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Le point de non-retour ?
Le maréchal haftar accuse l'armée Algérienne de franchir la frontiére Libyenne
Publié dans Le Midi Libre le 10 - 09 - 2018

C'est le secret de polichinelle. Entre l'Algérie et le maréchalKhalifa Haftar, ça n'a jamaisété la lune de miel. Ce n'estpas la première fois quel'homme fort de l'Est libyens'en prend au "voisin del'Ouest".
C'est le secret de polichinelle. Entre l'Algérie et le maréchalKhalifa Haftar, ça n'a jamaisété la lune de miel. Ce n'estpas la première fois quel'homme fort de l'Est libyens'en prend au "voisin del'Ouest".
Sauf que les propos, qu'il a tenus hier, sont résolument belliqueux,dénués de toute précaution diplomatique.Cette fois, la menace n'est ni voiléeni sous-entendue. Elle est directe et explicite: "Nous pouvons déplacer la guerre del'autre côté". Le maréchal réagissait à une prétendue incursion d'éléments del'ANPdans le territoire libyen. Sesaccusationssont-elles fondées et faudra-t-il prendre lamenace au sérieux ? Sans doute que non,l'homme de guerre libyen n'ayant ni lesmoyens ni "la folie" de s'en prendre à uneforce de la trempe de l'armée algérienne.
Mais sa sortie aura des conséquences certaines, peut-être irréversibles sur leplandiplomatique et sur l'évolution de la criselibyenne. Quant au bien-fondé de l'incursionqu'il dénonce, il faudra attendre laréaction de notre ministère des Affairesétrangères pour savoir s'il s'agit d'uneaffabulation, un malentendu, un acteisoléou une action dictée par quelque urgencesécuritaire aux frontières, comme une tentatived'introduction d'armes pardesgroupes terroristes. Toujours est-il, Haftara brûlé ses vaisseaux dans sa relation avecl'Algérie, acteur clé s'il en est dans lerèglement de la crise libyenne. La questionn'est donc pas tant de savoir s'il dit vrai ous'il compte mettre sa menace à exécution,mais de comprendre pourquoi une telle sortie et pourquoi maintenant. La coïncidence est en effet troublante. Le 6 septembre, soit deux jours seulement avant des'en prendre à l'Algérie, le maréchal avait émis des menaces similaires àl'égard de son principal rival sur la scène interne, legouvernement de Tripoli reconnu parl'Onu et la communauté internationale.
La menace de Haftar de marcher sur la capitale n'était pas non plus fortuite, car intervenant à la veille de l'entérinement de la nouvelle Constitution libyenne, prévu enprincipe pour ce lundi 10 septembre maisqu'il juge maintenant inopportun, estimantque cela doit se faire après lesélections présidentielle et législatives prévuesà la fin de l'année en cours et qui devraient, en principe, déboucher sur la mise sur pied d'instances consensuelles et définitivementinstaurer la paix et la stabilité dansle pays. Ce n'est pas la premièrefois,depuis son "incursion" dans la criselibyenne, que Khalifa Haftar revient sur unagenda après l'avoir avalisé. Ses volte-faceet ses coups de théâtre ont souvent déroutéla communauté internationale et les observateurs.Si plus personne n'a de doutesconcernant son ambition, qui est de prendre le pouvoir, pour le reste, l'hommeest difficile à cerner.
Qualifié d'homme desAméricains à son entrée en scène avec unepetite milice, à cause sans doute desonlong séjour aux Etats-Unis des années 90jusqu'à la chute de Kadhafi en 2011, il seraensuite "celui" de la Russie pour sesconvergences de vue avec VladimirPoutine sur le dossier libyen, puis de laFrance au lendemain de son accueilcomme un chef d'Etat par Emmanuel Macron à Paris et maintenant des Emirats et del'Egypte. Mais jamais celui del'Algérie dont la position est basée sur deux principes fondamentaux dont ne peut s'accommoder l'ambition du maréchal : lerèglement de la crise par un dialogue "inclusif" englobant toutes les factions et le rejet de toute interventionmilitaireétrangère. Haftar a compris qu'il ne pouvait pas compter sur le voisin del'Ouest dès décembre 2016. Au lieu du soutien qu'il était venu chercher à Alger, il s'étaitvu rappeler par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, la position immuable de l'Algérie, qui estd'encourager"toutes les parties libyennes à atteindre un accord consensuel pour le règlement de la crise".
