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« Réintroduire la culture de l'assurance »
Hadjou Abdelhakim, directeur central et directeur du projet «Takaful Algérie» au Midi Libre
Publié dans Le Midi Libre le 08 - 07 - 2007

Tout en mettant en relief à la fois les potentialités qu'offre le marché algérien des assurances et les raisons du déficit en matière de souscripteurs de police, Hadjou Abdelhakim, directeur central au sein de Salama assurance Algérie, au capital social de 450 millions de DA, associé à un groupe financier d'envergure d'un capital social de 274 millions de dollars, apporte un éclairage sur le projet de Takaful qui, selon lui, est empreint d'un esprit de solidarité et de protection des personnes et des familles.
Tout en mettant en relief à la fois les potentialités qu'offre le marché algérien des assurances et les raisons du déficit en matière de souscripteurs de police, Hadjou Abdelhakim, directeur central au sein de Salama assurance Algérie, au capital social de 450 millions de DA, associé à un groupe financier d'envergure d'un capital social de 274 millions de dollars, apporte un éclairage sur le projet de Takaful qui, selon lui, est empreint d'un esprit de solidarité et de protection des personnes et des familles.
D‘une manière pragmatique et explicite, il souligne « La compatibilité du projet et solutions relatives au processus Takaful avec la Chariaâ musulmane ». « Le projet élaboré en alternative à l‘assurance conventionnelle classique et agréé par le ministère des Finances (arrêté N° 46 du 02 juillet 2006) offre plusieurs nouveautés aux souscripteurs quant à la destination de leurs biens immobiliers et financiers, de la protection et de l‘épargne dans le strict respect des règles dictées par la Chariaâ musulmane » affirme-t-il ajoutant que « le produit Takaful vise à réintroduire la culture de l‘assurance selon les préceptes de l‘Islam ». Selon lui, la rigidité des systèmes de distribution, le système d‘assurance social et de retraite dominant, le problème de licéité, le problème de solutions de placements financiers, la passivité des acteurs sur le marché en matière de communication constituent les principaux facteurs à l‘origine du marasme qui caractérise le marché des assurances en Algérie. La communication et une bonne circulation de l‘information automatisée demeurent, selon lui, des facteurs déterminants dans la stratégie du groupe Salama Assurance.
Midi Libre : Sur quel concept repose le projet Takaful en Algérie ?
Hadjou Abdelhakim : Notre produit est fondé sur trois raisons : parce que notre compagnie Salama Arab Assurance Company est un des principaux fournisseurs de solutions Takaful dans le monde, pour répondre aux besoins spécifiques du consommateur algérien et pour contribuer à l‘économie nationale au travers de nouvelles solutions parallèlement aux offres du marché algérien.
Comment le consommateur algérien perçoit-il vos solutions à savoir la forme d‘assurance-vie que vous offrez ?
Au vu des chiffres (évaluation), il en ressort que les cellules familiales algériennes dépensent des sommes insignifiantes de l‘ordre de 250 DA l‘année pour leurs assurances-vie et ce en comparaison avec les pays américains ou asiatiques et même maghrébins.
Pourriez-vous nous dire la différence existant entre l‘assurance-vie ou si vous voulez Takaful et l‘assurance dommage ?
Je vous précise que le domaine des assurances peut être scindé en deux activités distinctes que toutes les écoles spécialisées et autres experts ont reconnues. A ce sujet, il y a deux écoles dites maritimes ou anglo-saxonnes qui séparent l‘activité des assurances en deux domaines à l‘origine de l‘historique des assurances. A côté s‘est développe un autre marché relatif aux assurances dommages non liées au domaine maritime (assurances de personnes, incendies, de responsabilités des personnes etc). Il y a, par ailleurs plusieurs concepts d‘assurance à l‘instar de celles dites vie et non vie. C‘est-à-dire l‘assurance concernant les personnes et les biens. L‘assurance de responsabilité qui est, en fait, une protection contre toutes les pertes pécuniaires causées aux tiers à l‘instar de l‘assurance automobile et les préventions y inhérentes. En résumé, cela explique la différence existant entre l‘assurance-vie et l‘assurance dommage. Aujourd‘hui, le concept de « life and no life » est retenu aux USA pour ne citer que ce pays au vu de l‘essor de cette branche d‘assurance. En France, le marché vie représente un peu plus de 50% c‘est-à-dire prédomine les autres marchés. Par ailleurs, ce marché en Afrique du Sud représente, selon les chiffres 2004 repris par certains supports spécialisés, environ 90% des encaissements de l‘ensemble du marché des assurances et les 10% restants concernent les assurances dommages contractées par les multiples organismes institutions civiles et militaires. Hélas, en Algérie, on est très loin de ces chiffres puisque le marché vie ne représente que 5% des encaissements dont le système groupe n‘est pas inclu et qui englobe les frais médicaux, soins et autres dommages. Réellement, 99% des encaissements en Algérie proviennent des assurances dommage et de responsabilité.
