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Un aller sans retour
Fuite des cerveaux
Publié dans Le Midi Libre le 26 - 02 - 2008

Les cadres ne se contentent pas de partir : ils fuient. C'est le sauve-qui-peut. Comme on le ferait d'un bateau qui coule, et c'est malheureusement l'image que renvoie l'Algérie, où malgré des potentialités énormes, le chômage des diplômés est une réalité palpable, et où les conditions de vie et de travail n'ont fait que se détériorer.
Les cadres ne se contentent pas de partir : ils fuient. C'est le sauve-qui-peut. Comme on le ferait d'un bateau qui coule, et c'est malheureusement l'image que renvoie l'Algérie, où malgré des potentialités énormes, le chômage des diplômés est une réalité palpable, et où les conditions de vie et de travail n'ont fait que se détériorer.
Malgré toutes les tentatives sincères ou hypocrites qui sont faites par les responsables pour faire revenir les cadres algériens partis pour l'étranger, on voit bien que la tendance est loin de s'inverser. Rien qu'en 2007, on ne dénombre pas moins de 300 universitaires qui ont plié bagages, poussés à l'exode par la dégradation des conditions de vie. Rien qu'entre 1992 et 1996, des milliers de cadres, intellectuels, scientifiques, informaticiens, ont quitté le pays. On parle de fuite de cerveaux : le mot fuite est en lui-même très fort, presqu'autant que le mot Harraga. Les cadres ne se contentent pas de partir : ils fuient. C'est le sauve-qui-peut. Comme on le ferait d'un bateau qui coule, et c'est malheureusement l'image que renvoie l'Algérie, où malgré des potentialités énormes, le chômage des diplômés est une réalité palpable, et où les conditions de vie et de travail n'ont fait que se détériorer.
A la recherche d'un eldorado
La question est simple : combien de cadres diplômés sont au chômage ? Médecins, ingénieurs, informaticiens, professeurs du secondaire formés à l'ENS … Ils n'ont aucun espoir quant à la possibilité d'accéder à un logement, d'avoir une couverture sociale, encore moins de se payer des loisirs. Quelle est la solution qui s'offre à eux, sinon celle de s'expatrier ; en quête d'un eldorado qui leur garantisse un emploi, un logement, de meilleures conditions de travail, de vie, de soins et de loisirs... Rien que pour l'année 2007, on estime que des dizaines d'universitaires ont pris le bateau ou l'avion. Le mouvement, déjà ancien, a pris de l'ampleur au cours de la décennie 90, du fait des conditions sécuritaires et de la dégradation générale du cadre de vie. Résultat : l'Algérie ne compterait plus que 30.000 enseignants, soit un professeur pour 29 étudiants, dans les 56 universités du pays. La détérioration des conditions de vie et de travail n'est pas le seul motif qui pousse les jeunes à émigrer sous des cieux plus cléments. Différents facteurs se superposent et se conjuguent pour boucher les horizons de carrière des cadres, qui n'aspirent pourtant qu'à la stabilité auprès de leur famille et de leurs amis : corruption, favoritisme, bureaucratie, insécurité, absence de loisirs, crise aiguë du logement, on a beau essayer de donner quelques couleurs à ce tableau, mais tout concourt à le rendre encore plus noir.
Même si le manque d'études approfondies ne permet pas d'identifier les raisons de cet exode, le conseil économique et social (CNES), avait constaté en 2004 que «bien que toutes les spécialités soient concernées, les secteurs les plus touchés seraient la recherche, la médecine, les nouvelles technologies de la communication et dans une moindre mesure les hydrocarbures.»
Malgré l'accalmie relative sur le plan sécuritaire, et des réserves de changes remarquables, on n'a pas assisté à un retour notable des cadres exilés. Raisons invoquées : le logement, bien sûr, mais aussi le salaire ; avec un salaire moyen de 40.000 dinars (soit 400 euros), l'universitaire algérien ne peut qu'envier son collègue mauritanien, qui touche deux fois plus, sans parler des voisins tunisiens et marocains dont le salaire avoisine les 2000 euros. Tout cela fait qu'on est loin du compte.