S'ensuivra alors une méfiance réciproque qui atteindrasonparoxysme en mai 2017 lorsqu'une visitedu même Messahel dans certaines villes libyennes, comme Benghazi, Zenatne, Tripoli et Misrata, fut dénoncée par le clan Haftar comme une "ingérence". Un membredu parlement de Tobrouk - seule autorité que reconnait M. Haftar et qui du restel'avait fait maréchal en septembre 2016 -avait parlé de "tournée sans autorisationpréalable" de Messahel en Libye, "comme s'il s'agissait d'une wilaya algérienne"."Nous mettons en garde monsieur leministre algérien des conséquences de sesdépassements et sa criante violation flagrantede la souveraineté de l'Etat libyen",avait-il menacé. Mais la position de l'Algérie restera immuable. "Le processusen Libye est contrarié par trop d'agendas qui ne permettent pas à la volonté du peuplelibyen d'aboutir selon la stratégie arrêtée par les Nations unies", insistera M.Messahel.Avec les menaces directes d'agression proférées ce 8 septembre par le maréchalenpersonne, la relation entre ce dernier et l'Algérie a peut-être atteint le point de non-retour.
La diplomatie algérienne n'est certes pas exempte de critiques dans sa gestion du dossier libyen, ne serait-ce qu'en semontrant trop à cheval sur les principes,ans un brin de realpolitik et peut-être aussi en ne prévoyant pas lepoidsqu'allaitprendre la milice fondée par cet ancien général de Kadhafi. Quoi qu'il en soit, lespéripéties de ces quatre dernières années font qu'il n'y a pas que Haftar qui a brûlé ses vaisseaux. L'Algérie aussi. Avecdéjà des relations plus que tumultueuses avec le Maroc à l'Ouest, sa stabilité et sa sécuriténe pourraient s'accommoder d'une Libye dirigée par un homme qui lui a témoigné tant d'inimitié avant même d'accéderau pouvoir. Le nouveau credo de ladiplomatie algérienne dans le dossier libyen devrait du coup ressembler à ceci :"Tout sauf Haftar".
Sauf que les propos, qu'il a tenus hier, sont résolument belliqueux,dénués de toute précaution diplomatique.Cette fois, la menace n'est ni voiléeni sous-entendue. Elle est directe et explicite: "Nous pouvons déplacer la guerre del'autre côté". Le maréchal réagissait à une prétendue incursion d'éléments del'ANPdans le territoire libyen. Sesaccusationssont-elles fondées et faudra-t-il prendre lamenace au sérieux ? Sans doute que non,l'homme de guerre libyen n'ayant ni lesmoyens ni "la folie" de s'en prendre à uneforce de la trempe de l'armée algérienne.
Mais sa sortie aura des conséquences certaines, peut-être irréversibles sur leplandiplomatique et sur l'évolution de la criselibyenne. Quant au bien-fondé de l'incursionqu'il dénonce, il faudra attendre laréaction de notre ministère des Affairesétrangères pour savoir s'il s'agit d'uneaffabulation, un malentendu, un acteisoléou une action dictée par quelque urgencesécuritaire aux frontières, comme une tentatived'introduction d'armes pardesgroupes terroristes. Toujours est-il, Haftara brûlé ses vaisseaux dans sa relation avecl'Algérie, acteur clé s'il en est dans lerèglement de la crise libyenne. La questionn'est donc pas tant de savoir s'il dit vrai ous'il compte mettre sa menace à exécution,mais de comprendre pourquoi une telle sortie et pourquoi maintenant. La coïncidence est en effet troublante. Le 6 septembre, soit deux jours seulement avant des'en prendre à l'Algérie, le maréchal avait émis des menaces similaires àl'égard de son principal rival sur la scène interne, legouvernement de Tripoli reconnu parl'Onu et la communauté internationale.