Quelles sont les raisons et facteurs, religieux entre autres, qui freinent l‘essor de l‘assurance vie en Algérie et quelles sont les solutions qu‘apporte votre projet dit « Family
Takaful » ?
L‘étude de faisabilité que nous avons menée depuis juin 2005 en Algérie en collaboration avec nos divers partenaires, notamment notre réassureur Best re, dirigé par M. Benbouzid qui est, entre autres, le PDG de la compagnie Salama, a eu pour visée l‘identification des forces et des faiblesses du marché algérien. A ce sujet, l‘Algérie est classée en bas du classement après les Tunisiens (10 millions d‘habitants) et les Marocains (environ 35 millions d‘habitants). Notre groupe est très intéressé par l‘Ethiopie qui représente un taux de pénétration (contribution -ratio- de l‘assurance par rapport au PIB) élevé. Cela nous conduit à dire que le marché algérien est vierge et il y a tout à faire en terme de communication. Parmi les problèmes recensés en Algérie, il y a d‘abord une réglementation qui est restée rigide pendant des années et ne s‘est pas adaptée aux réalités factuelles du marché et ce au vu du taux de croissance que connaît l‘économie algérienne. Cette réalité n‘a pas permis la création de nouveaux réseaux de distribution pour amener ce secteur à souffler au travers d‘une défiscalisation des revenus, c‘est-à-dire l‘allégement des mesures fiscales sur les revenus. Elle était rigide en termes de désignation des bénéficiaires, mais une nouvelle loi modifiant l‘ordonnance 95.07, permet, aujourd‘hui, aux compagnies, d‘assurance de désigner les bénéficiaires. Un des autres «frein» identifié en Algérie est situé au niveau du système de sécurité sociale et de retraite, basé sur la répartition, c‘est-à-dire l‘utilisation de la cotisation des ouvriers d‘aujourd‘hui pour les ouvriers qui partent en retraite aujourd‘hui. Imaginez qu‘au vu du chômage, il n‘y ait pas assez de cotisations, qu‘adviendra-t-il des ouvriers en partance pour la retraite ? En fait ce que je veux vous dire, c‘est que le système que nous proposons est différent et qui n‘est autre que le système de capitalisation. C‘est-à-dire que chaque personne cotisera pour lui-même. Dans les grands pays où il y a démographie galopante comme le Japon ou les Etats Unis, on a développé un système dit fonds de pension et de retraite. Au sein de ces pays, la plupart des gratte-ciels ont été réalisés grâce à ces fonds aux fins de garantir les intérêts de leurs clients et honorer leurs engagements vis-à-vis de ces derniers. Ces pratiques ont concouru au développement des plus grands marchés. La troisième contrainte rencontrée est située au niveau des systèmes de gestion et d‘information et de communication qui sont obsolètes et archaïques et les compagnies d‘assurance ne peuvent pas évoluer avec des instruments basiques. Le fait est que l‘assureur est obligé d‘être constamment informé par tous les moyens technologiques dotés, évidemment voire impérativement, de système de protection contre toute forme d‘attaques et les clients peuvent être également informé «on line» pour prendre connaissance de leurs contrats ou autres. Il y va de soit que le marché financier algérien en hibernation et qui ne propose aucune solution est un des autres problèmes. La réticence des consommateurs algériens à souscrire une assurance classique dite conventionnelle est un autre problème qui souvent évoque soit la religion soit les tracasseries bureaucratiques. En finalité, je dirai qu‘en Algérie il y a une absence de culture d‘assurance. C‘est dire que le consommateur algérien n‘était pas bien informé sur les nouvelles technologies en matière de télécommunication mais grâce aux campagnes de communication, il connaît
les moindres termes techniques et manie les outils avec dextérité, eh bien, c‘est la même chose pour l‘assurance. Autrement dit nous avons mis en place une campagne de communication à dessein de vulgariser les vertus de l‘assurance et la protection de la famille algérienne. En résumé, les problèmes technique et économiques qui ont freiné l‘assurance vie sont la rigidité des systèmes de distribution et des réglementations, notamment concernant les agréments des agents généraux, l‘absence de producteur vie, un agent agré pour faire que dans l‘assurance vie, il y avait aussi l‘absence de rapprochement entre les compagnies d‘assurance et les banques mais dernièrement, la loi 06 04 vient, heureusement de nous permettre, par le biais d‘un décret d‘application, de commercialiser les produits d‘assurance via les banques, il y a surtout un problème de communication. Ceci dit, le marché algérien demeure potentiel et c‘est la raison qui nous a poussé, à nous implanter.