Les conditions sont donc loin d'être attractives. Comme l'écrit cet internaute, qui dit que son séjour à l'étranger n'a pas été une perte de temps. «Au contraire, j'ai appris beaucoup de choses. Je n'ai fait que me perfectionner et la mission en tant qu'Algérien c'est de transmettre mes connaissances». Nous ne savons pas ce qu'il a fait par la suite. Toujours est-il qu'il a lancé un avertissement :
Le problème des équivalences des diplômes
«Est-ce que l'Algérie va m'ouvrir ses bras et aura l'intelligence cette fois-ci de ne pas nous laisser repartir, car ce qui est sûr c'est que la prochaine fois ça sera un aller sans retour ! Je pense qu'on se comprend ?", dira-t-il.
Quel est l'obstacle principal que rencontrent les candidats au retour ? Renseignements pris, il s'avère que le premier écueil concerne la question de l'équivalence des diplômes. Le problème des équivalences, de la reconnaissance de diplômes acquis à l'étranger dans les meilleures universités, auprès de professeurs agrégés émérites, au prix de mille sacrifices, n'a pas été appréhendé à sa juste valeur.
On a beau promettre monts et merveilles, mais dès que vous franchissez le seuil du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, vous vous heurtez à une bureaucratie digne de la Russie de Staline. Lorsqu'au bout des mois d'attente, on vous accorde enfin, cette équivalence, commence un autre parcours du combattant ; le manque de postes budgétaires, vous obligeant soit à poireauter, soit à vous contenter quand c'est possible d'un salaire de vacataire, qui ne couvre même pas vos frais de déplacement.
L'émigration sélective
Pendant ce temps, les entreprises, universités et centres de recherche du Canada, des Etats-Unis, de France, d'Allemagne, de Grande-Bretagne sont demandeurs de tous ces cadres. Les chasseurs de têtes sont organisés en réseaux et font carrément du «Body shopping». Ils vont puiser dans ces pays gisements que sont les pays maghrébins, aux côtés de la Chine, des Philippines, de l'Inde, de l'Argentine, de Yougoslavie… Après nombre de pays occidentaux, la France de Sarkozy s'est mise, elle aussi, à l'école des politiques migratoires sélectives. Ce qui fait que plus de 7.000 médecins algériens sont en poste dans les hôpitaux de l'Hexagone, sur un total de 10.000 médecins étrangers. L'agence Reuter rapportait en 2002 ces propos éloquents de de Patrice Blemond, directeur de l'hospitalisation au ministère français de la santé. «N'importe quel praticien, sans aucune condition de séjour, quelle que soit sa nationalité et quel que soit son diplôme - du moment bien sûr qu'il est titulaire dans son pays d'origine du diplôme de la spécialité dans laquelle il veut concourir - pourra se présenter». On ne peut pas être plus explicite. Madame Bachelot, ministre français de la Santé, a lancé un appel similaire ces derniers jours pour pourvoir les hôpitaux français de compétences venues d'horizons différents, à l'effet de combler le déficit en effectif.
Question d'attractivité
Cela dit, on ne sait pas ce qu'il est advenu du groupe de travail mis en place en 2003 par Mme Fatima Zohra Bouchemla, à l'époque ministre déléguée auprès du Chef du gouvernement chargée de la communauté nationale à l'étranger, et dont la mission consistait à sensibiliser les Algériens de l'étranger en essayant de les impliquer dans le développement du pays. Ce groupe de travail a-t-il vu le jour ? Constitué de représentants d'institutions et d'organismes spécialisés, d'universitaires et d'élus, on ne sait s'il a servi à quelque chose. Il s'agissait également, dans le sillage de ce groupe de travail, de mettre en place une sorte d'agence ou d'office chargé de gérer tous les aspects du dossier, ainsi qu'une base de données pour recenser les compétences algériennes à l'étranger. Ce qu'on peut dire, néanmoins, au vu de la conjoncture actuelle, c'est que la tendance est loin d'avoir été inversée. Le nombre d'Algériens candidats à l'exode est de plus en plus important. Et pourtant, les outils d'aujourd'hui, comme Internet et l'enseignement à distance, sont en mesure de permettre un apport certain des compétences à l'étranger ? Ces outils ont-ils été expérimentés ?
De toute évidence, l'approche qui consiste à se contenter de recenser les compétences et de les appeler en renfort n'est pas suffisante, et elle s'apparente à de la démagogie pure, en même temps qu'une perte de temps et d'argent, si dans le même temps on ne met pas en place les structures chargées de les accueillir : centres de recherches et institut spécialisés, etc. Quel est le budget consacré à la recherche en Algérie ? Quelle sa part dans le PNB ? C'est la réponse à ces questions qui permet de juger du degré d'implication des pouvoirs publics dans l'effort d'améliorer l'attractivité du pays vis-à-vis de ses cadres et universitaires.
