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"Une dérobade historiquement indigne"
Refus de la France de reconnaitre ses crimes ;
Publié dans Le Midi Libre le 27 - 01 - 2021

Le politologue et universitaire français, Olivier Le Cour Grandmaison, a affirmé que la responsabilité de l'historien Benjamin Stora était "complète" par rapport à la "dérobade historiquement et politiquement indigne" de la France officielle qui exclut toute reconnaissance des crimes de guerre et contr l'humanité commis en Algérie durant la colonisation (1830- 1962).
Le politologue et universitaire français, Olivier Le Cour Grandmaison, a affirmé que la responsabilité de l'historien Benjamin Stora était "complète" par rapport à la "dérobade historiquement et politiquement indigne" de la France officielle qui exclut toute reconnaissance des crimes de guerre et contr l'humanité commis en Algérie durant la colonisation (1830- 1962).
"Si la France et l'actuel président de la République (Emmanuel Macron) excluent toute reconnaissance des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis au cours des 130 ans de colonisation de l'Algérie, c'est aussi parce que le rapport rendu par le conseiller-historien Benjamin Stora, tranche en ce sens", a indiqué M. Le Cour Grandmaison, dans un entretien accordé hier à l'APS. Il réagit à l'attitude de la France officielle, qui a exclu toute forme de repentance ou d'excuses suite au rapport sur la colonisation, remis mercredi dernier par Benjamin Stora au Président français.
Pour M. Le Cour Grandmaison, "de ce point de vue, la responsabilité de Stora est complète puisqu'il fournit ainsi à Emmanuel Macron, comme à tous ceux qui refusent de s'engager dans cette voie indispensable à la manifestation de la justice, de l'égalité et de la vérité, de nombreux arguments pour justifier une fois encore cette dérobade historiquement et politiquement indigne". "Elle s'inscrit dans la continuité de la politique française en cette matière et le programme +commémoriel+ élaboré par Benjamin Stora ne change rien à l'affaire", a-t-il ajouté, relevant "quelques modestes avancées bien faites pour tenter d'occulter la persistance de ce refus et donner du grain à moudre au président français qui sera bientôt en campagne électorale". Il a fait observer, que "contrairement à de nombreux pays qui ont reconnu les crimes commis au cours de leur histoire coloniale, comme l'Allemagne, la Grande- Bretagne, la Belgique, notamment, sans oublier les Etats-Unis, la Nouvelle- Zélande, l'Australie et le Canada qui ont, eux aussi, reconnu les torts insignes infligés aux populations autochtones, la France se signale donc par cette pusillanimité inacceptable pour les victimes comme pour leurs descendants, qu'ils soient Algériens ou Français".
Et de poursuivre : "Inacceptable, elle l'est également pour toutes celles et tous ceux qui, en France, se mobilisent depuis des décennies parfois pour faire connaître et reconnaître ces crimes longtemps niés", d'où, a-t-il ajouté, "la permanence de nombreuses discriminations mémorielles et commémorielles qui frappent les héritiers de l'immigration coloniale et post-coloniale, dont l'histoire singulière n'est pas ou peu prise en compte". Pour cet universitaire, titulaire d'une maîtrise d'histoire et d'un DEA en sciences politiques et de philosophie, "cela vaut pour les manuels scolaires, pour l'enseignement comme pour les initiatives publiques nationales. A preuve, enfin, l'absence de musée consacré à l'histoire coloniale de l'Hexagone". Archives classées secret-défense ou "duplicité" de la France. S'agissant du volet relatif aux archives classées secret-défense, le politologue français a estimé que sur "ce point capital, puisqu'il y va de la liberté de la recherche et de droits démocratiques majeurs, le président Macron fait preuve d'une duplicité remarquable".