En qualité d‘opérateur porteur d‘un projet, vous avez relevé bon nombre de carences pour illustrer la faiblesse du marché algérien, que suggérez-vous comme solutions et comment voyez-vous leur perception de la part des consommateurs algériens ?
Il faut vous dire que bien que nous ayons relevé ces carences, nous avons également recensé des avantages qui se traduisent par des niches d‘affaires dont le potentiel est inimaginable. Les souplesses introduites et la mise en place d‘une nouvelle réglementation adaptée à une économie en perpétuelle croissance au travers des nouveaux textes apparus, illustrent l‘intéressement des pouvoirs publics à l‘égard du marché des assurances. Ces mêmes autorités ont même permis aux assurances de diversifier leurs activités, ce qui est une bonne chose en soi au vu que cela concourt à une évolution positive. Il faut souligner la tendance de ces pouvoirs à se désengager vis-à-vis des subventions, des systèmes de sécurités sociales et de retraite convaincus que ces systèmes peuvent générer des déficits. Cette tendance les a conduits à être très regardants à l‘égard des solutions que proposent les opérateurs nantis de capacités financières garantissant la protection des citoyens. En un mot, les Algériens ont réservé une approche favorable au projet Takaful élaboré sur la base des préceptes de la chariaâ islamique par le groupe Salama. La compagnie, en partenariat technique avec son réassureur, Best Re, opérant dans plus de 60 pays dans le monde, est le principal fournisseur de solution Ré Takaful. Le groupe islamique Arabe Assurance Compagnie présent dans le monde depuis plus de 27 années, contrôle aujourd‘hui six autres compagnies aux Emirats arabes unis, au Sénégal, en Arabie saoudite, en Egypte, en Jordanie et en Algérie dans le domaine de l‘assurance, mais dans le domaine de la réassurance, le groupe est présent en bien d‘autres endroits du globe. Le groupe est dans le Sud et Est asiatique mais aussi en Europe. En Algérie, nous avons 95 points de vente composant le réseau de distribution auquel un réseau de proximité vient s‘y greffer. C‘est à dire un réseau qui sera composé de 200 conseillers à la clientèle d‘ici la fin de l‘année et qui se déplacera vers le client et non le contraire. Pour parer à toutes carences en matière de communication, nous avons mis en place un système d‘information moderne fonctionnant avec un logiciel de traitement automatisé peut-être même par Internet pour permettre la consultation via le Web ou autres supports par les clients à partir de leurs domiciles. Disponibilité des conseillers et transparence des procédures (un des principes consacrés de Takaful), telles sont les axes importants de notre stratégie.
Concernant les legs et héritages et les bénéficiaires de ces fonds, le projet Takaful ne présente, d‘après vous, aucune incompatibilité avec le principe de la freda inspiré de la chariâa musulmane ?