Mais les chiffres aujourd'hui parlent d'eux-mêmes, et rien ne permet à l'heure actuelle de noter une amélioration du cadre de vie des universitaires et des chercheurs.
Nouveauté des nouveautés : les femmes prennent une part importante dans cette migration. Jeunes, diplômées, compétentes, ambitieuses, elles sont prêtes à prendre le large à la moindre occasion.
Malgré toutes les tentatives sincères ou hypocrites qui sont faites par les responsables pour faire revenir les cadres algériens partis pour l'étranger, on voit bien que la tendance est loin de s'inverser. Rien qu'en 2007, on ne dénombre pas moins de 300 universitaires qui ont plié bagages, poussés à l'exode par la dégradation des conditions de vie. Rien qu'entre 1992 et 1996, des milliers de cadres, intellectuels, scientifiques, informaticiens, ont quitté le pays. On parle de fuite de cerveaux : le mot fuite est en lui-même très fort, presqu'autant que le mot Harraga. Les cadres ne se contentent pas de partir : ils fuient. C'est le sauve-qui-peut. Comme on le ferait d'un bateau qui coule, et c'est malheureusement l'image que renvoie l'Algérie, où malgré des potentialités énormes, le chômage des diplômés est une réalité palpable, et où les conditions de vie et de travail n'ont fait que se détériorer.
A la recherche d'un eldorado
La question est simple : combien de cadres diplômés sont au chômage ? Médecins, ingénieurs, informaticiens, professeurs du secondaire formés à l'ENS … Ils n'ont aucun espoir quant à la possibilité d'accéder à un logement, d'avoir une couverture sociale, encore moins de se payer des loisirs. Quelle est la solution qui s'offre à eux, sinon celle de s'expatrier ; en quête d'un eldorado qui leur garantisse un emploi, un logement, de meilleures conditions de travail, de vie, de soins et de loisirs... Rien que pour l'année 2007, on estime que des dizaines d'universitaires ont pris le bateau ou l'avion. Le mouvement, déjà ancien, a pris de l'ampleur au cours de la décennie 90, du fait des conditions sécuritaires et de la dégradation générale du cadre de vie. Résultat : l'Algérie ne compterait plus que 30.000 enseignants, soit un professeur pour 29 étudiants, dans les 56 universités du pays. La détérioration des conditions de vie et de travail n'est pas le seul motif qui pousse les jeunes à émigrer sous des cieux plus cléments. Différents facteurs se superposent et se conjuguent pour boucher les horizons de carrière des cadres, qui n'aspirent pourtant qu'à la stabilité auprès de leur famille et de leurs amis : corruption, favoritisme, bureaucratie, insécurité, absence de loisirs, crise aiguë du logement, on a beau essayer de donner quelques couleurs à ce tableau, mais tout concourt à le rendre encore plus noir.
Même si le manque d'études approfondies ne permet pas d'identifier les raisons de cet exode, le conseil économique et social (CNES), avait constaté en 2004 que «bien que toutes les spécialités soient concernées, les secteurs les plus touchés seraient la recherche, la médecine, les nouvelles technologies de la communication et dans une moindre mesure les hydrocarbures.»
Malgré l'accalmie relative sur le plan sécuritaire, et des réserves de changes remarquables, on n'a pas assisté à un retour notable des cadres exilés. Raisons invoquées : le logement, bien sûr, mais aussi le salaire ; avec un salaire moyen de 40.000 dinars (soit 400 euros), l'universitaire algérien ne peut qu'envier son collègue mauritanien, qui touche deux fois plus, sans parler des voisins tunisiens et marocains dont le salaire avoisine les 2000 euros. Tout cela fait qu'on est loin du compte.
Les conditions sont donc loin d'être attractives. Comme l'écrit cet internaute, qui dit que son séjour à l'étranger n'a pas été une perte de temps. «Au contraire, j'ai appris beaucoup de choses. Je n'ai fait que me perfectionner et la mission en tant qu'Algérien c'est de transmettre mes connaissances». Nous ne savons pas ce qu'il a fait par la suite. Toujours est-il qu'il a lancé un avertissement :
Le problème des équivalences des diplômes
«Est-ce que l'Algérie va m'ouvrir ses bras et aura l'intelligence cette fois-ci de ne pas nous laisser repartir, car ce qui est sûr c'est que la prochaine fois ça sera un aller sans retour ! Je pense qu'on se comprend ?", dira-t-il.
