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la nouvelle tendance du tourisme
MAISON D'HÔTE
Publié dans Liberté le 12 - 06 - 2008

Devant la faiblesse des infrastructures hôtelières d'Etat, c'est le retour à la vieille formule de rénovation des maisons traditionnelles.
Il est 10h. Direction Ouled Nouh, près de la zaouïa Si Hadj Belkacem. Juste à l'entrée du quartier, des briques en toub sèchent au soleil. C'est la future maison de Hamid Lafer, plasticien sculpteur, qui a décidé de quitter le Nord pour s'installer dans la région. Il a investi dans la rénovation de deux maisons traditionnelles en argile rouge. Afin de relancer le tourisme, Hamid projette de faire de cette résidence un lieu de rencontre des artistes et d'artisans de Timimoun et d'ailleurs. “En séjournant ici, l'artiste trouve la sérénité et les compétences nécessaires pour les échanges qui l'aideront à faire évoluer son travail de création”, explique-t-il. Pour sa maison d'artiste, il a choisi la construction traditionnelle en argile qu'il a réhabilitée avec l'aide des jeunes à qui il propose des innovations architecturales et techniques enrichissantes. “La maison se veut d'abord fonctionnelle puis ça a donné l'aspect joli”, précise-t-il. Cette dernière est dotée d'une quinzaine de chambres et d'ateliers de travail pour les artistes en quête d'inspiration. On continue notre visite en compagnie d'El Hadj Abdelhadi, de son vrai nom Daniel Emery, président de l'association les Amies de Timimoun, un Français qui est tombé amoureux de la région depuis les années 1970. Il nous emmènera au centre-ville, plus précisément aux ksour. Connu pour son architecture d'un style néo-soudanais avec une inspiration berbère dans laquelle chaque pan de mur est sculpté, de haut en bas, d'innombrables figures géométriques en arabesque ou en frise. C'est également un lot de maisons rassemblé dans une forteresse à l'argile rouge datant de plusieurs siècles. Serrées les unes contre les autres, dégringolant sur les dunes, l'une après l'autre, traversées par un lacis de ruelles tortueuses et à demi-éclairées, qui ont émerveillé de nombreux visiteurs et offrent une vue féerique sur les palmeraies. Actuellement, ces vieilles demeures qui faisaient la fierté de la région tombent en ruine. Triste sort pour les ksour. Plus personne ne veut s'aventurer et investir dans la restauration de l'ancienne agham (forteresse), dévastée par les intempéries de l'année 2004. Depuis cette date, l'oasis Rouge a pâle figure de ses châteaux de sable emportés par le temps. Le ksar agham amellal, (forteresse blanche), jadis le cœur battant de la ville qui rythmait la vie des habitants de Timimoun, est réduit à un vestige, laissant derrière lui des pans de murs orphelins et vacillants. Presque personne n'habite le quartier, mis à part quelques aventuriers qui se sont lancés dans la restauration du vieux bâti. “Longtemps, ces bâtisses étaient des maisons d'accueil pour les voyageurs ou encore les artistes. Mouloud Mammeri a également séjourné durant des années dans agham amellal”, nous indique Kassou, un artisan. Le quartier entier est en ruine. De temps à autre, on aperçoit quelques travaux dans une des maisons.
11h. Dernière virée dans la forteresse avant de rejoindre notre gîte pour la gaïla, une sieste qui dure toute l'après-midi chez les gens du Sud. Direction la maison d'Ahmed Menned, la seule qui a gardé encore sa porte ouverte aux touristes dans ce quartier. “Mon père est né dans cette maison et moi aussi. C'est l'histoire de ma famille qui est écrite sur ses murs”, nous raconte-t-il. Cuisinier de profession, il a passé toute sa jeunesse dans l'intimité du ksar d'agham amellal à deux pas du centre de Timimoun. Après le décès de son père, il hérite de la maison de son enfance et entreprend, dès 2002, la rénovation du domicile familial afin de lui donner une seconde vie et le transformer en sorte de gîte pour les visiteurs. Au détour du dédale de ruelles silencieuses se trouve la fameuse maison. Elle est faite de solides murs d'argile rouge. À l'intérieur, les murs sont totalement peints avec des motifs berbères d'époque. Une véritable galerie d'art. Des escaliers typiques de l'architecture locale, conduisent à deux terrasses très intimes dont l'une donne directement sur une zeriba. Le sol est tapissé de sable et le plafond est en feuilles de palmier ; cela rappelle la présence toute proche de l'erg qui vient agrémenter la terrasse d'une touche de dépaysement.
Les palmeraies…
Rien n'a été épargné par les intempéries d'autrefois. Quatre ans après, le constat est amer et rien n'a été fait pour la sauvegarde de ce patrimoine naturel pourtant protégé. Même les fougaras d'El-Kasria se sont taries. Le sol de la palmeraie devient aride. Le processus de désertification évolue rapidement. Dans ce coin, qui fut un paradis au milieu du plus grand désert, on aperçoit, désormais, partout des palmiers calcinés par un soleil implacable. Des centaines d'arbres qui donnaient individuellement deux à trois quintaux de dattes sont désormais de simples troncs debout, tels les colonnes d'une antique cité. Les canaux d'irrigation sont défoncés et personne ne songe à les restaurer, faute d'eau. Les propriétaires des palmiers ne sont pas inquiets, ils sont désespérés. Ils assistent à l'agonie de leurs palmeraies par des perfusions à l'eau du robinet. Cela fait des années qu'ils crient à l'aide, mais sans réponse.
Que sera l'oasis de Timimoun sans cette plaine verdoyante que se disputent l'erg et le sel de la sebkha ?
“La perte de cet espace de verdure annonce la clochardisation d'une cité réputée à l'échelle mondiale!”, déplore Kassou. En effet, dit-il, cette oasis adoptée pour son charme et ses particularités culturelles par Mouloud Mammeri est un lieu magique pour une quantité de spécialistes de l'histoire naturelle, de la paléontologie, de la préhistoire et de l'ethnologie. Elle est surtout un lieu d'évasion unique qui compte parmi l'un des derniers paradis terrestres en Algérie. Il estime qu'avec une bonne volonté politique et à travers la revalorisation de son patrimoine, cette ville peut accéder au statut de capitale du tourisme national et recouvrer son image d'antan. Il est vrai que le site de Timimoun, ses fougaras et son chapelet de ksour offre cette exceptionnelle possibilité de permettre à l'homme d'aujourd'hui de fouler du pied des espaces inviolés depuis les premiers âges de la vie sur Terre. C'est sans conteste l'oasis la plus attachante, la plus émouvante, celle qui a légué à chacun le meilleur des souvenirs. Timimoun, c'est encore la piste touristique, une randonnée mouvementée sur une centaine de kilomètres, à travers les dunes et la sebkha, mais elle ne se réduit nullement à ces sites et à ceux que, faute de temps, nous renonçons à visiter. Il reste le côté chaleureux de la population, les amis inévitables laissés après nous, lorsque nous plions de nouveau nos bagages vers le Nord.
N. A.


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