Parmi les nouveautés du projet Takaful, les souscripteurs peuvent choisir les bénéficiaires. Il était clair qu‘en terme de choix du bénéficiaire, le contrat était entaché d‘illicéité mais notre projet permet aux souscripteurs de choisir les bénéficiaires ou ayants-droits. En définitive, les contrats d‘assurance contractés par les consommateurs sont élaborés dans une totale transparence et où le jeu (Meisser) et le doute (Gharar) n‘est pas permis. Contrairement aux assurances conventionnelles, le projet Takaful prévoit l‘intervention de bailleurs de fonds pour garantir les engagements de l‘opérateur par rapport aux participants. Une action de solidarité et ce, à titre de « Qard El Hassen » c‘est-à-dire sans intérêts. Un des principes fondamentaux du Takaful est que la donation élimine toute forme de « Meisser ou de Gharar ».
D‘une manière pragmatique et explicite, il souligne « La compatibilité du projet et solutions relatives au processus Takaful avec la Chariaâ musulmane ». « Le projet élaboré en alternative à l‘assurance conventionnelle classique et agréé par le ministère des Finances (arrêté N° 46 du 02 juillet 2006) offre plusieurs nouveautés aux souscripteurs quant à la destination de leurs biens immobiliers et financiers, de la protection et de l‘épargne dans le strict respect des règles dictées par la Chariaâ musulmane » affirme-t-il ajoutant que « le produit Takaful vise à réintroduire la culture de l‘assurance selon les préceptes de l‘Islam ». Selon lui, la rigidité des systèmes de distribution, le système d‘assurance social et de retraite dominant, le problème de licéité, le problème de solutions de placements financiers, la passivité des acteurs sur le marché en matière de communication constituent les principaux facteurs à l‘origine du marasme qui caractérise le marché des assurances en Algérie. La communication et une bonne circulation de l‘information automatisée demeurent, selon lui, des facteurs déterminants dans la stratégie du groupe Salama Assurance.
Midi Libre : Sur quel concept repose le projet Takaful en Algérie ?
Hadjou Abdelhakim : Notre produit est fondé sur trois raisons : parce que notre compagnie Salama Arab Assurance Company est un des principaux fournisseurs de solutions Takaful dans le monde, pour répondre aux besoins spécifiques du consommateur algérien et pour contribuer à l‘économie nationale au travers de nouvelles solutions parallèlement aux offres du marché algérien.
Comment le consommateur algérien perçoit-il vos solutions à savoir la forme d‘assurance-vie que vous offrez ?
Au vu des chiffres (évaluation), il en ressort que les cellules familiales algériennes dépensent des sommes insignifiantes de l‘ordre de 250 DA l‘année pour leurs assurances-vie et ce en comparaison avec les pays américains ou asiatiques et même maghrébins.
Pourriez-vous nous dire la différence existant entre l‘assurance-vie ou si vous voulez Takaful et l‘assurance dommage ?
Je vous précise que le domaine des assurances peut être scindé en deux activités distinctes que toutes les écoles spécialisées et autres experts ont reconnues. A ce sujet, il y a deux écoles dites maritimes ou anglo-saxonnes qui séparent l‘activité des assurances en deux domaines à l‘origine de l‘historique des assurances. A côté s‘est développe un autre marché relatif aux assurances dommages non liées au domaine maritime (assurances de personnes, incendies, de responsabilités des personnes etc). Il y a, par ailleurs plusieurs concepts d‘assurance à l‘instar de celles dites vie et non vie. C‘est-à-dire l‘assurance concernant les personnes et les biens. L‘assurance de responsabilité qui est, en fait, une protection contre toutes les pertes pécuniaires causées aux tiers à l‘instar de l‘assurance automobile et les préventions y inhérentes. En résumé, cela explique la différence existant entre l‘assurance-vie et l‘assurance dommage. Aujourd‘hui, le concept de « life and no life » est retenu aux USA pour ne citer que ce pays au vu de l‘essor de cette branche d‘assurance. En France, le marché vie représente un peu plus de 50% c‘est-à-dire prédomine les autres marchés. Par ailleurs, ce marché en Afrique du Sud représente, selon les chiffres 2004 repris par certains supports spécialisés, environ 90% des encaissements de l‘ensemble du marché des assurances et les 10% restants concernent les assurances dommages contractées par les multiples organismes institutions civiles et militaires. Hélas, en Algérie, on est très loin de ces chiffres puisque le marché vie ne représente que 5% des encaissements dont le système groupe n‘est pas inclu et qui englobe les frais médicaux, soins et autres dommages. Réellement, 99% des encaissements en Algérie proviennent des assurances dommage et de responsabilité.