Quel est l'obstacle principal que rencontrent les candidats au retour ? Renseignements pris, il s'avère que le premier écueil concerne la question de l'équivalence des diplômes. Le problème des équivalences, de la reconnaissance de diplômes acquis à l'étranger dans les meilleures universités, auprès de professeurs agrégés émérites, au prix de mille sacrifices, n'a pas été appréhendé à sa juste valeur.
On a beau promettre monts et merveilles, mais dès que vous franchissez le seuil du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, vous vous heurtez à une bureaucratie digne de la Russie de Staline. Lorsqu'au bout des mois d'attente, on vous accorde enfin, cette équivalence, commence un autre parcours du combattant ; le manque de postes budgétaires, vous obligeant soit à poireauter, soit à vous contenter quand c'est possible d'un salaire de vacataire, qui ne couvre même pas vos frais de déplacement.
L'émigration sélective
Pendant ce temps, les entreprises, universités et centres de recherche du Canada, des Etats-Unis, de France, d'Allemagne, de Grande-Bretagne sont demandeurs de tous ces cadres. Les chasseurs de têtes sont organisés en réseaux et font carrément du «Body shopping». Ils vont puiser dans ces pays gisements que sont les pays maghrébins, aux côtés de la Chine, des Philippines, de l'Inde, de l'Argentine, de Yougoslavie… Après nombre de pays occidentaux, la France de Sarkozy s'est mise, elle aussi, à l'école des politiques migratoires sélectives. Ce qui fait que plus de 7.000 médecins algériens sont en poste dans les hôpitaux de l'Hexagone, sur un total de 10.000 médecins étrangers. L'agence Reuter rapportait en 2002 ces propos éloquents de de Patrice Blemond, directeur de l'hospitalisation au ministère français de la santé. «N'importe quel praticien, sans aucune condition de séjour, quelle que soit sa nationalité et quel que soit son diplôme - du moment bien sûr qu'il est titulaire dans son pays d'origine du diplôme de la spécialité dans laquelle il veut concourir - pourra se présenter». On ne peut pas être plus explicite. Madame Bachelot, ministre français de la Santé, a lancé un appel similaire ces derniers jours pour pourvoir les hôpitaux français de compétences venues d'horizons différents, à l'effet de combler le déficit en effectif.
Question d'attractivité
Cela dit, on ne sait pas ce qu'il est advenu du groupe de travail mis en place en 2003 par Mme Fatima Zohra Bouchemla, à l'époque ministre déléguée auprès du Chef du gouvernement chargée de la communauté nationale à l'étranger, et dont la mission consistait à sensibiliser les Algériens de l'étranger en essayant de les impliquer dans le développement du pays. Ce groupe de travail a-t-il vu le jour ? Constitué de représentants d'institutions et d'organismes spécialisés, d'universitaires et d'élus, on ne sait s'il a servi à quelque chose. Il s'agissait également, dans le sillage de ce groupe de travail, de mettre en place une sorte d'agence ou d'office chargé de gérer tous les aspects du dossier, ainsi qu'une base de données pour recenser les compétences algériennes à l'étranger. Ce qu'on peut dire, néanmoins, au vu de la conjoncture actuelle, c'est que la tendance est loin d'avoir été inversée. Le nombre d'Algériens candidats à l'exode est de plus en plus important. Et pourtant, les outils d'aujourd'hui, comme Internet et l'enseignement à distance, sont en mesure de permettre un apport certain des compétences à l'étranger ? Ces outils ont-ils été expérimentés ?
De toute évidence, l'approche qui consiste à se contenter de recenser les compétences et de les appeler en renfort n'est pas suffisante, et elle s'apparente à de la démagogie pure, en même temps qu'une perte de temps et d'argent, si dans le même temps on ne met pas en place les structures chargées de les accueillir : centres de recherches et institut spécialisés, etc. Quel est le budget consacré à la recherche en Algérie ? Quelle sa part dans le PNB ? C'est la réponse à ces questions qui permet de juger du degré d'implication des pouvoirs publics dans l'effort d'améliorer l'attractivité du pays vis-à-vis de ses cadres et universitaires.
Mais les chiffres aujourd'hui parlent d'eux-mêmes, et rien ne permet à l'heure actuelle de noter une amélioration du cadre de vie des universitaires et des chercheurs.
Nouveauté des nouveautés : les femmes prennent une part importante dans cette migration. Jeunes, diplômées, compétentes, ambitieuses, elles sont prêtes à prendre le large à la moindre occasion.


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