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Les villes Vietnamiennes séduisent toujours
En dépit des conditions de vie souvent sommaires
Publié dans Le Midi Libre le 30 - 07 - 2007

Une ampoule faiblarde éclaire les toilettes précaires que se partagent les 30 à 40 locataires d'une quinzaine de chambres d'appoint d'une ruelle des bords du Fleuve rouge à Hanoï. Dans ce seul quartier de Phuc Xa, dans le nord de la capitale, le nombre de "travailleurs migrants", travailleurs des campagnes venus chercher en ville un emploi plus lucratif en dépit de conditions de vie souvent sommaires, a presque doublé en six ans. Un peu plus de 1.000 en 2001, ils sont aujourd'hui 1.900 selon les autorités locales. Faute de données globales récentes, le phénomène est difficile à chiffrer à l'échelle du Vietnam. Mais il ne cesse de s'amplifier, alors que le boom économique du pays communiste profite d'abord aux villes comme Hanoï et surtout Ho Chi Minh-ville (Sud), l'ex-Saïgon et capitale économique. Et avec "une population rurale de 70 à 80%", le pays a encore "un énorme réservoir de migrants", estime Patrick Gubry, démographe à l'Institut français de recherche pour le développement (IRD), qui réalise une étude sur le sujet. "Il y a de plus en plus de jeunes qui viennent à Hanoï, c'est plus facile de gagner de l'argent", explique Ho Trong Tan. Ce jeune homme de 25 ans, originaire de la province de Thai Binh, travaille comme chargeur dans les rues de la capitale. Depuis 2001, il fait des allers-retours réguliers dans sa province, comme une bonne partie de ses amis. Parce que les réseaux de proches fonctionnent à bloc, trouver du travail est facile. Au moins dans le secteur informel ou les emplois peu qualifiés. Selon un rapport que vient de publier le Fonds des Nations unies pour la population, en 2004, "60% des migrants avaient une activité non qualifiée à leur arrivée". Même si, toujours selon le rapport, "beaucoup passent à des travaux plus qualifiés" après une période d'adaptation, tout est plus compliqué pour eux. Ne serait-ce que parce que l'accès aux services publics reste lié au lieu de résidence permanente. Les travailleurs migrants "paient des prix plus élevés s'ils utilisent des services comme l'eau et l'électricité", explique Le Bach Duong, directeur de l'Institut d'études de développement social (ISDS) à Hanoï. Il leur est aussi "difficile d'envoyer les enfants dans une école publique et les privées font payer plus cher". Les assurances médicales ne marchent que si les soins sont dispensés sur le lieu de résidence permanente, donc dans les régions d'origine. "Les villes n'ont pas assez d'argent pour fournir suffisamment de services", poursuit Le Bach Duong. Et les travailleurs migrants, pourtant déjà pénalisés, ont tendance à en être tenus pour responsables. Ils ont "mauvaise réputation", renchérit Fabienne Kerneur, de l'ONG Ville en Transition à Ho Chi Minh-Ville. Pourtant, "ils font souvent les travaux pénibles que les autres ne veulent pas faire", poursuit-elle. Le Bach Duong reconnaît que des "progrès" ont été faits, grâce notamment à une loi en vigueur depuis début juillet qui vise à faciliter l'obtention du statut de résident permanent. Mais il faudrait "abolir la relation" entre ce lieu de résidence permanente et "toute forme de services", selon Le Bach Duong. Les travailleurs migrants "réalisent les difficultés qui les attendent, pourtant ils veulent toujours venir", poursuit-il. C'est qu'en ville, ils gagneront toujours plus que dans les rizières. Dans sa province de Ha Tay, Bui Thi Hue gagnait en moyenne 10.000 dongs (50 centimes d'euros) par jour. A Hanoï, le revenu quotidien de cette vendeuse de fruits tourne autour de 50.000 dongs (2,5 euros). Assez pour vivre et encore "acheter des engrais pour (sa) famille" restée sur place.