Quelles sont les raisons et facteurs, religieux entre autres, qui freinent l‘essor de l‘assurance vie en Algérie et quelles sont les solutions qu‘apporte votre projet dit « Family
Takaful » ?
L‘étude de faisabilité que nous avons menée depuis juin 2005 en Algérie en collaboration avec nos divers partenaires, notamment notre réassureur Best re, dirigé par M. Benbouzid qui est, entre autres, le PDG de la compagnie Salama, a eu pour visée l‘identification des forces et des faiblesses du marché algérien. A ce sujet, l‘Algérie est classée en bas du classement après les Tunisiens (10 millions d‘habitants) et les Marocains (environ 35 millions d‘habitants). Notre groupe est très intéressé par l‘Ethiopie qui représente un taux de pénétration (contribution -ratio- de l‘assurance par rapport au PIB) élevé. Cela nous conduit à dire que le marché algérien est vierge et il y a tout à faire en terme de communication. Parmi les problèmes recensés en Algérie, il y a d‘abord une réglementation qui est restée rigide pendant des années et ne s‘est pas adaptée aux réalités factuelles du marché et ce au vu du taux de croissance que connaît l‘économie algérienne. Cette réalité n‘a pas permis la création de nouveaux réseaux de distribution pour amener ce secteur à souffler au travers d‘une défiscalisation des revenus, c‘est-à-dire l‘allégement des mesures fiscales sur les revenus. Elle était rigide en termes de désignation des bénéficiaires, mais une nouvelle loi modifiant l‘ordonnance 95.07, permet, aujourd‘hui, aux compagnies, d‘assurance de désigner les bénéficiaires. Un des autres «frein» identifié en Algérie est situé au niveau du système de sécurité sociale et de retraite, basé sur la répartition, c‘est-à-dire l‘utilisation de la cotisation des ouvriers d‘aujourd‘hui pour les ouvriers qui partent en retraite aujourd‘hui. Imaginez qu‘au vu du chômage, il n‘y ait pas assez de cotisations, qu‘adviendra-t-il des ouvriers en partance pour la retraite ? En fait ce que je veux vous dire, c‘est que le système que nous proposons est différent et qui n‘est autre que le système de capitalisation. C‘est-à-dire que chaque personne cotisera pour lui-même. Dans les grands pays où il y a démographie galopante comme le Japon ou les Etats Unis, on a développé un système dit fonds de pension et de retraite. Au sein de ces pays, la plupart des gratte-ciels ont été réalisés grâce à ces fonds aux fins de garantir les intérêts de leurs clients et honorer leurs engagements vis-à-vis de ces derniers. Ces pratiques ont concouru au développement des plus grands marchés. La troisième contrainte rencontrée est située au niveau des systèmes de gestion et d‘information et de communication qui sont obsolètes et archaïques et les compagnies d‘assurance ne peuvent pas évoluer avec des instruments basiques. Le fait est que l‘assureur est obligé d‘être constamment informé par tous les moyens technologiques dotés, évidemment voire impérativement, de système de protection contre toute forme d‘attaques et les clients peuvent être également informé «on line» pour prendre connaissance de leurs contrats ou autres. Il y va de soit que le marché financier algérien en hibernation et qui ne propose aucune solution est un des autres problèmes. La réticence des consommateurs algériens à souscrire une assurance classique dite conventionnelle est un autre problème qui souvent évoque soit la religion soit les tracasseries bureaucratiques. En finalité, je dirai qu‘en Algérie il y a une absence de culture d‘assurance. C‘est dire que le consommateur algérien n‘était pas bien informé sur les nouvelles technologies en matière de télécommunication mais grâce aux campagnes de communication, il connaît
les moindres termes techniques et manie les outils avec dextérité, eh bien, c‘est la même chose pour l‘assurance. Autrement dit nous avons mis en place une campagne de communication à dessein de vulgariser les vertus de l‘assurance et la protection de la famille algérienne. En résumé, les problèmes technique et économiques qui ont freiné l‘assurance vie sont la rigidité des systèmes de distribution et des réglementations, notamment concernant les agréments des agents généraux, l‘absence de producteur vie, un agent agré pour faire que dans l‘assurance vie, il y avait aussi l‘absence de rapprochement entre les compagnies d‘assurance et les banques mais dernièrement, la loi 06 04 vient, heureusement de nous permettre, par le biais d‘un décret d‘application, de commercialiser les produits d‘assurance via les banques, il y a surtout un problème de communication. Ceci dit, le marché algérien demeure potentiel et c‘est la raison qui nous a poussé, à nous implanter.
