ce n'est pas conforme au droit international et c'est inacceptable, a tranché António Guterres, soutenant que, pour les Palestiniens, l'Etat est « un droit, pas une récompense ». La seule solution réaliste, juste et durable réside dans deux Etats –Israël et la Palestine– vivant côte à côte en paix et en sécurité, à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, sur la base des lignes d'avant 1967, avec Jérusalem comme capitale. Le chef de l'ONU a rejeté « le faux choix entre un Etat palestinien et la sécurité israélienne ». Le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Philémon Yang, a déclaré que le monde ne pouvait tout simplement plus se permettre « excuses et retards » sur la question. « Nous devons agir maintenant », a-t-il dit. Le conflit ne sera pas réglé par une guerre permanente ni une occupation ou une annexion illimitée. La paix et la stabilité ne seront là que lorsque Israéliens et Palestiniens vivront côte à côte dans leur propre Etat souverain et indépendant. La paix ne sera là que lorsque l'Etat d'Israël et les Israéliens reconnaîtront l'Etat de Palestine. La paix ne sera là que lorsque l'Etat d'Israël et l'Etat de Palestine seront reconnus comme membres légitimes de la communauté internationale et des Nations unies, a martelé M. Yang. L'Etat de Palestine : la France va le reconnaître. La France pour sa part, va annoncer la reconnaissance « pleine et entière » de l'Etat de Palestine, qu'elle officialisera en septembre prochain de l'an 2025. « Cette reconnaissance, décision capitale de la France, est l'expression d'un refus, et porte en elle un appel », a dit le ministre des affaires étrangères de la France, Jean-Noël Barrot. Refus que le camp de la guerre ne l'emporte sur celui de la paix ; refus de donner raison au Hamas qui a toujours contesté le droit d'Israël à exister, a précisé le ministre français. « Mais aussi refus de laisser libre cours au dessein irresponsable des extrémistes qui en Israël refusent aux Palestiniens le droit d'exister et propagent la violence et la haine dans un aveuglement coupable, au mépris des intérêts de sécurité de leur propre pays ». Mais aussi appel à tous les peuples et les pays du monde, dont ceux qui n'ont pas encore reconnu l'Etat de Palestine, a poursuivi le chef de la diplomatie française. « C'est aujourd'hui que votre décision aura le plus d'impact sur le cours des choses, car attendre que le Hamas soit désarmé pour reconnaître un Etat de Palestine, c'est se mettre soi-même entre les mains du Hamas ». De son côté, l'Arabie saoudite a prévenu que l'escalade continue à Ghaza a des conséquences régionales et internationales. «Des milliers de civils souffrent des pires violations, l'aide humanitaire est limitée et la politique de colonisation se poursuit », a dit le ministre des affaires étrangères de l'Arabie saoudite, Faissal ben Farhan Al Saud. Notre responsabilité collective, est de mettre fin à la catastrophe humanitaire qui menace la crédibilité même du droit international et de permettre au peuple palestinien de vivre dans un Etat souverain. Il a demandé à la communauté internationale de renforcer les institutions de l'Autorité palestinienne car la paix ne saurait être réalisée sans développement et autonomie économique. Se félicitant du soutien de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), il a jugé urgent d'intensifier ce soutien afin de permettre aux Palestiniens de relever les défis qui sont les leurs. Le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a estimé que cette conférence devait être un tournant. Si nous prenons les bonnes décisions aujourd'hui, nous pourrons vivre côte à côte avec l'Etat d'Israël, a-t-il dit. « Les décisions prises ici doivent se transformer en mesures pratiques pour mettre un terme à l'occupation, faire respecter les droits des Palestiniens et donner corps à la solution à deux Etats ». L'Autorité palestinienne, est la seule habilitée à gouverner l'ensemble du Territoire palestinien. Le Premier ministre s'est dit favorable au déploiement d'une force arabe et internationale pour assurer la stabilité mais, a-t-il averti, il ne s'agirait en aucun cas de remplacer l'Autorité palestinienne. Ce que nous voulons, c'est notre propre Etat, indépendant, souverain, moderne et développé qui ferait la fierté de nos enfants, a-t-il ajouté. Selon lui, reconnaître l'Etat de Palestine est le meilleur investissement dans la paix et la sécurité, a souligné Mohamed Mustafa. Samir Sabek