Une ampoule faiblarde éclaire les toilettes précaires que se partagent les 30 à 40 locataires d'une quinzaine de chambres d'appoint d'une ruelle des bords du Fleuve rouge à Hanoï. Dans ce seul quartier de Phuc Xa, dans le nord de la capitale, le nombre de "travailleurs migrants", travailleurs des campagnes venus chercher en ville un emploi plus lucratif en dépit de conditions de vie souvent sommaires, a presque doublé en six ans. Un peu plus de 1.000 en 2001, ils sont aujourd'hui 1.900 selon les autorités locales. Faute de données globales récentes, le phénomène est difficile à chiffrer à l'échelle du Vietnam. Mais il ne cesse de s'amplifier, alors que le boom économique du pays communiste profite d'abord aux villes comme Hanoï et surtout Ho Chi Minh-ville (Sud), l'ex-Saïgon et capitale économique. Et avec "une population rurale de 70 à 80%", le pays a encore "un énorme réservoir de migrants", estime Patrick Gubry, démographe à l'Institut français de recherche pour le développement (IRD), qui réalise une étude sur le sujet. "Il y a de plus en plus de jeunes qui viennent à Hanoï, c'est plus facile de gagner de l'argent", explique Ho Trong Tan. Ce jeune homme de 25 ans, originaire de la province de Thai Binh, travaille comme chargeur dans les rues de la capitale. Depuis 2001, il fait des allers-retours réguliers dans sa province, comme une bonne partie de ses amis. Parce que les réseaux de proches fonctionnent à bloc, trouver du travail est facile. Au moins dans le secteur informel ou les emplois peu qualifiés. Selon un rapport que vient de publier le Fonds des Nations unies pour la population, en 2004, "60% des migrants avaient une activité non qualifiée à leur arrivée". Même si, toujours selon le rapport, "beaucoup passent à des travaux plus qualifiés" après une période d'adaptation, tout est plus compliqué pour eux. Ne serait-ce que parce que l'accès aux services publics reste lié au lieu de résidence permanente. Les travailleurs migrants "paient des prix plus élevés s'ils utilisent des services comme l'eau et l'électricité", explique Le Bach Duong, directeur de l'Institut d'études de développement social (ISDS) à Hanoï. Il leur est aussi "difficile d'envoyer les enfants dans une école publique et les privées font payer plus cher". Les assurances médicales ne marchent que si les soins sont dispensés sur le lieu de résidence permanente, donc dans les régions d'origine. "Les villes n'ont pas assez d'argent pour fournir suffisamment de services", poursuit Le Bach Duong. Et les travailleurs migrants, pourtant déjà pénalisés, ont tendance à en être tenus pour responsables. Ils ont "mauvaise réputation", renchérit Fabienne Kerneur, de l'ONG Ville en Transition à Ho Chi Minh-Ville. Pourtant, "ils font souvent les travaux pénibles que les autres ne veulent pas faire", poursuit-elle. Le Bach Duong reconnaît que des "progrès" ont été faits, grâce notamment à une loi en vigueur depuis début juillet qui vise à faciliter l'obtention du statut de résident permanent. Mais il faudrait "abolir la relation" entre ce lieu de résidence permanente et "toute forme de services", selon Le Bach Duong. Les travailleurs migrants "réalisent les difficultés qui les attendent, pourtant ils veulent toujours venir", poursuit-il. C'est qu'en ville, ils gagneront toujours plus que dans les rizières. Dans sa province de Ha Tay, Bui Thi Hue gagnait en moyenne 10.000 dongs (50 centimes d'euros) par jour. A Hanoï, le revenu quotidien de cette vendeuse de fruits tourne autour de 50.000 dongs (2,5 euros). Assez pour vivre et encore "acheter des engrais pour (sa) famille" restée sur place.

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