En qualité d‘opérateur porteur d‘un projet, vous avez relevé bon nombre de carences pour illustrer la faiblesse du marché algérien, que suggérez-vous comme solutions et comment voyez-vous leur perception de la part des consommateurs algériens ?
Il faut vous dire que bien que nous ayons relevé ces carences, nous avons également recensé des avantages qui se traduisent par des niches d‘affaires dont le potentiel est inimaginable. Les souplesses introduites et la mise en place d‘une nouvelle réglementation adaptée à une économie en perpétuelle croissance au travers des nouveaux textes apparus, illustrent l‘intéressement des pouvoirs publics à l‘égard du marché des assurances. Ces mêmes autorités ont même permis aux assurances de diversifier leurs activités, ce qui est une bonne chose en soi au vu que cela concourt à une évolution positive. Il faut souligner la tendance de ces pouvoirs à se désengager vis-à-vis des subventions, des systèmes de sécurités sociales et de retraite convaincus que ces systèmes peuvent générer des déficits. Cette tendance les a conduits à être très regardants à l‘égard des solutions que proposent les opérateurs nantis de capacités financières garantissant la protection des citoyens. En un mot, les Algériens ont réservé une approche favorable au projet Takaful élaboré sur la base des préceptes de la chariaâ islamique par le groupe Salama. La compagnie, en partenariat technique avec son réassureur, Best Re, opérant dans plus de 60 pays dans le monde, est le principal fournisseur de solution Ré Takaful. Le groupe islamique Arabe Assurance Compagnie présent dans le monde depuis plus de 27 années, contrôle aujourd‘hui six autres compagnies aux Emirats arabes unis, au Sénégal, en Arabie saoudite, en Egypte, en Jordanie et en Algérie dans le domaine de l‘assurance, mais dans le domaine de la réassurance, le groupe est présent en bien d‘autres endroits du globe. Le groupe est dans le Sud et Est asiatique mais aussi en Europe. En Algérie, nous avons 95 points de vente composant le réseau de distribution auquel un réseau de proximité vient s‘y greffer. C‘est à dire un réseau qui sera composé de 200 conseillers à la clientèle d‘ici la fin de l‘année et qui se déplacera vers le client et non le contraire. Pour parer à toutes carences en matière de communication, nous avons mis en place un système d‘information moderne fonctionnant avec un logiciel de traitement automatisé peut-être même par Internet pour permettre la consultation via le Web ou autres supports par les clients à partir de leurs domiciles. Disponibilité des conseillers et transparence des procédures (un des principes consacrés de Takaful), telles sont les axes importants de notre stratégie.
Concernant les legs et héritages et les bénéficiaires de ces fonds, le projet Takaful ne présente, d‘après vous, aucune incompatibilité avec le principe de la freda inspiré de la chariâa musulmane ?
Parmi les nouveautés du projet Takaful, les souscripteurs peuvent choisir les bénéficiaires. Il était clair qu‘en terme de choix du bénéficiaire, le contrat était entaché d‘illicéité mais notre projet permet aux souscripteurs de choisir les bénéficiaires ou ayants-droits. En définitive, les contrats d‘assurance contractés par les consommateurs sont élaborés dans une totale transparence et où le jeu (Meisser) et le doute (Gharar) n‘est pas permis. Contrairement aux assurances conventionnelles, le projet Takaful prévoit l‘intervention de bailleurs de fonds pour garantir les engagements de l‘opérateur par rapport aux participants. Une action de solidarité et ce, à titre de « Qard El Hassen » c‘est-à-dire sans intérêts. Un des principes fondamentaux du Takaful est que la donation élimine toute forme de « Meisser ou de Gharar ».


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