La menace de Haftar de marcher sur la capitale n'était pas non plus fortuite, car intervenant à la veille de l'entérinement de la nouvelle Constitution libyenne, prévu enprincipe pour ce lundi 10 septembre maisqu'il juge maintenant inopportun, estimantque cela doit se faire après lesélections présidentielle et législatives prévuesà la fin de l'année en cours et qui devraient, en principe, déboucher sur la mise sur pied d'instances consensuelles et définitivementinstaurer la paix et la stabilité dansle pays. Ce n'est pas la premièrefois,depuis son "incursion" dans la criselibyenne, que Khalifa Haftar revient sur unagenda après l'avoir avalisé. Ses volte-faceet ses coups de théâtre ont souvent déroutéla communauté internationale et les observateurs.Si plus personne n'a de doutesconcernant son ambition, qui est de prendre le pouvoir, pour le reste, l'hommeest difficile à cerner.
Qualifié d'homme desAméricains à son entrée en scène avec unepetite milice, à cause sans doute desonlong séjour aux Etats-Unis des années 90jusqu'à la chute de Kadhafi en 2011, il seraensuite "celui" de la Russie pour sesconvergences de vue avec VladimirPoutine sur le dossier libyen, puis de laFrance au lendemain de son accueilcomme un chef d'Etat par Emmanuel Macron à Paris et maintenant des Emirats et del'Egypte. Mais jamais celui del'Algérie dont la position est basée sur deux principes fondamentaux dont ne peut s'accommoder l'ambition du maréchal : lerèglement de la crise par un dialogue "inclusif" englobant toutes les factions et le rejet de toute interventionmilitaireétrangère. Haftar a compris qu'il ne pouvait pas compter sur le voisin del'Ouest dès décembre 2016. Au lieu du soutien qu'il était venu chercher à Alger, il s'étaitvu rappeler par le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, la position immuable de l'Algérie, qui estd'encourager"toutes les parties libyennes à atteindre un accord consensuel pour le règlement de la crise".
S'ensuivra alors une méfiance réciproque qui atteindrasonparoxysme en mai 2017 lorsqu'une visitedu même Messahel dans certaines villes libyennes, comme Benghazi, Zenatne, Tripoli et Misrata, fut dénoncée par le clan Haftar comme une "ingérence". Un membredu parlement de Tobrouk - seule autorité que reconnait M. Haftar et qui du restel'avait fait maréchal en septembre 2016 -avait parlé de "tournée sans autorisationpréalable" de Messahel en Libye, "comme s'il s'agissait d'une wilaya algérienne"."Nous mettons en garde monsieur leministre algérien des conséquences de sesdépassements et sa criante violation flagrantede la souveraineté de l'Etat libyen",avait-il menacé. Mais la position de l'Algérie restera immuable. "Le processusen Libye est contrarié par trop d'agendas qui ne permettent pas à la volonté du peuplelibyen d'aboutir selon la stratégie arrêtée par les Nations unies", insistera M.Messahel.Avec les menaces directes d'agression proférées ce 8 septembre par le maréchalenpersonne, la relation entre ce dernier et l'Algérie a peut-être atteint le point de non-retour.
La diplomatie algérienne n'est certes pas exempte de critiques dans sa gestion du dossier libyen, ne serait-ce qu'en semontrant trop à cheval sur les principes,ans un brin de realpolitik et peut-être aussi en ne prévoyant pas lepoidsqu'allaitprendre la milice fondée par cet ancien général de Kadhafi. Quoi qu'il en soit, lespéripéties de ces quatre dernières années font qu'il n'y a pas que Haftar qui a brûlé ses vaisseaux. L'Algérie aussi. Avecdéjà des relations plus que tumultueuses avec le Maroc à l'Ouest, sa stabilité et sa sécuriténe pourraient s'accommoder d'une Libye dirigée par un homme qui lui a témoigné tant d'inimitié avant même d'accéderau pouvoir. Le nouveau credo de ladiplomatie algérienne dans le dossier libyen devrait du coup ressembler à ceci :"Tout sauf Haftar".


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