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Une quête de liberté et d'amour
"Je t'offrirai une gazelle" de Malek Haddad
Publié dans Le Midi Libre le 23 - 02 - 2008

Dans ce texte, le pétillant poète de Constantine nous raconte l'histoire d'un écrivain algérien installé à Paris qui vient d'achever un roman qu'il intitule lui-même «Je t'offrirai une gazelle». Le manuscrit en question évoque une histoire d'amour entre Moulay, «le fils de Ouargla, un prince ruiné», et Yaminata, «la Targuia, la fille du Tassili des Adjer».
Dans ce texte, le pétillant poète de Constantine nous raconte l'histoire d'un écrivain algérien installé à Paris qui vient d'achever un roman qu'il intitule lui-même «Je t'offrirai une gazelle». Le manuscrit en question évoque une histoire d'amour entre Moulay, «le fils de Ouargla, un prince ruiné», et Yaminata, «la Targuia, la fille du Tassili des Adjer».
«Je suis le point final d'un roman qui commence», c'est ainsi qu'aimait se définir l'illustre poète Malek Haddad. Cet ancien compagnon de Kateb Yacine fait partie de la génération des pionniers de la littérature algérienne. Il faut dire qu'en se consacrant depuis son jeune âge à la littérature, ce natif de Constantine s'est distingué à travers plusieurs romans et recueils de poésie, parus entre 1956 et 1961. Responsable, après l'indépendance, de la page culturelle du quotidien constantinois arabophone An Nasr, Malek Haddad a été également directeur de la culture au ministère de l'Information et de la Culture (1968 à 1972) et secrétaire général de l'Union des écrivains algériens de 1974 à 1976.
A cet égard, «Je t'offrirai une gazelle» est certainement l'une des œuvres les plus touchantes de Malek Haddad.
Dans ce texte, le pétillant poète de Constantine nous raconte l'histoire d'un écrivain algérien installé à Paris qui vient d'achever un roman qu'il intitule lui-même «Je t'offrirai une gazelle». L'auteur algérien décide alors de déposer anonymement son texte aux Editions du Ciel de Paris. Le manuscrit en question évoque une histoire d'amour entre Moulay, «le fils de Ouargla, un prince ruiné», et Yaminata, «la Targuia, la fille du Tassili des Adjer». Ainsi, afin de conquérir Yaminata qui est promise contre son gré à un riche commerçant, Moulay le camionneur doit lui offrir une gazelle. À chaque passage, il rend subrepticement visite à Yaminata et ils décident ,suite à leur amour, d'avoir un enfant pour briser les règles du mariage «arrangé». Mais Moulay se perd dans le désert et se suicide tandis que Yaminata «grosse d'espoir» l'attend. En attendant, Gisèle Duroc, la femme de l'éditeur, lit le manuscrit et l'apprécie. Ayant découvert l'identité de son auteur, elle le rencontre et tente de faire sa connaissance au cours d'un dîner. Lors d'une deuxième rencontre, Gisèle Duroc lui annonce que son livre va être publié.
Cependant, un soir, Gisèle décide de quitter son domicile et d'aller le rejoindre; elle finit par le retrouver dans un café de Saint-Germain-des-Prés. Mais à peine ébauchée, leur histoire d'amour tourne court. Quant à l'écrivain algérien, il décide de retirer son manuscrit et renonce à sa publication : «L'auteur avait ainsi fermé la porte comme on referme un livre.»
Dans ce récit qui peut être qualifié de pessimiste, le lecteur peut aisément dresser le constat d'un double échec : sentimental et littéraire. Force est de relever également que Malek Haddad recourt à la mise en abyme et alterne les chapitres de son propre roman avec ceux du roman du même nom, écrit par son personnage lui-même écrivain. Dès lors, les couples Moulay/Yaminata et l'auteur/Gisèle se répondent de chapitre en chapitre ; leurs impossibles amours échouent, que ce soit dans la solitude du désert saharien ou dans celle de la métropole, victimes l'un et l'autre d'un environnement hostile. Tout à la fois roman d'un poète et réflexion d'un écrivain sur son travail, «Je t'offrirai une gazelle» peut être aussi perçu comme le conte d'une impossible quête de liberté et d'absolu, symbolisée surtout par l'inaccessible gazelle. Toutefois, parallèlement à la double intrigue amoureuse, le romancier constantinois offre un regard sur les coulisses de l'édition et les milieux littéraires, observés non sans une certaine acrimonie, par un auteur débutant et décidé à ne faire aucune concession.