"D'un côté, il prétend favoriser l'ouverture des archives au plus grand nombre, de l'autre, pour satisfaire la hiérarchie militaire et son électorat le plus conservateur, Macron défend des mesures contraires à la loi du 15 juillet 2008, relative à l'accès aux archives et aux délais permettant leur communication", a encore déploré M. Le Cour Grandmaison. En ce sens, il a estimé que "ces mesures rendent impossible, très difficile en tout cas, la communication de certains documents classés +secret défense+", ce qui explique, a-t-il dit, "le recours, devant le Conseil d'Etat, en date du 15 janvier 2021, de plusieurs associations importantes de chercheurs et d'enseignants sans oublierl'As ociation Josette et Maurice Audin".
"Si la France et l'actuel président de la République (Emmanuel Macron) excluent toute reconnaissance des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis au cours des 130 ans de colonisation de l'Algérie, c'est aussi parce que le rapport rendu par le conseiller-historien Benjamin Stora, tranche en ce sens", a indiqué M. Le Cour Grandmaison, dans un entretien accordé hier à l'APS. Il réagit à l'attitude de la France officielle, qui a exclu toute forme de repentance ou d'excuses suite au rapport sur la colonisation, remis mercredi dernier par Benjamin Stora au Président français.
Pour M. Le Cour Grandmaison, "de ce point de vue, la responsabilité de Stora est complète puisqu'il fournit ainsi à Emmanuel Macron, comme à tous ceux qui refusent de s'engager dans cette voie indispensable à la manifestation de la justice, de l'égalité et de la vérité, de nombreux arguments pour justifier une fois encore cette dérobade historiquement et politiquement indigne". "Elle s'inscrit dans la continuité de la politique française en cette matière et le programme +commémoriel+ élaboré par Benjamin Stora ne change rien à l'affaire", a-t-il ajouté, relevant "quelques modestes avancées bien faites pour tenter d'occulter la persistance de ce refus et donner du grain à moudre au président français qui sera bientôt en campagne électorale". Il a fait observer, que "contrairement à de nombreux pays qui ont reconnu les crimes commis au cours de leur histoire coloniale, comme l'Allemagne, la Grande- Bretagne, la Belgique, notamment, sans oublier les Etats-Unis, la Nouvelle- Zélande, l'Australie et le Canada qui ont, eux aussi, reconnu les torts insignes infligés aux populations autochtones, la France se signale donc par cette pusillanimité inacceptable pour les victimes comme pour leurs descendants, qu'ils soient Algériens ou Français".
Et de poursuivre : "Inacceptable, elle l'est également pour toutes celles et tous ceux qui, en France, se mobilisent depuis des décennies parfois pour faire connaître et reconnaître ces crimes longtemps niés", d'où, a-t-il ajouté, "la permanence de nombreuses discriminations mémorielles et commémorielles qui frappent les héritiers de l'immigration coloniale et post-coloniale, dont l'histoire singulière n'est pas ou peu prise en compte". Pour cet universitaire, titulaire d'une maîtrise d'histoire et d'un DEA en sciences politiques et de philosophie, "cela vaut pour les manuels scolaires, pour l'enseignement comme pour les initiatives publiques nationales. A preuve, enfin, l'absence de musée consacré à l'histoire coloniale de l'Hexagone". Archives classées secret-défense ou "duplicité" de la France. S'agissant du volet relatif aux archives classées secret-défense, le politologue français a estimé que sur "ce point capital, puisqu'il y va de la liberté de la recherche et de droits démocratiques majeurs, le président Macron fait preuve d'une duplicité remarquable".
"D'un côté, il prétend favoriser l'ouverture des archives au plus grand nombre, de l'autre, pour satisfaire la hiérarchie militaire et son électorat le plus conservateur, Macron défend des mesures contraires à la loi du 15 juillet 2008, relative à l'accès aux archives et aux délais permettant leur communication", a encore déploré M. Le Cour Grandmaison. En ce sens, il a estimé que "ces mesures rendent impossible, très difficile en tout cas, la communication de certains documents classés +secret défense+", ce qui explique, a-t-il dit, "le recours, devant le Conseil d'Etat, en date du 15 janvier 2021, de plusieurs associations importantes de chercheurs et d'enseignants sans oublierl'As ociation Josette et Maurice Audin".


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