Soulignons, par ailleurs, que Malek Haddad poursuivra cette réflexion sur le rôle de l'intellectuel et les limites de son engagement, dans un autre roman de l'échec de l'amour et de l'amitié : «Le quai aux fleurs ne répond plus», publié en 1961. Il évoquera notamment, le combat pour l'indépendance de l'Algérie, dans d'autres romans à l'instar de «la Dernière Impression» (1958) et «l'Elève et la Leçon» (1960). Il écrira par la suite des recueils de poèmes et puis il renoncera, en 1964, à écrire en français, car lui le poète écrivain qui se considérait «en exil dans la langue française» pensait devoir laisser la place aux écrivains de langue arabe ; un refus de la langue française qui signifia, malheureusement pour Malek Haddad, un renoncement définitif à la littérature puisque ce grand pourfendeur du verbe meurt en Algérie à l'âge de 51 ans suite à une maladie, le 2 juin 1978.
«Je suis le point final d'un roman qui commence», c'est ainsi qu'aimait se définir l'illustre poète Malek Haddad. Cet ancien compagnon de Kateb Yacine fait partie de la génération des pionniers de la littérature algérienne. Il faut dire qu'en se consacrant depuis son jeune âge à la littérature, ce natif de Constantine s'est distingué à travers plusieurs romans et recueils de poésie, parus entre 1956 et 1961. Responsable, après l'indépendance, de la page culturelle du quotidien constantinois arabophone An Nasr, Malek Haddad a été également directeur de la culture au ministère de l'Information et de la Culture (1968 à 1972) et secrétaire général de l'Union des écrivains algériens de 1974 à 1976.
A cet égard, «Je t'offrirai une gazelle» est certainement l'une des œuvres les plus touchantes de Malek Haddad.
Dans ce texte, le pétillant poète de Constantine nous raconte l'histoire d'un écrivain algérien installé à Paris qui vient d'achever un roman qu'il intitule lui-même «Je t'offrirai une gazelle». L'auteur algérien décide alors de déposer anonymement son texte aux Editions du Ciel de Paris. Le manuscrit en question évoque une histoire d'amour entre Moulay, «le fils de Ouargla, un prince ruiné», et Yaminata, «la Targuia, la fille du Tassili des Adjer». Ainsi, afin de conquérir Yaminata qui est promise contre son gré à un riche commerçant, Moulay le camionneur doit lui offrir une gazelle. À chaque passage, il rend subrepticement visite à Yaminata et ils décident ,suite à leur amour, d'avoir un enfant pour briser les règles du mariage «arrangé». Mais Moulay se perd dans le désert et se suicide tandis que Yaminata «grosse d'espoir» l'attend. En attendant, Gisèle Duroc, la femme de l'éditeur, lit le manuscrit et l'apprécie. Ayant découvert l'identité de son auteur, elle le rencontre et tente de faire sa connaissance au cours d'un dîner. Lors d'une deuxième rencontre, Gisèle Duroc lui annonce que son livre va être publié.
Cependant, un soir, Gisèle décide de quitter son domicile et d'aller le rejoindre; elle finit par le retrouver dans un café de Saint-Germain-des-Prés. Mais à peine ébauchée, leur histoire d'amour tourne court. Quant à l'écrivain algérien, il décide de retirer son manuscrit et renonce à sa publication : «L'auteur avait ainsi fermé la porte comme on referme un livre.»
Dans ce récit qui peut être qualifié de pessimiste, le lecteur peut aisément dresser le constat d'un double échec : sentimental et littéraire. Force est de relever également que Malek Haddad recourt à la mise en abyme et alterne les chapitres de son propre roman avec ceux du roman du même nom, écrit par son personnage lui-même écrivain. Dès lors, les couples Moulay/Yaminata et l'auteur/Gisèle se répondent de chapitre en chapitre ; leurs impossibles amours échouent, que ce soit dans la solitude du désert saharien ou dans celle de la métropole, victimes l'un et l'autre d'un environnement hostile. Tout à la fois roman d'un poète et réflexion d'un écrivain sur son travail, «Je t'offrirai une gazelle» peut être aussi perçu comme le conte d'une impossible quête de liberté et d'absolu, symbolisée surtout par l'inaccessible gazelle. Toutefois, parallèlement à la double intrigue amoureuse, le romancier constantinois offre un regard sur les coulisses de l'édition et les milieux littéraires, observés non sans une certaine acrimonie, par un auteur débutant et décidé à ne faire aucune concession.
Soulignons, par ailleurs, que Malek Haddad poursuivra cette réflexion sur le rôle de l'intellectuel et les limites de son engagement, dans un autre roman de l'échec de l'amour et de l'amitié : «Le quai aux fleurs ne répond plus», publié en 1961. Il évoquera notamment, le combat pour l'indépendance de l'Algérie, dans d'autres romans à l'instar de «la Dernière Impression» (1958) et «l'Elève et la Leçon» (1960). Il écrira par la suite des recueils de poèmes et puis il renoncera, en 1964, à écrire en français, car lui le poète écrivain qui se considérait «en exil dans la langue française» pensait devoir laisser la place aux écrivains de langue arabe ; un refus de la langue française qui signifia, malheureusement pour Malek Haddad, un renoncement définitif à la littérature puisque ce grand pourfendeur du verbe meurt en Algérie à l'âge de 51 ans suite à une maladie, le 2 juin 1978.


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